Frederick William Beechey, explorateur de l’Arctique, officier de marine, hydrographe, artiste, auteur (né le 17 février 1796 à Londres, au Royaume-Uni; décédé le 29 novembre 1856 à Londres, au Royaume-Uni). Frederick William Beechey a navigué avec sir John Franklin et William Edward Parry, et il a fait plusieurs dessins de l’Arctique. Le lac Beechey au Nunavut, et Beechey Point en Alaska, ont été nommés en son honneur.
Jeunesse et famille
Frederick William Beechey est le deuxième des 16 enfants de sir William Beechey (1753–1839) et de sa seconde épouse Anne Phyllis Jessup (1764–1833). William Beechey a également cinq autres enfants de son premier mariage à Mary Ann Jones. Les deux parents de Frederick William Beechey sont des artistes. Son père devient le portraitiste de la reine Charlotte, l’épouse du roi George III, en 1793, tandis que sa mère est une peintre accomplie de portraits miniatures et elle expose ses dessins à la Royal Academy of Arts. Le parrain de Frederick William Beechey est le prince William Henry, duc de Clarence (le futur roi William IV), le premier membre de la famille royale à visiter ce qui est maintenant le Canada, visitant Terre-Neuve en 1786 et Halifax en 1787 en tant que capitaine du HMS Pegasus.
Plusieurs des frères et sœurs de Frederick William Beechey deviennent des artistes et des explorateurs, incluant son demi-frère Henry William (1788–1862) qui peint des copies de peintures de tombes égyptiennes, et ses frères cadets Richard Brydges (1808–1895), un amiral de la Royal Navy et peintre de scènes et paysages maritimes comme View of a Town in Canada, 1844, et George Duncan (1798–1852), qui devient le peintre de la cour du Nawab d’Awadh à Lucknow, en Inde.
Débuts de carrière navale
Frederick William Beechey se joint à la Royal Navy en 1806 à l’âge de 10 ans, sous le parrainage direct de John Jervis, comte de Saint-Vincent, premier seigneur de l’Amirauté, et il devient aspirant de marine l’année suivante. Au cours de la décennie qui suit, Frederick William Beechey voyage à travers le monde, servant à bord des navires en service extérieur dans la Manche, sur la côte portugaise, en Inde, et à Madagascar. Il est présent lors de la capture de deux navires français au large de la côte de Madagascar en 1811 durant les guerres napoléoniennes. En janvier 1815, Frederick William Beechey participe à la bataille de la Nouvelle-Orléans, la dernière bataille navale de la guerre de 1812, et il est promu au grade de lieutenant le 10 mars 1815.
Expéditions dans l’Arctique
En 1818, Frederick William Beechey est nommé commandant en second et dessinateur en chef à bord du Trent, commandé par le lieutenant John Franklin. Le navire fait partie de l’expédition commandée par l’Amirauté pour rechercher un passage navigable « par une route au nord à travers le pôle », relançant la recherche du passage du Nord-Ouest entreprise précédemment par James Cook et Martin Frobisher. Le Trent se retrouve coincé dans la glace près du Groenland et le voyage doit être abandonné. Frederick William Beechey retourne dans l’Arctique en 1819 en tant que commandant en second du lieutenant William Edward Parry à bord du Hecla, qui est chargé d’explorer le détroit de Lancaster, qui fait maintenant partie des Territoires du Nord-Ouest. L’expédition passe l’hiver à l’île Melville, première expédition hivernale réussie dans le Haut-Arctique, qui permet à l’équipage d’enregistrer des observations météorologiques sur plusieurs mois. Frederick William Beechey est aux commandes du sloop Blossom de 1825 à 1828, qui est chargé d’explorer les régions inexplorées de l’océan Pacifique, de traverser le détroit Béring et d’entrer en contact soit avec l’expédition terrestre de John Franklin à partir du fleuve Mackenzie, soit avec l’expédition navale de William Edward Parry à partir du bras Prince Regent. Frederick William Beechey n’entre en contact ni avec l’un ni avec l’autre durant le voyage, mais il arpente les régions du Pacifique auparavant inexplorées par les Européens. Il atteint le grade de capitaine en 1827 et arpente les côtes de l’Amérique du Sud en 1835 et de l’Irlande entre 1837 et 1847.
