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Conseil des arts de l'Ontario/Ontario Arts Council

Conseil des arts de l'Ontario, CAO/Ontario Arts Council, OAC (Province of Ontario Council for the Arts, POCA, 1963-70). Organisme indépendant créé par le gouvernement de l'Ontario pour encourager la création, l'étude et l'appréciation d'oeuvres artistiques.

Conseil des arts de l'Ontario/Ontario Arts Council

Conseil des arts de l'Ontario, CAO/Ontario Arts Council, OAC (Province of Ontario Council for the Arts, POCA, 1963-70). Organisme indépendant créé par le gouvernement de l'Ontario pour encourager la création, l'étude et l'appréciation d'oeuvres artistiques. Établi en 1963 sous le nom de Province of Ontario Council for the Arts (POCA), il avait pour mandat : a) de venir en aide aux organismes ayant des objectifs semblables à ceux du Conseil, de collaborer avec eux et d'obtenir leur collaboration; b) d'offrir des prêts ou des bourses pour l'étude ou la recherche dans le domaine des arts à des Ontariens ou à des personnes résidant ailleurs au Canada; c) de récompenser les Ontariens s'étant distingués par leur travail extraordinaire dans le domaine des arts. L'organisme est dirigé par un conseil de 12 citoyens bénévoles désignés. Son administration est confiée à un ensemble de professionnels dirigés par un dir. exécutif choisi par le conseil, auquel il rend des comptes. À ses débuts, le Conseil dépendait du parlement provincial et recevait sa subvention annuelle du ministère de l'Éducation. À partir de1972, il releva du ministère des Collèges et des Universités et, à partir de 1975, du nouveau ministère de la Culture et des Loisirs. Les nominations, pour des mandats renouvelables de trois ans, sont faites par le lieutenant-gouverneur en conseil. L'organisme a eu pour présidents l'honorable J. Keiller Mackay (1963-69), Anthony Adamson (1969-75), Frank F. McEachren (1975-79), Arthur Gelber (1979-82), Donald W. McGibbon (1982-85) et Sonja Koerner (1985-88), remplacée par Nalini Stewart en 1988. Ses directeurs exécutifs ont été Milton Carman (1963-70), Louis Applebaum (1971-79), Walter Pitman (1979-86) et Christopher Wooten (1987-88), remplacé par Norman Walford en 1989. Les cadres responsables de la musique ont été Walter Ball, à titre de conseiller (1966-67), James Norcop (1967-68), Robert Sunter (1968-76), Zelda Heller (1976-80) et Gwenlyn (Creech) Setterfield (1981-89), à qui succéda John Brotman en 1989.

Les crédits votés au Conseil pour l'année fiscale 1963-64 furent de 300 000 $, somme qui incluait les salaires de deux employés et 30 subventions destinées à des groupements artistiques de tous genres. En 1989-90, son budget était passé à 39 579 000 $ et les subventions aux organismes et artistes dépassaient les 3000. En 1989, le budget des subventions du Bureau de la musique était de 6 886 194 $ répartis en neuf programmes pour orchestres, choeurs, festivals et séries, ensembles de chambre, groupes d'art contemporain, projets de formation, développement de l'opéra et du théâtre musical, et commande de nouvelles oeuvres de compositeurs ontariens. D'autres sommes servaient à répondre aux besoins interdisciplinaires de différentes communautés : les tournées, le développement artistique communautaire, l'enseignement et les arts, de même que les arts francoontariens. Un budget spécial du ministère de la Citoyenneté a été consacré en 1989 aux activités multiculturelles reflétant la diversité ethnique croissante de la province.

Les décisions relatives au financement sont faites selon un processus d'évaluation par des pairs, un jury, un comité consultatif, des conseillers ou la recommandation d'un tiers (par exemple, des éditeurs recevant une subvention de base à partir de laquelle ils recommandent l'attribution de bourses individuelles selon les termes précis du programme). Les recommandations pour l'attribution de sommes sont étudiées par le conseil au complet ou son comité exécutif pour approbation finale, sauf pour les subventions peu élevées ou faisant l'objet d'une recommandation par un jury, qui peuvent être approuvées par le dir. exécutif et transmises au comité à titre informatif. À l'origine, les activités artistiques professionnelles étaient importantes mais dépendaient de façon disproportionnée du talent et de l'inspiration de quelques personnes - habituellement formées à l'étranger - qui cherchaient à recréer en Ontario le genre d'environnement culturel stimulant qui s'était développé en Europe au cours des siècles. Au cours des premières années de son existence, le Conseil fit porter ses efforts principalement sur la survie de ces entreprises professionnelles innovatrices. Plus tard, il chercha à reconnaître et aider les talents individuels et appuya le développement des organismes professionnels tournés vers les arts de la province qui étaient susceptibles de faire avancer la cause des artistes et de leurs publics par des activités de formation, des occasions d'emploi, ainsi que des productions et expositions artistiques. Cette stratégie produisit des résultats extraordinaires. En 1989-90, le Conseil venait en aide aux activités et groupes suivants : 46 orchestres dans 36 communautés, 31 choeurs, 23 festivals de musique ou séries de concert, 10 programmes de formation en musique, 13 opéras et compagnies de théâtre musical, 18 organismes spécialisés dans la tenue de concerts de musique contemporaine et 13 festivals de musique populaire. De plus, en 1991, le CAO avait déjà remis 2252 subventions à 1588 artistes - peintres, sculpteurs, graveurs, artisans, écrivains, poètes, dramaturges, compositeurs, chorégraphes, cinéastes, photographes, vidéastes et holographistes, vivant dans quelque 200 communautés - pour leur permettre de créer des oeuvres originales. On avait également versé des subventions à 310 communautés et remis un total de 1189 subventions à 773 organismes

