Conservation
La conservation se définit comme l'utilisation judicieuse des RESSOURCES naturelles à des fins industrielles et non commerciales (comme les loisirs ou la recherche). Elle repose sur une gestion réfléchie afin de garantir la permanence, la productivité et la diversité de ces ressources.La conservation repose sur la notion de compromis : il s'agit de décider ce qu'on est prêt à perdre pour réaliser des gains particuliers sans mettre en péril le potentiel productif et la diversité des ressources. Certains font une distinction entre « conservation » et « préservation »- les préservateurs tentent de garder des portions de nature intactes, exemptes de toute exploitation - même si historiquement ces mots étaient interchangeables. De nombreuses personnes engagées dans la gestion et l'UTILISATION DES RESSOURCES pensent que la conservation ne s'intéresse qu'à la « préservation et à l'environnementalisme » et que ses promoteurs s'opposent aux progrès économique et social. Bien qu'une « approche réfléchie » puisse à l'occasion signifier une absence totale d'intervention, elle permet généralement et exige parfois des modifications planifiées avec soin. En fait, les deux côtés ont des intérêts communs. Les utilisateurs et les gestionnaires de ressources bénéficient du maintien de la productivité et d'un vaste éventail d'options. Une saine économie, même si celle-ci repose sur la mise en valeur des ressources, est essentielle au financement des programmes de renouvellement, de recyclage et de conservation des ressources.
Le concept moderne de la conservation a évolué depuis le début du XXe siècle, passant de la simple accumulation et de la lente utilisation des ressources aux tentatives de gestion des ressources visant le rendement soutenu, un gaspillage minimal, le recyclage, la lutte contre la POLLUTION et le maintien de la qualité de l'ENVIRONNEMENT. Les premières activités de conservation au Canada, surtout centrées sur le domaine de l'exploitation forestière ont débuté vers la fin du XIXe siècle, à une époque où l'économie nationale reposait principalement sur les ressources naturelles.
Pendant longtemps, l'intensification de l'activité industrielle a principalement visé la croissance économique. Le gaspillage d'énergie, la diminution des ressources à haute teneur et la pollution des sols, de l'air et de l'eau qui en ont résulté ont amené les gens à s'interroger sur les avantages et les inconvénients d'une croissance économique et démographique débridée. Ils se sont rendu compte que l'utilisation à outrance des ressources pour favoriser une croissance économique maximale est incompatible avec les objectifs à long terme de la société. L'idée voulant que l'utilisation des ressources à des fins de gain économique durable procure des avantages sociaux accrus gagne lentement du terrain.
La valeur d'objectifs socio-économiques par opposition à des objectifs purement économiques fait l'objet de beaucoup de discussions, et on observe l'apparition d'une tendance à considérer les ressources comme un emprunt aux générations futures plutôt que comme un héritage du passé. Par conséquent, un appui accru se manifeste à l'égard des réserves naturelles, du rétablissement des espèces en voie de disparition et des habitats menacés, ainsi qu'envers la nécessité d'une bonne planification environnementale avant le lancement de nouvelles activités industrielles.
Facteurs géographiques
De nombreux facteurs, notamment la diversité des formations rocheuses, des sols, des climats, de la faune, de la végétation et des populations, génèrent des problèmes de conservation particuliers. Le Canada est vaste, sa population est relativement faible et les gens qui disposent de peu de moyens peuvent faire relativement peu pour conserver et gérer ces vastes ressources. Le Canada couvre une superficie de 9,98 millions de km2 et il possède le littoral le plus long au monde (202 080 km, si l'on inclut le littoral des grandes îles). Le relief va du niveau de la mer, sur les rivages des OCÉANS Pacifique, Atlantique et Arctique, jusqu'à des MONTAGNES qui culminent à 5 959 m dans la CORDILLÈRE canadienne.
