Article

Boyce Richardson

Boyce Richardson, C.M., journaliste, auteur, documentariste (né le 21 mars 1928 à Wyndham en Nouvelle-Zélande; décédé le 7 mars 2020 à Montréal au Québec). Boyce Richardson a travaillé comme journaliste en Nouvelle-Zélande et en Australie avant de déménager au Canada, où il a travaillé pour le Montreal Star. Il a réalisé plusieurs documentaires et a écrit plusieurs livres qui se portaient plus particulièrement à la défense des droits des peuples autochtones.

Boyce Richardson
Boyce Richardson était journaliste, auteur et documentariste primé. Il a co-réalisé le documentaire Cree Hunters of Mistassini (v.f. Chasseurs cris de Mistassini), produit par l’Office national du film du Canada. Le film a remporté le prix Robert Flaherty (pour long métrage documentaire) aux BAFTA Awards.
(Evening Standard/Hulton Archive/Getty Images)

Jeunesse

Boyce Richardson naît dans la petite ville de Wyndham en Nouvelle-Zélande, en mars 1928. Il grandit dans la ville voisine d’Invercargill, à l’extrémité sud de l’île du Sud. Il excelle dans les sports, et il développe très tôt un amour pour l’écriture. À 17 ans, Boyce Richardson devient correcteur d’épreuves pour le journal local. Il se joint ensuite à l’autre journal de la ville comme journaliste, puis à un journal plus important à Dunedin.

C’est là qu’il rencontre Shirley Norton. Ils se marient en juin 1950 et ont quatre enfants; Ben, Robert, Thom et Belle. Ils travaillent en Australie, et ils se joignent à un groupe de bénévoles en Inde qui aide une petite communauté à se relever des violences résultant de la partition de l’Inde en 1947.

Ils déménagent en Angleterre en 1951. Trois ans plus tard, ils s’installent au Canada. Boyce Richardson travaille comme journaliste en Ontario et au Manitoba avant de s’installer au Québec en 1957 pour travailler au Montreal Star, un journal anglophone. De 1960 à 1968, il est le correspondant du journal à Londres, couvrant la Grande-Bretagne et l’Europe.

Projet hydroélectrique de la baie James

En avril 1971, le premier ministre du Québec, Robert Bourassa, annonce la construction du projet hydroélectrique de la baie James. Ce projet doit inonder les terres traditionnelles et habitations des Cris et des Inuits. Le gouvernement du Québec et Hydro-Québec ne consultent ni les Cris ni les Inuits au sujet de ce projet. Les dirigeants cris, dont Philip Awashish, apprennent l’existence du projet dans un article du Montreal Star. Lorsque les dirigeants cris forment l’Administration régionale crie (aujourd’hui le gouvernement de la Nation Crie) pour lutter contre le projet par l’entremise d’une série d’actions en justice, Boyce Richardson rédige des rapports détaillés sur la lutte. Il écrit également des livres et réalise des documentaires à la portée plus vaste sur les droits des Autochtones à travers le Canada. En 1971, il quitte le journal pour devenir journaliste indépendant.

Documentaires

Boyce Richardson et le cinéaste Tony Ianzelo co-réalisent un documentaire de l’Office national du film, intitulé Cree Hunters of Mistassini (v.f. Chasseurs cris de Mistassini), qui sort en 1974. À travers les récits de trois familles, le film explore l’histoire, le mode de vie et les croyances du peuple cri. Il remporte des prix canadiens et britanniques.

Chasseurs cris de Mistassini, Boyce Richardson et Tony Ianzelo, offert par l’Office national du film du Canada


Boyce Richardson travaille sur 37 autres documentaires pour l’Office national du film. Plusieurs de ces films, comme Flooding Job’s Garden (1991), retracent l’histoire, la culture et les luttes pour les droits des Premières Nations.

En 1978, Boyce Richardson écrit et réalise Anthony Mazzocchi Talks about Chemicals and the Workers. Ce film attire l’attention sur l’exposition aux produits chimiques dangereux en milieu de travail, et il fait partie d’une série de films que Boyce Richardson réalise pour plaider en faveur de changements réglementaires afin de protéger les travailleurs.

En 1984, Boyce Richardson écrit le documentaire The Children of Soong Ching Ling. Ce film explore le travail que fait Soong Ching Ling en Chine pour aider les orphelins. Il est en nomination pour l’Oscar du meilleur court métrage documentaire. Ce film est l’un de six films de Boyce Richardson dans lesquels il aborde les problèmes en Chine.

Boyce Richardson coécrit Moving Pictures avec Colin Low en 2000. Le documentaire Moving Pictures explore la collection de gravures et de gravures sur bois de Colin Low qui représentent des images de guerre. C’est le dernier film sur lequel Boyce Richardson travaille.

Livres

Le deuxième des livres de Boyce Richradson est James Bay: The Plot to Drown the North Woods (1972; trad. Baie James : sans mobile légitime). Son troisième livre et plus grand succès est Strangers Devour the Land (1974). Il y cite abondamment des extraits de procédures judiciaires pour démontrer comment les droits des Autochtones sont banalisés ou ignorés par le gouvernement du Québec et du Canada. Il y ajoute des informations supplémentaires et le fait rééditer en 1991 pour expliquer les répercussions des inondations sur le peuple cri et sa culture.

En collaboration avec l’Assemblée des Premières Nations, Boyce Richardson édite Drumbeat: Anger and Renewal in Indian Country (1989). Ses autres livres comprennent The Future of Canadian Cities (1972), Time to Change: Canada's Place in a World in Crisis (1990; trad. Le temps de changer) et People of Terra Nullius: Betrayal and Rebirth in Aboriginal Canada (1994).

En 1996, Boyce Richardson commence à publier des articles sur internet, ce qui devient un blogue régulier. Durant les derniers mois de sa vie, il écrit un blogue soutenant le blocus anti-pipeline des chefs héréditaires Wet’suwet’en. Il écrit : « Nous voici, avec nos nombreuses universités et agences civilisées, à menacer, et non seulement à menacer, mais à littéralement déchainer la violence contre des personnes non armées qui défendent des terres que notre Cour suprême a reconnues comme leur appartenant. »

Décès

Boyce Richardson meurt à Montréal en mars 2020 à l’âge de 91 ans. Lors de son investiture à l’Ordre du Canada en 2002, on déclare à son sujet : « Il a capturé et documenté divers modes de vie sur pellicule et sur papier… il nous a appris que les valeurs peuvent être partagées et que les différences qui nous rendent uniques deviennent une source de célébration. »

Prix et distinctions

;