Pendant 1300 ans, la Corée est un seul pays indépendant qui est scindé en deux après la Seconde Guerre mondiale. La Corée du Nord est aujourd’hui une dictature militaire isolée, tandis que la Corée du Sud est une démocratie libérale. Presque toute l’immigration coréenne au Canada provient de la Corée du Sud. En 2016, le recensement relève 198 210 Coréens d’origine canadienne (177 925 réponses simples et 20 290 réponses multiples.)
Origines anciennes
La Corée est une péninsule montagneuse située à l’est de la Chine et à l’ouest du Japon. Des découvertes archéologiques montrent que cette terre est occupée par les humains depuis au moins 35 000 ans. Selon la légende, le premier royaume est formé en 2333 avant notre ère. Pendant la période des Trois Royaumes (de 57 avant notre ère à 676 de notre ère), des dirigeants rivalisent pour le contrôle de la terre et de ses habitants. La division est résolue avec l’établissement du royaume de Silla, unifié en 676, qui gouverne les deux tiers inférieurs de la péninsule coréenne. D’autres dynasties suivent, y compris la dynastie Joseon, qui gouverne toute la péninsule coréenne de 1392 à 1910.
Annexion et guerre
Le Japon annexe la Corée en 1910. Le règne impérial japonais, souvent brutal, continue jusqu’à la défaite du Japon à la Seconde Guerre mondiale. Le régime japonais est remplacé par un gouvernement coréen, en 1945. Cependant, l’indépendance unifiée est de courte durée. Après la Seconde Guerre mondiale, le pays est divisé en deux par l’Union soviétique et les États-Unis : le nord est dirigé par les communistes, et le sud est soutenu par les Américains.
Cette division mène à la guerre de Corée, au début des années 1950, une guerre civile entre les régimes coréens rivaux. La Chine soutient le nord, tandis que les États-Unis et ses alliés des Nations Unies, dont le Canada, soutiennent le sud. Les combats prennent fin en 1953 avec l’armistice, bien que les deux Corée restent techniquement en guerre.
Aujourd’hui, la péninsule coréenne est toujours divisée avec, au nord, la République communiste démocratique populaire de Corée, et, au sud, la République de Corée. Les deux pays sont séparés par une zone démilitarisée très fortifiée, qui se situe à proximité du 38e parallèle.
Religion
La vie sociale et culturelle coréenne a évolué à partir d’une vision naturaliste du monde, dans laquelle les humains doivent veiller à l’harmonisation des activités entre le ciel et la terre, établissant ainsi l’ordre dans le monde.
C’est dans ce contexte que le bouddhisme est introduit en Corée au 4e siècle afin d’aider l’élite dirigeante à établir des monarchies centralisées. Au 14e siècle, le bouddhisme est remplacé par le confucianisme comme religion d’État, ce qui mène la Corée à exalter le culte des ancêtres, la famille et l’éducation. Cet arrière-plan et l’influence supplémentaire du christianisme ont façonné beaucoup de Coréens.
Les Coréens ont une histoire culturelle longue et riche. Ils ont créé une identité culturelle différente de celle de leurs voisins chinois et japonais grâce à leurs propres formes de danse, leur art visuel et musical, leurs arts martiaux (comme le taekwondo) et leur nourriture particulière, comme le Bulgogi et le Kimchi.
Alors que la Corée du Sud passe de la dictature et de la pauvreté dans les années 1960 à la prospérité et à la démocratie au 21e siècle, les Coréens jouissent d’un plus grand respect de leur culture et d’une large reconnaissance de leur identité à travers le monde.
Politique
La Corée du Nord est dirigée par la famille Kim depuis la scission avec la Corée du Sud. Kim II-sung, connu sous le nom du « Grand Dirigeant », gouverne son pays avec son Juche, ou philosophie d’autonomie. Il décède en 1994 et est nommé « président éternel ». Son fils Kim Jong-il lui succède et est connu sous le nom de « guide suprême ». Kim Jon-il décède en 2011, et son fils Kim Jon-un lui succède.