Les immenses plaines du nord, à l'est de la Cordillère canadienne, offrent des sols agricoles fertiles et recèlent d'immenses réserves énergétiques sous forme de charbon et de pétrole (voirPÉTROLE). Le Bouclier canadien, une vaste étendue de roches précambriennes riches en minéraux, forme l'essentiel du Canada central et les glaciations ont modelé les paysages de vastes portions du territoire. Le climat du Canada varie de continental rigoureux (hiver froid et sec, été chaud) à océanique doux; les températures hivernales peuvent être inférieures à -40º C, tandis que les journées estivales dépassent parfois 35º C.
La température annuelle moyenne varie de -19 C à -10 C dans l'archipel arctique et elle est de 10º C dans le sud-ouest de la Colombie-Britannique. Le Canada est recouvert d'environ 42 p. 100 de forêts; 29 p. 100 de toundra; 10 p. 100 de tourbières et 5 p. 100 de prairies, et chaque région possède sa propre faune. Après le Brésil et la Russie, le Canada possède les plus grandes ressources renouvelables en eau sous forme de ruissellement et d'écoulement fluvial (en moyenne, 3 435 km3 par année, un volume presque suffisant pour remplir le lac Huron). L'eau recouvre 11,7 p. 100 de la superficie totale du Canada, mais seulement 3 p. 100 des zones habitées. Les ressources du pays s'étendent sur le plateau continental qui renferme d'immenses réserves de minéraux, de pétrole et de gaz naturel. Les poissons et les mammifères des lacs, des rivières et des océans sont également d'une importance économique considérable.
Ressources renouvelables et non renouvelables
Les ressources renouvelables et non renouvelables requièrent des approches de conservation distinctes. Si l'on veut que la société puisse utiliser plutôt que consommer les ressources, il faut entretenir les ÉCOSYSTÈMES renouvelables comme les forêts, la toundra et les prairies. Cet entretien exige une gestion du patrimoine génétique (végétation, animaux) et de l'environnement (eau, air, lumière, sol) afin de préserver la productivité, la diversité génétique et les processus de renouvellement.
La conservation des ressources non renouvelables (p. ex., minéraux, combustibles fossiles) nécessite des politiques qui évitent le gaspillage (p. ex., déversements de pétrole, torchage du gaz), favorisent leur utilisation intelligente, encouragent le recyclage, réduisent les effets néfastes de l'extraction des minéraux sur les ressources renouvelables et permettent le développement de substituts renouvelables.
L'utilisation des ressources renouvelables et non renouvelables est interdépendante : on ne peut exploiter ni gérer les unes sans tenir compte des autres. L'utilisation excessive (« l'épuisement ») des ressources renouvelables peut les transformer en pertes non renouvelables, par exemple lorsque la déforestation aboutit à la désertification ou lorsque la chasse entraîne l'extinction d'une espèce comme la TOURTE VOYAGEUSE ou le GRAND PINGOUIN.
Histoire de la conservation
Il est difficile de situer l'émergence de la conservation au Canada. Les membres des Premières Nations entretiennent des croyances spirituelles qui, délibérément environnementales ou non, limitent leur exploitation de la nature. Les premiers colons européens promulguent localement une réglementation de la chasse destinée à protéger les oiseaux et la faune de prélèvements excessifs. Mais le « mythe de la surabondance » s'est bien ancré en Amérique du Nord, où les ressources sont tellement vastes qu'elles semblent inépuisables.
Le premier mouvement de conservation fait son apparition à la fin du XIXe siècle. Le mouvement est lié à une confiance croissante dans la gestion scientifique et à un glissement de l'emprise sur les ressources qui passe des habitants des régions rurales vers les élites urbaines. L'American Forestry Congress de 1882 à Montréal réunit des forestiers formés à l'université et des dirigeants de l'industrie pour discuter de la conservation de la forêt, de sa protection par la lutte contre les incendies, de la création de réserves pour (et non contre) la foresterie et d'autres mesures qui tendent à favoriser les intérêts industriels plutôt que ceux des petits exploitants. Une tendance semblable peut être observée dans la CONSERVATION DE LA FAUNE, car les habitants des centres urbains considèrent la faune d'un point de vue sportif et instaurent des saisons de pêches restrictives et des permis coûteux, auxquels les habitants des régions rurales, plus dépendants de la faune, doivent aussi se conformer.
