Le retriever de la Nouvelle-Écosse (ou toller) est l’une des cinq races de chiens uniquement canadiennes reconnues par le Club Canin Canadien (voir aussi Chiens au Canada). D’une grande intelligence, le toller est d’abord élevé pour débusquer et rapporter les oiseaux aquatiques. Facile à dresser, il adore le plein air. Le retriever de la Nouvelle-Écosse est le chien désigné comme l’emblème canin de cette province, ainsi que l’un des deux chiens du Canada choisi comme symbole provincial ou territorial (l’autre, le chien inuit canadien, est l’animal officiel du Nunavut).
Apparence
Le retriever de la Nouvelle-Écosse est un chien de taille moyenne, bien musclé et puissant. La taille moyenne de la femelle est de 45 à 48 cm au garrot, et celle du mâle, de 48 à 51 cm. La femelle pèse entre 17 et 20 kg, et le mâle, entre 20 et 23 kg. Sa taille fait du toller le chien le plus petit des races de retriever.
Sa robe est de diverses teintes, qui varient entre le rouge et l’orangé et qui vont du rouge doré au pourpre en passant par le cuivre foncé. Elle est ponctuée de taches blanches disposées au centre du nez, sur le poitrail, sur les pattes et sur le bout de la queue, qui est très fournie.
Hydrofuge, le pelage du toller est à double poil de longueur moyenne. Soyeux et dense, le sous-poil protège l’animal des eaux glacées, tandis que ses pattes palmées l’aident à nager.
S’il se repose ou n’est pas actif, le toller peut afficher une expression triste ou soucieuse. Elle retrouve toutefois toute sa concentration et sa vivacité dès que l’animal est investi dans une tâche ou un jeu.
Le saviez-vous?
Le chien d’ours de Tahltan – l’une des cinq races canadiennes – est disparu. Les quatre races restantes sont le chien inuit canadien, le retriever de la Nouvelle-Écosse, le retriever de Terre-Neuve et le retriever du Labrador. Un autre chien originaire du Canada, le chien laineux des peuples salish, est disparu aux alentours des années 1900. La population des chiens laineux des peuples salish a connu un important déclin avant que le CCC n’ait l’occasion de la reconnaître officiellement comme race.
Histoire et origine de la race
Il y a plusieurs siècles, les habitants de la Nouvelle-Écosse actuelle s’inspirent du comportement des renards pour développer la nouvelle race de chien qu’est le toller. Les renards « débusquent » (toll, en anglais) les canards, c’est-à-dire qu’ils les attirent ou les piègent en courant et en jouant le long du rivage. On développe ainsi une nouvelle race de chien capable d’agir de la même façon. Nicholas Denys, un colon français, est le premier à documenter ce comportement visant à débusquer les oiseaux aquatiques chez les chiens de la région de la Nouvelle-Écosse au 17e siècle.
La race du retriever de la Nouvelle-Écosse, telle qu’on la connaît à l’heure actuelle, est élevée au début du 19e siècle au sein de la communauté de Little River Harbour, dans le comté de Yarmouth, en Nouvelle-Écosse. Au début, la race est appelée le « Little River duck dog » (« chien à canards de Little River ») ou le toller de Yarmouth.
Si les origines de l’élevage du toller sont inconnues, on croit qu’il s’agit d’un mélange de retriever, de setter, d’épagneul, et probablement de colley de ferme. Le Club Canin Canadien reconnaît cette race en 1945. Cette même année, le toller se voit attribuer son nouveau nom de retriever de la Nouvelle-Écosse.
Durant de nombreuses années, le toller a la réputation d’être l’un des secrets les mieux gardés du Canada en raison du fait qu’il reste fort peu connu en dehors des Maritimes jusqu’en 1980. Cette année-là, deux retrievers de la Nouvelle-Écosse passent à l’histoire en se voyant décerner le prix du meilleur participant dans le cadre de deux concours toutes races distincts, ce qui suscite un nouvel intérêt pour la race.
En 1988, à l’occasion de son centième anniversaire, la Société canadienne des postes émet un nouveau timbre présentant le retriever de la Nouvelle-Écosse. En 1997, la Monnaie royale canadienne émet une nouvelle pièce de monnaie en argent sterling de 50 cents qui illustre le toller.
Le retriever de la Nouvelle-Écosse est déclaré l’emblème canin de cette province en 1995.
Usages
Les éleveurs créent la race du toller tout particulièrement aux fins de débusquer et de rapporter les oiseaux aquatiques, principalement les canards et les oies. Outre son habileté pour la chasse, le toller possède de nombreuses autres qualités, dont un naturel joyeux et un dévouement à ses maîtres, ce qui en fait un excellent compagnon pour l’être humain. Il excelle également dans les activités sportives réclamant de l’agilité et de l’obéissance. Son odorat aigu, son intelligence et son ardeur au travail sont aussi bien adaptés au travail de chien de recherche et de sauvetage et de chien de catastrophe.
Le saviez-vous?
Si le toller est une race de chien plutôt calme, il exprime son excitation ou sa frustration en émettant un son très fort et très aigu, souvent appelé le « chant » ou le « cri du toller ». La vue d’un écureuil ou d’un oiseau peut l’amener à pousser ce cri aigu, mais il est possible de le dresser à rester silencieux lors de la chasse ou du travail sur le terrain.
Caractère et tempérament
Très intelligent et facile à dresser, le retriever de la Nouvelle-Écosse est également alerte et observateur. Son énergie et son dynamisme trouveront un excellent exutoire dans des activités comme la chasse, la randonnée, la nage ou le jeu. Enthousiaste, le toller communique facilement et apprécie vivement de travailler avec l’être humain. Reconnu pour son endurance et son ardeur au travail, le toller prend aussi plaisir à rapporter sur le terrain comme dans l’eau. S’il témoigne amour et affection à sa famille, il a plutôt tendance à garder sa réserve à l’égard des étrangers. Il est bon et patient avec les enfants.