La famille Kim instaure un système rigide contrôlé par l’État et un fort culte de la personnalité. Le régime totalitaire est accusé de violations des droits de l’homme, avec des camps de prisonniers renfermant jusqu’à 200 000 détenus. La Corée du Nord possède l’une des plus grandes armées permanentes au monde et un arsenal d’armes nucléaires, ce qui représente souvent une source de tensions avec la Corée du Sud.
Ce clivage politique, qui dure depuis des décennies, a créé des cultures différentes dans les deux Corée. Les Sud-Coréens sont plus ouverts et sensibles aux enjeux mondiaux, tandis que les Nord-Coréens ont peu accès au monde extérieur.
Culture coréenne au Canada
Au Canada, des générations de migrants coréens ont développé une double identité en tant que Canadiens d’origine coréenne. Grâce aux mariages interculturels de la deuxième génération des Canadiens coréens et à l’intérêt que les jeunes Canadiens portent à la Corée du Sud en allant y enseigner l’anglais, les Canadiens d’origine coréenne se sentent mieux acceptés au Canada. La nomination au Sénat en 2009 de Yonah Martin, qui a immigré au Canada en 1972 en provenance de la Corée du Sud, a aidé les Canadiens coréens à se sentir tout à fait intégrés à la société canadienne.
Les Coréens cultivent une identité coréenne au sein de la société canadienne par le moyen d’associations culturelles locales, de groupes de professionnels et d’anciens universitaires, d’aînés, d’organisations sur le campus, de diverses écoles de langues pour les élèves du primaire et du secondaire et d’associations d’entreprises et commerciales.
De grandes universités canadiennes, comme l’Université de la Colombie-Britannique, l’Université de Toronto, l’Université York et l’Université McGill, proposent des programmes d’études coréennes et font la promotion de programmes d’échanges actifs en Corée pour tous les Canadiens. Le programme d’études coréennes proposé par l’Université de Toronto est le plus grand et le plus ancien de ce type au Canada.
En 2016, 160 455 personnes ont déclaré que le coréen était leur langue maternelle (première langue apprise), représentant 0,5 % de la population canadienne totale, et 2,1 % des langues immigrantes comme langue maternelle au Canada. Plusieurs journaux sont publiés tous les jours en langue coréenne à Vancouver et à Toronto, y compris les éditions locales du JoongAng Ilbo, du Hankook Ilbo et du Chosun Ilbo, situés à Séoul. Des émissions de radio et la télévision coréenne sont diffusées dans tout le pays, et des séries télévisées populaires coréennes sont souvent disponibles en version sous-titrée sur les chaînes câblées multiculturelles.
Population coréenne au Canada
La quasi-totalité de l’immigration coréenne au Canada provient de la Corée du Sud. Les premiers contacts avec la Corée datent de 1890 lorsque les missionnaires canadiens vont y travailler. Certains Coréens immigrent au Canada par ces mêmes églises, mais en petit nombre jusqu’à plusieurs décennies après ce premier contact.
Dès la fin des années 1940, un nombre croissant de Coréens commencent à venir au Canada pour y trouver des possibilités d’indépendance économique et un avenir pour leurs familles. Cependant, ce n’est qu’après 1965 que les Coréens arrivant au Canada se comptent par centaines chaque année, et après 1970, par milliers. Les Coréens arrivent directement de la Corée du Sud, mais aussi de l’Europe, du Vietnam, de l’Amérique du Sud et des États-Unis. La première église coréenne au Canada est une église unie, établie à Vancouver en 1965.
La plupart des Canadiens coréens, nouveaux immigrants et leurs enfants, sont des travailleurs qualifiés ou des professionnels – des médecins, des professeurs, des ingénieurs, des personnes ayant des compétences électroniques et informatiques, par exemple, – ou exercent dans des secteurs d’activité comme les magasins d’alimentation, les stations d’essence, les restaurants, les imprimeries, les agences immobilières ou les compagnies d’assurance. Bon nombre de familles coréennes ont plusieurs sources de revenus avec leurs enfants instruits, qui contribuent au revenu de la famille et à son ascension sociale.
La grande majorité des Coréens s’installent dans les centres urbains, surtout à Toronto, à Vancouver, à Montréal, à Edmonton et à Calgary. Plus récemment, certains se déplacent vers des agglomérations plus petites, avec l’évolution des débouchés économiques. En 2016, le recensement relève 198 210 Coréens d’origine canadienne.