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Mackenzie, Chalmers Jack

Chalmers Jack Mackenzie, ingénieur, directeur de recherche (St. Stephen, N.-B., 10 juill. 1888 -- Ottawa, 26 févr. 1984). Au Canada, il est l'acteur le plus important du développement de la science après 1945. Il étudie le génie civil à l'U.

Mackenzie, Chalmers Jack

Chalmers Jack Mackenzie, ingénieur, directeur de recherche (St. Stephen, N.-B., 10 juill. 1888 -- Ottawa, 26 févr. 1984). Au Canada, il est l'acteur le plus important du développement de la science après 1945. Il étudie le génie civil à l'U. Dalhousie et à Harvard puis participe à la Première Guerre mondiale dans l'armée canadienne (Croix militaire, 1918). Il déménage ensuite en Saskatchewan, où il avait travaillé de 1910 à 1915. Chargé de cours à mi-temps à l'U. de la Saskatchewan, il passe au poste de doyen du département de génie de 1921 à 1939. Durant cette période, il organise d'importantes recherches sur l'amélioration de la résistance des bâtiments en béton aux sels « alcalins » contenus dans le sol, supervise la conception et la construction par ses étudiants d'un pont routier à Saskatoon et est président du conseil d'urbanisme de la ville.

Mackenzie est nommé au CONSEIL NATIONAL DE RECHERCHES DU CANADA (CNRC) en 1935 et ses aptitudes sont reconnues par A.G.L. MCNAUGHTON, président du CNRC, qui le choisit comme président intérimaire en 1939. Pendant la Deuxième Guerre mondiale, Mackenzie est donc le scientifique en chef du gouvernement et devient le bras droit de C.D. HOWE en ce qui a trait à la planification des POLITIQUES SCIENTIFIQUES d'après-guerre. Pendant la guerre, il décuple la superficie des laboratoires du CNRC, effectue des recherches ultra secrètes sur les gaz de combat, l'aviation, le radar et la bombe atomique. Il devient membre du U.S.-British-Canadian Combined Policy Committee et distribue les provisions d'uranium. Il assume même la corvée d'annoncer à Winston Churchill que le projet favori de ce dernier, un porte-avion-iceberg, « Habakkuk », est impossible à réaliser.

Mackenzie est le président officiel du CNRC de 1944 à 1952. Il est aussi président de ÉNERGIE ATOMIQUE DU CANADA LIMITÉE de 1953 à 1954 et président de la Commission de contrôle de l'énergie atomique de 1948 à 1961. Pendant les années d'après-guerre, E.W.R. STEACIE et lui jettent les fondations du système scientifique canadien d'aujourd'hui. Mackenzie participe à l'enquête sur GOUZENKO, à l'entrée du CNRC dans la recherche fondamentale (par l'entremise de Gerhard HERZBERG et d'autres), aux réponses du gouvernement face à la bombe atomique soviétique (1949) et au Spoutnik (1957), à la fondation du Conseil de RECHERCHES POUR LA DÉFENCE et du CONSEIL DE RECHERCHES MÉDICALES DU CANADA, à l'augmentation des subventions du CNR aux universités à l'égal de son propre budget interne, à l'établissement du Programme d'aide à la recherche industrielle de 1962 et à l'accroissement des subventions du CONSEIL DES ARTS DU CANADA de 1963 à 1969. Il est recteur honoraire de l'U. Carleton de 1954 à 1968.

Mackenzie se retire officiellement du CNRC en 1961, mais il demeure membre du Comité consultatif sur la politique scientifique jusqu'en 1963 et occupe le poste de directeur par intérim durant la maladie fatale de Steacie. En 1964, il donne un « second point de vue » au gouvernement sur les réformes de la politique scientifique proposée dans le rapport de la Commision royale Glassco de 1963 et mises en oeuvre de 1964 à 1970. Jusqu'à 90 ans, il conserve un bureau au CNRC. Il a reçu de nombreux honneurs : compagnon de l'Ordre de Saint-Michel et de Saint-Georges en 1943, Médaille du Mérite américaine en 1947, compagnon de l'Ordre du Canada en 1967, récipiendaire du prix de la Banque royale, membre de la Société royale du Canada et membre de la Royal Society of London.