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Chiens au Canada

Le chien (Canis familiaris) est un mammifère carnivore considéré comme le premier animal à avoir été domestiqué. Au Canada, les Autochtones sont les premiers à domestiquer des chiens. Le Club canin canadien recense 187 races, dont cinq sont spécifiquement canadiennes : le chien d’ours de Tahltan, le chien inuit du Canada, le retriever de Nouvelle-Écosse, le retriever de Terre-Neuve et le retriever du Labrador. Une sixième race de chien autochtone du Canada, le chien laineux des peuples salish, s’est éteinte avant que le Club canin canadien ne le recense officiellement comme race.

Attelage de chiens sur l'Île Devon

Histoire

Il y a 10 000 à 20 000 ans, se produisent plusieurs domestications distinctes du chien à différents endroits. Son principal ancêtre est le loup, mais les chacals et les coyotes pourraient aussi faire partie de son ascendance. Ces espèces, restées à l’état sauvage, peuvent se reproduire avec les chiens et engendrer une progéniture. Malgré les croyances populaires tenaces, l’hybridation du renard et du chien n’est pas possible. Le renard ne peut donc être l’ancêtre d’aucune race de chien.

Le chien partage l’existence des Autochtones partout au Canada pendant des siècles avant l’arrivée des Européens et remplit certaines fonctions : transport, traction, chasse, vêtements et parfois alimentation humaine. Chez les Inuits, il sert encore à tirer les traîneaux et à transporter des sacs à dos. Il est aussi utilisé pour la chasse au phoque et offre une protection contre les ours polaires.

Les Autochtones des Plaines utilisaient le chien comme moyen de transport (travois à chien) jusqu’à ce qu’ils acquièrent des chevaux au début des années 1700. Les espèces de chien qu’ils utilisaient ont maintenant disparu. Sur la côte ouest, les Salish élèvent un petit chien au poil laineux utilisé pour le tissage. Celui-ci disparaît vers les années 1900. Le chien joue aussi un rôle important dans la religion. Par exemple, le « White Dog Festival » que célèbrent certaines tribus de l’Est, exige le sacrifice de chiens d’une race particulière.

Le saviez-vous ?

Le chien laineux des peuples salish était une race de chien vivant avec les Salish de la côte sud de l’île de Vancouver, au détroit de Georgia, et dans l’État de Washington. C’était un chien de petite taille à poil long, généralement blanc, doté de longues oreilles pointues, d’une queue enroulée, et d’une face ressemblant à celle d’un renard. Son poil était mélangé à celui du poil de chèvre des montagnes afin de produire des vêtements et des couvertures. La population des chiens laineux des peuples salish est en déclin pendant toutes les années 1800 en raison de la reproduction croisée avec des chiens européens, mais aussi en raison du déplacement des populations autochtones qui s’en occupaient. À partir des années 1900, la race est éteinte.


Partout où l’homme s’est installé, le chien a toujours été un animal domestique important. Au cours des siècles, il apparaît des centaines de races différentes, certaines créées par l’isolement régional, d’autres par des sélections volontaires de l’homme. De nombreux clubs canins recensent des centaines de races, dont certaines se trouvent dans le monde entier, notamment le caniche, le berger allemand, le setter irlandais.

Races canadiennes

Le Club canin canadien, qui tient les dossiers d’enregistrement des chiens canadiens de race pure, reconnaît officiellement 187 races. Il existe plusieurs autres races, mais celles-ci ne sont pas enregistrées. Les races reconnues sont divisées en plusieurs catégories en fonction du but de leur élevage : chiens de chasse, chiens d’utilité, terriers, chiens miniatures, chiens de compagnie et chiens de garde. Il existe une catégorie « divers » pour les races en instance d’homologation complète.

Cinq des races reconnues par le Club canin sont purement canadiennes : le chien d’ours de Tahltan, le chien inuit du Canada, le retriever de Nouvelle-Écosse, le retriever de Terre-Neuve et le retriever du Labrador. Les deux derniers possèdent des noms canadiens, mais doivent leur développement en grande partie aux éleveurs de Grande-Bretagne et d’Europe.

Chien d’ours de Tahltan

Chien d'ours de Tahltan

Vivant avec les Tahltans du nord-ouest de la Colombie-Britannique, le chien ours des Tahltans est petit et appartient probablement à la famille des spitz, avec une tête semblable à celle du renard et des oreilles de chauve-souris dressées. Sa queue particulière, de taille moyenne, est normalement droite et très fournie au bout. Blanc avec des taches noires pour la plupart, il sert à la chasse à l’ours et au lynx. Le Club canin canadien reconnaît la race en 1940, mais seuls neuf chiens ont été répertoriés et ceux-ci sont morts depuis longtemps. On n’en trouve plus dans la région de Tahltan et les éleveurs cherchent encore des survivants, sans grand espoir de succès.