La naissance du réseau des PARCS NATIONAUX canadiens peut être perçue comme un autre rejeton de la pensée conservatrice. En 1885, le gouvernement fédéral crée le PARC NATIONAL BANFF, non pour des raisons sentimentales ni pour protéger l'environnement, mais tout simplement pour des raisons économiques, puisqu'on juge que les Rocheuses ne peuvent servir à grand-chose d'autre qu'au tourisme. Toutefois, on prévoit déjà que les parcs deviendront populaires puisque la société se tourne de plus en plus vers la nature pour des raisons autres qu'économiques.
Le sommet de ces activités de conservation précoces est atteint en 1909 avec la formation de la COMMISSION DE LA CONSERVATION. Elle se compose d'universitaires, de ministres fédéraux et provinciaux et d'autres intervenants, et son mandat consiste à prendre en compte et à améliorer l'utilisation de l'ensemble des ressources naturelles canadiennes. La commission joue un rôle important dans l'adoption de la Loi sur la Convention concernant les oiseaux migrateurs de 1917 entre le Canada et les États-Unis, mais la publication de quelque 200 rapports qui ont amélioré les connaissances sur l'environnement et contribué à l'élaboration des politiques publiques pendant des décennies est sans doute son plus grand legs. Toutefois, le boom économique étroitement lié aux ressources qui suit la Première Guerre mondiale mène à la dissolution de la commission.
Des intérêts privés maintiennent cette tendance à la conservation pendant les décennies qui suivent. La COMPAGNIE DE LA BAIE D'HUDSON exploite un certain nombre de réserves naturelles dont dépendent des populations locales, en particulier les Premières Nations. Jack MINER, vu comme le « premier protecteur de l'environnement canadien », se fait remarquer pour son travail de baguage d'oiseau sur sa propriété familiale à Kingsville, en Ontario. Il préconise également l'établissement de sanctuaires d'oiseau (voirOISEAUX, SANCTUAIRES ET RÉSERVES D') et de lois de protection. De plus, des organismes de conservation non gouvernementaux apparaissent. La Federation of Ontario Naturalists (aujourd'hui Ontario Nature) est fondée en 1931 afin de préserver les terres sauvages pour leur valeur intrinsèque. CANARDS ILLIMITÉS CANADA, fondé en 1938, ainsi que son pendant américain défendent les intérêts des chasseurs qui demandent la protection des zones humides.
Dans les années 1960 et 1970, des problèmes allant des retombées nucléaires à la surpopulation dans les parcs suscitent dans la société des préoccupations croissantes quant à la capacité de la nature à soutenir un usage illimité par les humains. Alors que certains y voient un « deuxième mouvement de conservation », beaucoup d'autres trouvent le terme « conservation » trop utilitaire et lui préfèrent le terme plus scientifique « écologie » et ensuite le terme plus global « environnement ».
Une vague de nouveaux organismes orientés vers la nature voient le jour. La disparition rapide des espaces naturels mène à la création de Conservation de la nature Canada, qui se concentre sur la conservation des terres importantes sur le plan écologique d'abord dans le Sud de l'Ontario et ensuite dans tout le Canada. L'Association des parcs nationaux et provinciaux du Canada, fondée en 1963 pour contrer la pression exercée par le développement commercial dans les parcs naturels, devient ensuite la Société pour la nature et les parcs du Canada, qui voudrait préserver la moitié des terres publiques du Canada dans l'intérêt de la population. Les Canadiens fondent également des groupes pour faire pendants aux grands groupes écologistes américains et internationaux. Le FONDS MONDIAL POUR LA NATURE CANADA, une branche de l'organisme international, est ainsi fondé en 1967. Le Sierra Club ouvre des bureaux provinciaux en Colombie-Britannique et en Ontario à la fin des années 1960 et il étend ses activités à tout le pays en 1989.
