Les six « concepts de la pensée historique » ont été élaborés par Le Projet de la pensée historique, dirigé par le Dr Peter Seixas, de l’Université de Colombie-Britannique, et l’experte en enseignement Jill Colyer. Le Projet a identifié six concepts clés : la pertinence historique, les sources primaires, la continuité et le changement, les causes et les conséquences, la perspective historique et la dimension éthique. Ensemble, ces concepts constituent la base de l’investigation historique. Le projet a été financé par le ministère du Patrimoine canadien et Histoire et éducation en réseau (THEN/HiER). Peter Seixas et Tom Morton ont publié un livre, Les six concepts de la pensée historique, qui présente ces concepts de manière plus approfondie.
Les six «concepts de la pensée historique»sont : la pertinence historique, les sources primaires, la continuité et le changement, les causes et les conséquences, la perspective historique et la dimension éthique.Ensemble, ces concepts constituent la base de l’investigation historique.
(Avec la permission du Projet de la pensée historique.)
Pertinence historique
Quels sont les événements historiques dont on devrait se souvenir, et pourquoi ? L’histoire étant si vaste, nous ne pouvons nous souvenir de tout. Pourquoi un événement particulier est-il important ? Quelles personnes décident de ce qui est pertinent, et comment leurs points de vue peuvent-ils différer des nôtres ?
Sources primaires
Les historiens utilisent des sources pour soutenir leurs affirmations et leurs conclusions. C’est un élément essentiel pour élaborer des récits plausibles et fiables. L’auteur fournit-il des références à des sources primaires ? Puis-je trouver des preuves dans les sources primaires pour mettre ses affirmations à l’épreuve des faits ? Comment la disponibilité des sources primaires conditionne-t-elle ce dont nous nous rappelons ou ce que nous considérons comme historiquement pertinent ? (Voir Sources historiques.)
Continuité et changement
Nous sommes portés à considérer le changement comme un marqueur de pertinence historique. Cela est particulièrement vrai des bouleversements majeurs comme les guerres et les révolutions. Toutefois, ce concept de la pensée historique exige que nous prenions aussi en considération la continuité. L’absence de bouleversements, le maintien de la continuité peut aussi être historiquement pertinent. Ainsi, on peut s’interroger sur le fait que le système de chemin de fer canadien est demeuré pratiquement inchangé pendant des décennies alors que d’autres nations passaient au train électrique.
Causes et conséquences
Lorsqu’on analyse un événement historique, il importe de comprendre non seulement pourquoi il s’est produit, mais aussi pourquoi il s’est produit de cette manière. Pourquoi la Première Guerre mondiale a‑t-elle commencé en 1914, et non en 1912 ou 1917 ? On peut ensuite évaluer les conséquences à long terme de l’événement. (Voir aussi Guide pédagogique de la Première Guerre mondiale.)
Un soldat canadien regardant à travers un trou d'obus dans la cathédrale d'Ypres, en Belgique. Novembre 1917.
(Avec la permission du ministère de la Défense nationale du Canada / Bibliothèque et Archives Canada / PA-002136)
Perspective historique
On doit s’assurer de comprendre les contextes social, culturel, intellectuel et affectif de l’événement. Pour nous, qui bénéficions d’un recul, il peut être facile de reconstituer le fil des événements, mais dans le feu de l’action, cela pouvait être beaucoup plus difficile. (Voir aussi Guide pédagogique sur les pensionnats indiens.)
La dimension éthique de l’interprétation historique
Souvent, les acteurs historiques ne partagent pas nos points de vue, nos valeurs ou nos principes. L’historien doit tenir compte du contexte et des exigences éthiques dans lesquels agissaient les personnages historiques, et se garder d’appliquer des standards éthiques modernes à des événements historiques.