Chien inuit du Canada

Chien inuit canadien

Bien que le Club canin canadien appelle cette race le « chien esquimau du Canada », le gouvernement du Nunavut l’a répertoriée sous l’appellation « chien inuit du Canada  » et l’a adoptée comme animal officiel du Territoire. En inuktitut, ce chien est appelé Qimmiq. Bien que le terme « esquimau » ait souvent été utilisé dans le passé, il est aujourd’hui considéré comme offensant. (Voir aussi « Esquimau ».)

L’arrivée des motoneiges dans les régions polaires a rapidement réduit le besoin en chiens de traîneau. Il est vite devenu évident que les chiens inuits, élevés par les Thuléens depuis 1100 à 2000 ans, étaient menacés d’extinction. La race est reconnue par le Club canin canadien, mais la population enregistrée n’a pas subsisté. Créée pour rétablir la race, l’Eskimo Dog Research Foundation a réussi à trouver quelques exemplaires dans les campements inuits éloignés dans la péninsule de Booth, la presqu’île Melville et sur l’île de Baffin. Transportés à Yellowknife, dans les Territoires du Nord-Ouest, pour former la souche d’une colonie de reproduction, ces chiens sont désormais répertoriés par le Club canin canadien. Beaucoup de ces chiens ont regagné les territoires inuits. En termes de vitesse et de vigueur, ils se situent entre les huskies sibériens et les malamutes d’Alaska. Chiens de traîneau et d’attelage, ils sont utiles à la chasse.

Retriever de Nouvelle-Écosse

Retriever de Nouvelle-ѓcosse

Race de chien aux effectifs peu importants que les Canadiens connaissent bien, ce retriever est presque inconnu dans d’autres pays. Le retriever de Nouvelle-Écosse est dressé à jouer sur le rivage pour attirer les canards, afin que ces derniers viennent nager à portée de fusil. Le chien va ensuite chercher les oiseaux dans l’eau. Vers la fin du 19e siècle, une race ayant les mêmes caractéristiques est créée dans le comté de Yarmouth, en Nouvelle-Écosse, par le croisement de différentes races. D’une couleur et de mœurs semblables à celles du renard, sa taille et sa conformation se situent entre celles de l’épagneul et du retriever.

Retrievers de Terre-Neuve

Chien (Terre-Neuve)

Le retriever de Terre-Neuve pourrait descendre des chiens élevés par les Autochtones, ou des chiens apportés par les aventuriers vikings environ 1000 apr. J.-C. Il y a probablement eu un croisement par la suite avec les chiens apportés dans l’île par les flottes de pêche basques et portugaises. Des visiteurs britanniques, attirés par ce grand chien noir, en rapportent quelques exemplaires en Angleterre où ils deviennent très prisés. Ce chien lourd à poil long a une réputation d’excellent nageur et d’animal de compagnie protecteur de la famille. Dans son célèbre tableau intitulé A Distinguished Member of the Humane Society, sir Edwin Landseer dépeint une variété noire et blanche qui porte depuis lors son nom.

Retriever du Labrador

Ce chien, probablement issu de la même souche que le Terre-Neuve, est devenu une race distincte grâce à la noblesse anglaise, qui l’a choisi pour sa taille inférieure, son ossature plus fine et son poil ras. Croisé ensuite avec d’autres chiens de chasse, il est l’un des meilleurs chiens d’arrêt au monde et sert aussi de chien-guide. Le retriever du Labrador est généralement noir, mais d’autres couleurs (jaune, chocolat et crème) sont aussi appréciées.

Les chiens au Canada

Au Canada, la majorité des chiens sont des animaux de compagnie. De nombreux chiens de race pure sont une source d’agrément et de travail pour les personnes prenant part aux concours canins régis par le Club canin canadien : concours de races, concours d’obéissance, épreuves pratiques pour chien de chasse, tests de pistage et, les sports-spectacles tels que la course à l’appât et la course d’agilité. Pour chasser le gibier à plumes sédentaire, les oiseaux aquatiques et les petits mammifères, les chasseurs sportifs utilisent différentes races croisées de chiens spécialement dressés à cet effet. Par exemple, dans l’Ouest canadien, le lévrier anglais et le chien-loup servent à la chasse au coyote et au loup.

De nombreuses races de chiens accomplissent du travail pour les gens. Les chiens de traîneau sont très utiles dans l’Arctique, les bergers écossais ne cèdent en rien leur supériorité de chien-berger et, à titre expérimental, la race komondor sert actuellement dans l’Ouest canadien pour garder les troupeaux. Les bergers australiens, autrefois appelés « Queenland heelers », retiennent de plus en plus la faveur des éleveurs canadiens pour conduire le bétail. Le berger allemand, le doberman-pinscher et le bouvier des Flandres sont couramment utilisés pour les opérations policières et militaires, de même que comme chiens de garde. Le dressage de chiens de protection (schutzhund), axé sur des séances d’entraînement intensives (obéissance, pistage et défense) est en plein essor au Canada.

Les chiens-guides, dressés pour guider les aveugles, sont les plus remarquables. Issus pour la plupart d’écoles de dressage de l’Ontario et d’Edmonton, ils permettent aux non-voyants de mener une vie normale. Plusieurs races sont utilisées à cette fin, notamment le berger allemand, le retriever du Labrador, le boxer et le berger écossais.

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