Codman, Stephen
Stephen Codman. Organiste, compositeur, pédagogue (Norwich, Angl., v. 1796 - Québec, 6 octobre 1852). C'est en possession d'une solide formation musicale acquise auprès de John Christmas Beckwith et William Crotch que Codman débarqua à Québec en 1816 pour occuper le poste d'organiste de la cathédrale anglicane Holy Trinity à l'invitation de l'évêque Jacob Mountain, succédant vraisemblablement à John Bentley. Les faits marquants de sa carrière demeurent le concert de musique sacrée du 26 juin 1834 au profit de la Société des émigrés - Codman agissait à la fois comme prés. du Comité musical de régie, dir. mus. des « 174 exécuteurs », soliste et accompagnateur - et les deux concerts d'avril 1841 consacrés à des extraits du Messie, de La Création et du Christ au mont des Oliviers. Il joua un rôle certain lors du remplacement du premier orgue en 1847. À l'exception d' Introduction and Variations on a Canadian Melody qui fit l'objet d'une souscription en 1818, ses oeuvres connues sont destinées à la voix; elles seraient toutes antérieures à 1835. Deux d'entre elles, « The Fairy Song » et « They Are Not All Sweet Nightingales », publiées à Londres chez Goulding, D'Almaine & Co. et hautement louées dans un article du Quarterly Musical Magazine and Review (Londres 1827), comptent parmi les plus anciennes oeuvres canadiennes publiées (la première est reproduite dans PMC, vol. III). Il en va de même de la chanson « Night Blooming Flowers » (Londres, s.d.). Malheureusement, deux glees (dont « Hark! Comrades, Hark! », 1832), ainsi que certaines pièces religieuses de circonstance, telles l'anthem « I Heard a Voice in Heaven » exécuté aux funérailles de Jacob Mountain (20 juin 1825) et l'invocation « O Most Merciful » ouvrant le concert de 1834, qui pourraient illustrer davantage son art, ne lui auraient pas survécu. Les seuls manuscrits conservés aux archives de la cathédrale renferment des adaptations et orchestrations de fragments d'oeuvres de Webbe, Spohr, Crotch, etc.; un glee, « Brothers »; enfin, un ensemble de quelque 40 chants de psaumes : brèves polyphonies à quatre voix avec accompagnement d'orgue, à la manière de nombreux auteurs anglais de la fin du XVIIIe siècle. Même si le rayonnement du « savant organiste » semble avoir été peu considérable, il est permis d'affirmer qu'en plus d'assurer une élévation du niveau artistique dans le domaine du chant liturgique, Codman s'est employé à implanter à Québec une tradition musicale axée sur la musique dramatique d'inspiration religieuse des Haendel, Boyce, Mozart, Haydn, Beethoven et Cherubini, ses maîtres spirituels. Par son enseignement du piano, il fit connaître les méthodes de Cramer et Kalkbrenner. Une plaque à la cathédrale anglicane de Québec commémore la qualité de 36 années de service comme organiste.
Des lettres et documents conservés dans les archives de la paroisse Notre-Dame de Québec témoignent que Codman tenait aussi à la qualité de la musique à la cathédrale catholique. En considération de leurs efforts dans ce sens, il remit aux marguilliers (1837) un volume d'accompagnement de sa composition publié à Londres et agit à titre de conseiller, préconisant « a system course of study », et recommandant les services de son jeune élève Bender (1838). La même année, les marguilliers avaient reçu l'autorisation de « s'enquérir de MM. Codman et Binder [sic] » quant à leurs conditions « pour entreprendre de toucher l'orgue... et de former sur un bon pied un choeur laïque ». Dans une lettre du 9 juin 1839, « demeurée sous considération », Codman offrait ses services comme organiste et chef de choeur à l'église paroissiale. Son engagement n'eut cependant pas lieu.