Canadian Stage Company
Troisième plus grande compagnie de théâtre au Canada (après le FESTIVAL DE STRATFORD et le FESTIVAL SHAW), la Canadian Stage Company est née en 1988 de la fusion du CentreStage de Bill GLASSCO et du Toronto Free Theatre de Guy Sprung.Le CentreStage était la troupe permanente du St. Lawrence Centre, créée en 1970 dans le cadre de la Toronto Arts Foundation. Dirigée par Leon Major de 1970 à 1980, la troupe change son nom pour Toronto Arts Productions en 1973. Edward Gilbert prend la relève en 1980 et la compagnie devient le CentreStage quand le St. Lawrence Centre rouvre ses portes après des rénovations.
Le Toronto Free Theatre est fondé en 1971; Tom HENDRY en est le directeur général, Martin Kinch le directeur artistique et John Palmer le directeur littéraire. L'objectif est d'y offrir un accès gratuit et de se livrer à des expériences avec la forme et le contenu des œuvres théâtrales. La politique d'entrée libre disparaît en 1973, quoique M. Sprung, nommé directeur artistique en 1982, réintroduise le concept en 1983 avec la série gratuite Dream in High Park.
Le principal objectif de la fusion est de créer un théâtre national, basé à Toronto, qui mettrait l'accent sur des œuvres canadiennes. Glassco et Sprung se partagent la direction artistique et produisent les saisons chacun leur tour. La compagnie se donne pour mandat de définir, soutenir, produire, promouvoir et commercialiser les œuvres de dramaturges canadiens. Ainsi, la saison inaugurale (1988-1989) de Glassco présente 16 pièces, dont 7 canadiennes. Parmi quatre nouvelles pièces au programme figurent des éléments à grand déploiement de David FRENCH et de Joanna GLASS.
Pour la saison 1989-1990, Sprung présente six pièces canadiennes, dont de nouvelles œuvres de John Krizanc, de Sally Clark et de Paul QUARRINGTON. Aucune de ces deux saisons ne remporte un succès critique ou financier, et le déficit accumulé de la compagnie monte en flèche.
Des différends sur les plans personnel et de l'esthétique amènent bientôt la dissolution de l'association de Sprung et Glassco. En novembre 1990, la compagnie a besoin de 2,7 millions de dollars pour continuer à fonctionner et à cette fin elle reçoit 250 000 $ de la Ville de Toronto. Glassco démissionne en mars 1990, mais revient en juin pour une courte période, le conseil d'administration de la compagnie ayant congédié Sprung et la directrice générale Lynn Osmond après avoir approuvé le programme de Sprung, uniquement composé de pièces canadiennes, pour la saison 1990-1991. Glassco choisit Bob Baker pour reprendre en main les affaires de la compagnie et ce dernier supprime cinq pièces annoncées au programme. Parmi les productions qui retiennent l'attention pendant le mandat de Baker, citons la reprise par Glassco de Of The Fields, Lately (1991) de David French,de Death And The Maiden (1994) d'Ariel Dorfman, de Poor Super Man (1995) de Brad FRASER et d'Angels in America (1996), une pièce en deux parties de Tony Kushner.
Grâce à une campagne de financement active et à une programmation plus limitée et plus commerciale, Baker et le directeur général Martin Bragg, en poste depuis 1992 après avoir été le plus jeune directeur général du VANCOUVER PLAYHOUSE, coupent dans le déficit de trois millions tout en maintenant une programmation active. En 1995, la compagnie est une des premières à recevoir le Prix du lieutenant-gouverneur pour les arts , en reconnaissance de son succès à s'assurer du soutien du secteur privé.
Baker quitte le poste de directeur artistique à la fin de juin 1998 et Bragg est aussitôt nommé producteur artistique. Il entreprend rapidement de réformer le mandat de la Canadian Stage Company en annonçant que cette dernière « créera et produira ce qui se fait de mieux au pays en matière de théâtre contemporain canadien et international ». Même s'il met fin à la tradition des productions shakespeariennes à High Park, en mettant en scène une reprise raffinée de la comédie musicale Rock and Roll de John Gray à l'été 1999, il revient aux productions personnalisées en plein air de Shakespeare qui se poursuivent jusqu'à maintenant.
En 2000, la compagnie change de nom et devient le CanStage. Jusqu'en 2009, Bragg cumule les fonctions d'administrateur et de producteur artistique et réussit à faire augmenter le nombre d'abonnés et de spectateurs. Cependant, ses répertoires sont fort critiqués car les pièces commerciales étrangères, au succès artistique souvent mitigé, y sont plus nombreuses que les pièces canadiennes. Bien que cette critique soit fondée, il reste que Bragg a mis en scène des œuvres nouvelles de dramaturges canadiens éminents tels que George F. WALKER, Judith THOMPSON, Joanna GLASS, Morris PANYCH et le maître marionnettiste Ronnie Burkett, tout en donnant aux amateurs de théâtre l'opportunité de voir des œuvres de renom international de Yazmin Reza, Sarah Ruhl, Martin McDonagh, Stephen Sondheim, Caryl Churchill et Peter Shaffer. En outre, à l'exception de la saison 2007-2008, CanStage connaît un excédent financier chaque année depuis 1991.
L'organisme n'a cependant pas été épargné par les problèmes. En 2006, il annule son projet de produire My Name is Rachel Corrie, une pièce controversée portant sur la mort d'une jeune activiste américaine du mouvement de solidarité internationale provoquée par un bulldozer israélien pendant qu'elle protestait contre la brutalité militaire envers les Palestiniens et la démolition d'une maison dans le district résidentiel palestinien de Rafah. David Storch succède à Bragg comme directeur artistique en 2007, mais il quitte son poste en 2008. La compagnie est alors forcée de réduire son personnel et son programme de manière radicale. En 2009, Matthew Jocelyn accepte le poste de directeur artistique et directeur général.
La Canadian Stage Company exploite quatre scènes : le Bluma Appel Theatre (876 places), au St. Lawrence Centre; le Theatre Downstairs (243 places) et le Theatre Upstairs (167 places), situé au 26, rue Berkeley; le théâtre de plein air à High Park où des pièces shakespeariennes sont présentées gratuitement l'été. Plus de 200 000 personnes assistent à ses représentations chaque année sur ses différentes scènes. La compagnie reprend son nom d'origine en juillet 2007, à temps pour célébrer son 20e anniversaire et redevenir la Canadian Stage Company, nom sous lequel elle est connue dès ses débuts au pays et à l'étranger. En février 2008, elle annonce la première phase d'une initiative intitulée The Berkeley Street Project, où un partenariat entre Canadian Stage et trois compagnies théâtrales indépendantes (Necessary Angel Theatre Company, NIGHTWOOD THEATRE et Studio 180) vise à mettre en commun des ressources en vue d'élaborer et de mettre en scène des pièces au Berkeley Street Theatre.