Confronté à deux décennies de croissance autant qualitative que quantitative et à des capacités de plus en plus faibles, en dollars réels, de répondre de façon adéquate à la demande, le CAO entreprit en 1987-88 un processus de planification à long terme. Il résulta d'une série de consultations à grande échelle la publication, en 1988, de Bâtir l'avenir, un document de planification stratégique. On y recommandait que le gouvernement augmente le budget du CAO jusqu'à 96 000 000 $ en 1992-93. Ce plan était assorti d'une confirmation des lignes directrices du Conseil et une nouvelle définition des objectifs de l'organisme : « L'objectif du Conseil des arts de l'Ontario consiste à faire des arts un élément intégral de la vie des Ontariens. Nous cherchons à établir une société dans laquelle : a) tous les artistes talentueux et motivés disposent de toutes les possibilités de création nécessaires; et b) tous les Ontariens, quelle que soit leur situation financière ou leur lieu de résidence, peuvent tirer profit des arts. Pour ces fins, nous voulons jouer un rôle de chef de file, en favorisant l'excellence artistique et en la mettant à la disposition de tous » (Bâtir l'avenir, p. 30).

Les quatre buts stratégiques définis dans le plan étaient : a) raffermir la stabilité et la croissance du secteur des arts; b) stimuler le développement des communautés et l'augmentation des auditoires; c) accroître les occasions de développement artistique; d) entreprendre un nouveau rôle dans la recherches sur les arts et leur promotion. Bien qu'en 1989-90, il ne s'en était pas suivi d'augmentation substantielle des fonds, le CAO avait continué de jouer un rôle actif dans l'établissement de priorités selon les ressources disponibles et s'était situé à la base d'un processus de planification continu. En 1989, à la suite de son plan stratégique, il établit un Dépt de la recherche, dirigé par Robert Sirman.

En 1987-88, le Bureau de la musique commanda une évaluation de ses activités de financement relatifs aux orchestres. Le rapport qui en résulta, Orchestras Ontario, par G. Campbell Trowsdale, saluait la croissance des orchestres dans tout l'Ontario et recommandait instamment l'adoption de nouveaux modèles de financement afin de tirer le plus possible des ressources à la baisse. À la suite de ce rapport, le CAO adopta une politique de financement des orchestres basée sur un nouveau cycle qui offrait la stabilité sous forme de garanties de trois ans, en retour de preuves de bonne planification, de progrès artistiques et de saine gestion.

En 1989-90, le Bureau de la musique commanda 35 nouvelles oeuvres et augmenta son appui dans les domaines de l'opéra, des festivals et des séries, tout en préservant son aide aux chorales. Deux grands organismes de service, la FOSO et la Fédération chorale de l'Ontario, sont restés en contact étroit avec le Bureau de la musique, à mesure que les plans sont tracés et que les politiques sont mises au point. En plus des fonds publics attribués par le ministère de la Culture et des Communications, le CAO administre au-delà de 5 000 000 $ de sources privées, dont la majeure partie provient de deux dons importants de la famille Floyd S. Chalmers. Entre autres prix remis par l'entremise du Fonds Chalmers, on retrouve des bourses de formation pour les arts de la scène décernés à de jeunes artistes en danse, en théâtre et en musique pour leur permettre d'entreprendre des études avancées dans leur champ d'action. La majeure partie de ces bourses sont allées à des musiciens, dont la mezzo-soprano Odette Beaupré, le trompettiste Guy Few, les violonistes Scott Saint John et sa soeur Lara Saint John, ainsi que les pianistes Francine Kay et Barbara Pritchard. Parmi les autres fonds reliés à la musique, on retrouve le Prix Heinz Unger, remis à tous les deux ans à un chef d'orchestre prometteur qui a déjà contribué à la vie musicale canadienne, de même que le Prix Leslie Bell pour la direction chorale.

En 1989, le CAO créa la poste de dir. des activités de développement afin de faire croître les fonds privés du Conseil. Gwenlyn Setterfield, ancienne responsable de la musique, fut nommée à ce poste. Ses tâches incluent également l'accroissement des services aux organisations clientes, dont projet de développement des conseils d'administration entrepris avec la FOSO. Au fil des années, le CAO s'est acquis une solide réputation pour l'utilisation productive et judicieuse qu'il fait de ses fonds, ainsi que pour son mode de fonctionnement souple et non bureaucratique. Ses clients sont assurés d'un accès direct aux responsables dans leurs disciplines respectives et, une fois accordées, les subventions sont versées sans délai. Lorsqu'en 1979 la fondation Floyd S. Chalmers lui céda la totalité de son capital s'élevant à plus de 1 000 000 $ et lui en remit l'administration, Chalmers déclara qu'il avait choisi le CAO « parce que nous avons une telle confiance, une telle foi, dans le jugement et les programmes du conseil des arts » (Toronto Star, 3 septembre 1979).