Facteurs démographiques
La population du Canada a doublé depuis 1960, ce qui a rendu les Canadiens plus conscients de la dégradation des ressources naturelles du pays et des conséquences alarmantes à long terme de ce processus. Il devient de plus en plus évident qu'il faut conserver les ressources et mettre en œuvre des politiques de conservation qui tiennent compte des facteurs écologiques, économiques, sociaux, moraux, politiques et juridiques.
Les disparités économiques régionales prononcées du Canada tendent à concentrer l'attention sur la résolution à court terme des problèmes économiques plutôt que sur les conséquences à long terme de l'utilisation des ressources. Par conséquent, on accorde souvent la priorité à l'exploitation des ressources plutôt qu'à leur gestion judicieuse et à leur conservation (voirÉCONOMIE RÉGIONALE).
Facteurs humains
Les activités humaines sont à l'origine de nombreux problèmes de conservation, bien que les perturbations naturelles aient, elles aussi, des effets considérables. Les innovations techniques permettent une exploitation de plus en plus rapide et efficace de ressources telles que les forêts, les terres agricoles, les animaux sauvages et les poissons. Dans le domaine de l'exploitation forestière, l'utilisation de scies à chaîne, d'abatteuses-ébrancheuses-tronçonneuses et de déchiqueteuses d'arbres entiers permet de récolter rapidement et efficacement un grand nombre d'arbres, y compris les troncs, les branches et les feuilles.
Les techniques de régénération forestière se sont développées beaucoup moins rapidement. Les récoltes forestières, les incendies, les tentatives de culture infructueuses et le reboisement inadéquat ont entraîné de graves retards : des millions d'hectares de territoires forestiers n'ont pas été repeuplés d'arbres commercialement utiles.
Le matériel lourd d'extraction et de transformation conçu pour le projet de production d'énergie à partir des tourbières du Canada menace l'une des principales réserves de carbone du monde. Par ailleurs, les prairies naturelles du Canada ont presque entièrement disparu au profit de l'agriculture.
Les appareils électroniques mis au point pour repérer les bancs de poissons et augmenter l'efficacité de la pêche, ainsi que la pollution des lacs d'eau douce par l'industrie, ont engendré de graves problèmes d'eutrophisation, ce qui a réduit les populations de poissons et la valeur récréative de bien des étendues d'eau (voirPOLLUTION DE L'EAU). Malgré des tentatives de rempoissonnement des lacs et des rivières, la surpêche a réduit les populations de poissons dans de nombreuses régions accessibles.
La faune reste une importante source de nourriture pour les populations autochtones du Canada. Elle offre également des possibilités récréatives et lucratives aux chasseurs. Dans de nombreux cas, la faune est gravement menacée par la destruction des habitats et par l'accessibilité accrue des endroits éloignés grâce aux véhicules nordiques et aux hélicoptères. Les grands mammifères et les espèces plus sensibles sont particulièrement vulnérables. Les troupeaux de migration de CARIBOUS du nord du Canada sont menacés par l'activité industrielle croissante dans leur habitat principal et le long de leurs routes migratoires. Les perturbations causées par mégarde par les visiteurs de colonies d'oiseaux peuvent réduire le succès de la nidification.
