Bruce McDonald
Bruce Cameron McDonald, monteur, réalisateur (Kingston, Ontario, 28 mai 1959). Après des études en cinéma au Ryerson Polytechnic Institute (maintenant l'Université) à Toronto, McDonald passe plusieurs années à se battre pour survivre en tant que membre de la collectivité cinématographique indépendante de Toronto. Il est l'un des fondateurs de la Liaison of Independant Filmmakers of Toronto (LIFT) et dirige le numéro spécial « illégal » de Cinema Canada, publié en octobre 1988. Il dirige plusieurs courts métrages, dont Let Me See (1982), qui remporte le prix Norman Jewison du meilleur film canadien réalisé par un étudiant, et Knock! Knock! (1985). Son premier emploi dans l'industrie cinématographique est celui d'assistant à la réalisation sur le plateau de Poetry in Motion (1982), un film réalisé par Ron Mann. Il travaille ensuite comme monteur pour un autre film de Mann, Comic Book Confidential (1988), ainsi que pour les films d'Atom EGOYAN, Family Viewing (1987) et Speaking Parts (1989; v.f. Rôles parlants). En 1988, McDonald et Colin Brunton remportent un prix Génie en tant que producteurs du Meilleur court métrage en scène réelle, soit le documentaire parodique The Mysterious Moon Men of Canada, réalisé par Brunton.
McDonald se fait connaître en tant que réalisateur avec deux « road films » excentriques, écrits par Don MCKELLAR. Comme le dit McDonald, Roadkill (1989) est « un film rock and roll à propos d'une fille qui apprend à conduire ». Valerie Buhagiar y est en vedette dans le rôle d'une femme qui fait plusieurs rencontres étranges en parcourant le Nord de l'Ontario à la recherche d'un groupe rock perdu. Buhagiar tient aussi la vedette dans Highway 61 (1991; v.f. Autoroute 61), dans lequel elle incarne une femme mystérieuse qui convainc un barbier timide (McKellar) de voyager en sa compagnie et en celle d'un cercueil sur la route célèbre menant de Thunder Bay à La Nouvelle-Orléans. Les deux films sont bien accueillis et reçoivent plusieurs prix.
Son troisième long métrage, Dance Me Outside (1994), dont il écrit le scénario en s'inspirant d'un récit de W. P. KINSELLA, est réalisé avec un budget plus important et est produit par Norman JEWISON. Ce film, qui décrit la vie dans une réserve indienne, est d'un style plus conventionnel que ses précédents et reçoit un accueil mitigé de la critique. Il mène par ailleurs à une série couronnée de succès à la télévision de langue anglaise de Radio-Canada, The Rez (1996), une série produite par la compagnie de production de McDonald, Shadow Shows.
Bruce McDonald revient au thème de la route et à la musique rock avec Hard Core Logo (1996), un documentaire parodique qui relate les voyages d'un groupe rock fictif. Il réalise aussi de nombreux vidéoclips pour des groupes tels The Pursuit of Happiness, Headstones, Acid Test et Vern Cheechoo. En 1998, il réalise Twitch City, une série en six épisodes pour la télévision de langue anglaise de Radio-Canada, écrite par Don McKellar, et il réalise avec Don McKellar un court métrage, Elimination Dance, inspiré d'un poème de Michael ONDAATJE. Il réalise les séries télévisées Lonesome Dove, Queer as Folk, ReGenesis et This Is Wonderland. Puis il revient au grand écran, où il devient l'un des réalisateurs canadiens les plus en vue. Son film à suspense Picture Claire (2001) est mal reçu par la critique, mais il développe par la suite la technique d'image composite dans The Love Crimes of Gillian Guess (2004), un téléfilm produit pour la chaîne CITY-TV, et dans The Tracey Fragments (2007), avec Ellen PAGE. Dans ce film, l'écran subdivisé en plans exprime puissamment la conscience fragmentée d'une protagoniste perturbée.
Pontypool (2008) est un film d'horreur qui raconte l'histoire d'un animateur (joué par Stephen McHattie) qui, confiné dans une station radiophonique d'une petite localité, commente l'éclosion d'un virus qui change ses résidants en morts-vivants. This Movie is Broken (2010), une dramatique romantique filmée en direct à Toronto ayant pour sujet principal le groupe Broken Social Scene, est également le fruit d'une collaboration avec Don McKellar. Trigger (2010), qui est présenté à l'ouverture du Toronto International Film Festival et qui met en vedette les actrices canadiennes Tracy Wright et Molly PARKER, raconte l'histoire de deux femmes qui ont appartenu à un groupe de musique et qui se retrouvent plus tard.