Côte française
La côte française désigne la partie des côtes de Terre-Neuve où les pêcheurs français ont bénéficié, de 1713 à 1904, de droits issus d'un traité signé avec les Britanniques. La rivalité entre les Anglais et les Français commence au XVIe siècle et s'intensifie au XVIIe siècle, à la suite de l'établissement de campements de pêche et de colonies. Finalement, des guerres européennes y mettent fin. En 1713, le TRAITÉ D'UTRECHT reconnaît la souveraineté britannique sur toutes les colonies françaises et les territoires de pêche de Terre-Neuve, mais accorde aux Français le privilège de pêcher, mais non de s'établir, sur la côte ouest du CAP BONAVISTA, autour de la BAIE DE BONAVISTA, de la BAIE NOTRE DAME, de la baie White et de la péninsule Great Northern, au sud de Point Riche, près de PORT AU CHOIX. Durant les négociations de paix entre l'Angleterre et la France, de 1713 à 1814, la côte française a toujours été un sujet controversé. Le TRAITÉ DE PARIS de 1763 maintient les frontières délimitées en 1713, mais cède SAINT-PIERRE-ET-MIQUELON à la France. Le Traité de Versailles de 1783 modifie les limites de la côte française entre le cap St. John, sur la rive ouest de la baie Notre Dame, et le cap Ray, au nord-ouest de CHANNEL-PORT AUX BASQUES. Les nouvelles limites se situent autour de la péninsule Great Northern, et, au sud, le long de toute la côte ouest de Terre-Neuve. Ces clauses sont entérinées par le traité de Paris de 1814.
Entre 1815 et 1904, la côte française cesse d'être un problème uniquement anglo-français, car Terre-Neuve se donne un gouvernement représentatif (1832) et responsable (1855) et conteste à la France son utilisation exclusive de la côte. Au XIXe siècle, la colonisation s'étend vers l'ouest et la colonie revendique le droit de pêche simultané. Malgré de nombreuses conventions et commissions, il faut attendre la convention anglo-française de 1904 pour que la France cède tous ses droits de pêche, sauf ceux lui accordant une pêche d'été équivalente et les îles Saint-Pierre et Miquelon. Même s'il n'y a plus de côte française, son influence se fait encore sentir dans certaines régions en ce qui concerne la langue, la musique, le folklore, ainsi que dans certains toponymes.