Carbonear, ville de T.-N.; pop. 4739 (recens. 2011), 4723 (recens. 2006); const. en 1948; située sur la côte ouest de la Baie de la Conception. Plusieurs origines peuvent être attribuées au nom de cette localité : Carbonear serait un dérivé du mot espagnol Carbonera (marchand de charbon), du patronyme d'une famille française Carbonnier ou du lieu-dit La Carbonnière. Dès le début du XVIIe siècle, on y pratique la pêche en raison de la proximité d'une zone de pêche très riche. En 1631, Nicholas Guy, membre de la colonie de Cupids, s'installe à Carbonear où il pêche et cultive la terre. À la fin du XVIIe siècle, des pêcheurs de l'Ouest de l'Angleterre et des habitants des îles Anglo-Normandes s'y établissent.
Durant les années 1680, on procède à la fortification de l'île Carbonear, située non loin de là. C'est le seul poste de Terre-Neuve qui parvient à repousser les assauts français en 1696 et 1697, alors que la ville de Carbonear est rasée. La ville tombe de nouveau sous le contrôle des Français en 1704 et 1705. Elle sera la cible de plusieurs attaques de la part de corsaires français et américains jusqu'au début du XIXe siècle.
Avec l'essor de la chasse au phoque et de la pêche à la morue au Labrador, Carbonear devient un important centre commercial au XIXe siècle. Dans la première moitié du XIXe siècle, de violentes émeutes politiques ont lieu et aboutissent, en 1840, à la dissolution du parlement terre-neuvien et à la suspension de la Constitution. Au XXe siècle, l'économie de Carbonear se diversifie. La ville est aujourd'hui un centre régional de services regroupant les transports, les services gouvernementaux et les usines de traitement du poisson.