Bisson, Napoléon
Napoléon (Joseph Georges) Bisson. Baryton (Montréal, 17 décembre 1922 - Chambly, Qué 17 avril 2008). Premier prix (Conservatoire de musique du Québec à Montréal, CMM) 1953. Il commence ses études avec Adelina Czapska (1946-1950) et les poursuit au CMM (1950-1953) avec Dick Marzollo, Martial Singher, Rachele Maragliano-Mori et Jacqueline Richard. Il fait ses débuts (1951) à la radio de la SRC au « Théâtre lyrique Molson » dans Roméo et Juliette (Mercutio). Après l'avoir entendu dans Parsifal à Montréal, Jean Vallerand écrit : « La révélation du spectacle est cependant Napoléon Bisson qui chante Klingsor avec le fini et le style que l'on pourrait attendre d'un wagnérien de réputation internationale » (Le Devoir, Montréal, 13 avril 1954). En 1955, il se fait entendre à la Nouvelle-Orléans dans Aïda (Amonasro). Il se rend ensuite en Europe et chante deux saisons à Covent Garden, notamment dans Rigoletto (rôle titre). De retour à Montréal, il interprète le premier rôle dans The Diary of a Madman de Humphrey Searle lors de la création canadienne de l'oeuvre à la radio de la SRC (1959). Durant la saison 1958-1959, il fait aussi une tournée Jeunesses musicales du Canada (JMC) avec la pianiste Jacqueline Richard. Il chante à plusieurs reprises avec l'Opera Guild of Montreal (1958-1969). et pour les Festivals de Montréal, notamment dans Une mesure de silence de Blackburn et le rôle titre dans Le Magicien de Vallerand (1962). Ce dernier opéra fait l'objet d'une importante tournée JMC à laquelle il participe en 1961-1962.
Napoléon Bisson débute avec le Vancouver Opera dans La Bohème (1960), avec l'Edmonton Opera dans le rôle titre de Rigoletto (1964) et avec la Compagnie d'opéra canadienne (COC) dans Aïda (Amonasro, 1964). À la télévision de la SRC, il est Bartolo dans Le Barbier de Séville à « L'Heure du concert », production qui remporte un Emmy Award en 1965. En 1966-1967, il se produit de nouveau à la Royal Opera House de Londres dans la Tétralogie de Wagner (Alberich), Die Frau ohne Schatten de Strauss (le Frère borgne) et Benvenuto Cellini (Balducci). Il est appelé à chanter le rôle titre de Rigoletto à l'Opéra royal de Copenhague en 1967. Il se fait entendre également avec la Southern Alberta Opera Assn (1973), le Manitoba Opera (1974) et à l'Opéra de Pittsburgh (1974). Avec l'Opéra du Québec, il interprète le rôle titre de Gianni Schicchi (1971) de même que le Grand Prêtre (Samson et Dalila, 1971), le Bonze (Madama Butterfly, 1974) et Schaunard (La Bohème, 1975). Il chante aussi dans La Belle Hélène (Agamemnon) au Centre national des Arts (CNA) avec Festival Canada (Festival Ottawa) en 1973 et à la SRC en 1975. Il participe également à des représentations à Boston, Cincinnati, Dallas, Los Angeles et Philadelphie.
Napoléon Bisson excelle dans les rôles tragicomiques auxquels il prête sa voix puissante et bien timbrée ainsi qu'en jeu convaincant. En 1977, il enregistre le rôle du Sacristain de Tosca aux côtés de Nicole Lorange, Jaime Aragall et Louis Quilico, avec le New Philharmonia Orchestra sous Anton Guadagno (2-Zafiro SA Dorado ZOR-1011). Bartolo demeure l'un de ses meilleurs rôles. N.Bisson est membre du Panthéon canadien de l'art lyrique.
Bibliographie
Manuel MAITRE, « Du pic et de la pelle à la gloire de Covent Garden », La Patrie (Montréal, 12 nov. 1967).
'Napoléon Bisson: Mascot of the Vancouver Opera,' Vancouver Sun, 10 Dec 1982
'Portraits de chanteurs du Québec,' Aria, avril 1983
Liliane BLANC, « Napoléon Bisson, quarante ans de carrière », Aria, X (aut. 1987).
Francine SAINT-LAURENT, « C'est la faute à Pompon Miron », Journal d'Outremont (oct. 1987).