Frederick William Beechey et John Franklin deviennent des amis proches, et Frederick William Beechey fait partie du Conseil de l’Arctique qui organise les recherches de John Franklin après sa disparition durant l’expédition Franklin dans l’arctique Canadien en 1845.
Mariage et enfants
En décembre 1828, Frederick William Beechey épouse Charlotte Stapleton. Ils ont cinq filles, dont l’artiste Frances Anne Hopkins, qui vit au Canada de 1858 à 1870 et peint des voyages en canot entrepris par la Compagnie de la Baie d’Hudson.
Art et cartographie
Frederick William Beechey partage les mêmes talents artistiques que ses parents, ses frères, et ses sœurs, et il dessine et peint les paysages, la flore, et la faune qu’il observe durant ses voyages. Son aptitude pour le dessin est remarquée par le bureau du Lord-grand-amiral du Royaume-Uni qui informe William Edward Parry dans ses instructions officielles pour l’expédition dans l’Arctique de 1819 : « Vous devrez vous assurer que les vues des baies, des ports, des promontoires, etc., seront soigneusement prises pour illustrer et expliquer la route de vos vaisseaux, ainsi que des cartes que vous pourriez faire; dans cette tâche, vous serez assisté par les lieutenants Beechey et [Henry Parkyns] Hoppner, dont les aptitudes en dessins sont présentées comme étant si considérables qu’elles ont préséance sur la nécessité de nommer des dessinateurs professionnels. » Les dessins de Frederick William Beechey atteignent un vaste public. Comme William Edward Parry l’explique : « Les dessins réalisés par les lieutenants Beechey et Hoppner ont été confiés à d’habiles graveurs… Ceux d’entre eux qui ont été sélectionnés pour la publication ont été considérés comme étant les plus susceptibles de susciter l’intérêt et le divertissement. »
Livres
Frederick William Beechey écrit également trois livres au sujet de ses voyages; un volume en 1828 sur son expédition en Afrique du Nord en 1821 et 1822, et deux récits subséquents de ses voyages dans le détroit de Béring et dans le cercle polaire arctique. Dans ses récits sur ses voyages dans l’Arctique, Frederick William Beechey écrit longuement sur l’environnement, notant que le 12 août 1826 au cap Beaufort (qui fait maintenant partie de l’Alaska) : « Nous avons vu un grand nombre d’oiseaux, des morses, et des petites baleines blanches. » Il s’intéresse également aux coutumes des peuples autochtones du cercle polaire arctique, décrivant les habitations, les vêtements, et les tendances migratoires des Inuits.
Activités scientifiques
Frederick William Beechey consacre sa vie ultérieure à l’hydrographie, faisant de la recherche sur les mouvements des marées, et écrivant un chapitre sur l’hydrographie dans A Manual of Scientific Enquiry : Prepared for the Use of Her Majesty’s Navy and Adapted for Travellers in General, qui est publié par l’Amirauté britannique en 1849. Avec Henry James, capitaine des Royal Engineers, Frederick William Beechey représente la Grande-Bretagne lors de la première International Maritime Conference qui est chargée de concevoir un système uniforme d’observations météorologiques en mer, et qui a lieu à Bruxelles en 1853. En 1855, Frederick William Beechey est élu président de la Royal Geographical Society, un poste qu’il occupe jusqu’à son décès l’année suivante.
Legs
En 1819, alors qu’il navigue en tant que commandant en second pour le lieutenant William Edward Parry, Frederick William Beechey nomme l’île Beechey, dans l’archipel arctique qui est maintenant le Nunavut, en l’honneur de son père, William Beechey. L’île Beechey est surtout reconnue comme étant le site du campement d’hiver de John Franklin en 1845, les tombes de trois membres de l’équipage de Franklin y ont été découvertes. John Franklin nomme le lac Beechey, près de ce qui est maintenant la frontière entre les Territoires du Nord-Ouest et le Nunavut, ainsi que Beechey Point en Alaska, en l’honneur de Frederick William Beechey. Le cap Beechey, sur l’île d’Ellesmere, est également nommé en son honneur.