À l'inverse, l'activité humaine a aussi fourni de nouveaux habitats qui ont permis à certaines espèces de s'établir dans des régions où elles étaient auparavant rares ou absentes. Les monocultures ont accru la présence de certaines espèces (p. ex., le carouge à épaulettes) au point où elles sont devenues nuisibles, entraînant une baisse marquée de la diversité des espèces. Parmi les animaux, les végétaux et les insectes exotiques introduits au Canada, certains se sont montrés inoffensifs, voire parfois bénéfiques, mais beaucoup ont eu des effets désastreux (p. ex., l'agrile du frêne ou la carpe asiatique).
La CONSERVATION DES SOLS, c'est-à-dire le maintien de la stabilité et de la fertilité des sols, est essentielle à la préservation de la qualité de l'eau et du potentiel de récolte de produits agricoles, de bois, de fibres et autres pour les générations futures. L'érosion massive des sols et la désertification des terres agricoles de l'ouest de l'Amérique du Nord dans les années 1930 illustrent les conséquences d'une gestion inadéquate (voirSÉCHERESSE et CRISE DES ANNÉES 30). La culture intensive a mené à une diminution généralisée de la matière organique vitale dans les terres agricoles. En outre, de vastes étendues de terres agricoles fertiles sont détruites chaque année par l'expansion des villes.
L'exploitation forestière, la construction de chemins forestiers et le brûlage des débris compromettaient gravement la stabilité des sols dans certaines régions, notamment dans les montagnes de la Colombie-Britannique. Les organismes provinciaux responsables de la gestion des ressources naturelles accordent maintenant plus d'attention aux questions environnementales. Les retards dans le reboisement après des coupes entraînent d'énormes pertes d'azote dans les sols, causées par la minéralisation accélérée de la matière organique. La tendance récente qui consiste à utiliser des essences d'arbres à rendement élevé et des rotations plus courtes risque également d'accélérer les pertes d'éléments nutritifs et de réduire la fertilité des sols.
Des proportions considérables de minerais à forte teneur et de combustibles fossiles facilement accessibles, en particulier le pétrole, ont été consommées depuis le milieu des années 1900 pour répondre à la demande croissante de l'industrie et des exportations. Ainsi, l'industrie ne peut plus compter que sur des minéraux à faible teneur ou relativement inaccessibles et sur des ressources en combustibles fossiles dont la localisation, l'extraction, le traitement et le transport sont beaucoup plus coûteux.
Législation et activité politique
La structure gouvernementale canadienne, avec ses multiples ordres de gouvernement (fédéral, provincial et municipal), complique l'établissement et l'application de lois sur l'environnement (voirENVIRONNEMENT, DROIT DE L'). Les gouvernements provinciaux sont responsables de l'utilisation et de la gestion de la majorité des ressources naturelles du Canada. Par conséquent, les mesures de conservation varient souvent d'une province à l'autre. Toutefois, certaines normes nationales sont établies par des lois telles que la Loi canadienne sur la protection de l'environnement et la Loi canadienne sur l'évaluation environnementale. Le gouvernement fédéral assume la responsabilité des parcs nationaux ainsi que celle de la gestion et de l'utilisation de grandes superficies dans les trois territoires. Il a, en outre, la responsabilité des aspects internationaux de la lutte contre la pollution, des oiseaux migrateurs ainsi que de l'importation et de l'exportation de plantes et d'animaux sauvages.
Les priorités de la conservation au Canada se sont dessinées dans le contexte d'un pays industrialisé dont la population, principalement urbaine, de plus de 28 millions d'habitants est en croissance rapide. Les ressources vastes mais limitées du pays doivent répondre à des besoins énormes et souvent incompatibles. La conservation fournit un cadre philosophique et conceptuel au sein duquel les ressources sont exploitées tout en respectant les besoins, les aspirations et les progrès de la société.
Voir aussiMOUVEMENTS ÉCOLOGISTES; ÉVALUATION DE L'IMPACT SUR L'ENVIRONNEMENT; GESTION DE L'ENVIRONNEMENT; GESTION DES RESSOURCES; ÉVALUATION ENVIRONNEMENTALE STRATÉGIQUE