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Crazy to Kill

Crazy to Kill. « Opéra policier » en un acte de James Reaney (livret) et John Beckwith (musique). Le livret (Guelph, Ont., 1989) s'inspire du roman policier Crazy to Kill (New York 1941, réédité à London, Ont,.

Crazy to Kill

Crazy to Kill. « Opéra policier » en un acte de James Reaney (livret) et John Beckwith (musique). Le livret (Guelph, Ont., 1989) s'inspire du roman policier Crazy to Kill (New York 1941, réédité à London, Ont,. en 1989 et préfacé par Reaney) de l'écrivaine Ann Cardwell (pseudonyme de Jean Makins Pawley) de Stratford, Ont. L'action se déroule à la fin des années 1930 dans l'asile fictif d'Elmhurst, en Ontario, un établissement privé pour déficients mentaux fortunés, devenu le théâtre de meurtres en série. L'enquête policière est confiée au détective Fry, assisté d'Agatha Lawson, une « patiente modèle » dont le séjour à l'asile tire à sa fin. Sur recommandation thérapeutique, Agatha confectionne des marionnettes grandeur nature personnifiant au fil de l'intrigue des pensionnaires d'Elmhurst. L'étonnant dénouement culmine dans un air d'Agatha qui constitue le sommet musical et dramatique de l'opéra.

Crazy to Kill fut commandé par l'Edward Johnson Music Foundation grâce à une subvention accordée par le CAO au Festival du printemps de Guelph. Il fut présenté en atelier au CA Banff en octobre 1988 et la première officielle eut lieu le 11 mai 1989 au Ross Hall de Guelph. Les 22 rôles sont tenus par trois chanteurs et deux comédiens qui, de surcroît, manipulent 18 marionnettes. La distribution de Guelph incluait la mezzo-soprano Jean Stillwell dans le rôle d'Agatha, le baryton Paul Massel dans celui de l'inspecteur Fry et la soprano Sharon Crowther dans celui de Mme Dupont, une patiente. Les rôles parlés étaient tenus par Cheryl Swarts et Jay Bowen. L'accompagnement instrumental, joué sur scène sans direction musicale, était confié à Marc Widner (clavier) et Mark Duggan (percussion). Les effets sonores pré-enregistrés étaient signés Elyakim Taussig. La mise en scène était de Jerry Franken, les décors et costumes de Sue LePage et les marionnettes d'Anna Wagner-Ott. Le spectacle fut retransmis au réseau anglais de la SRC le 21 octobre 1989.

Dans sa composition, Beckwith marie les styles populaires des années 1930 à des inspirations plus contemporaines. Robert Everett-Green écrivit que l'opéra « réunit à peu près toutes les qualités qu'on peut souhaiter d'une oeuvre lyrique originale. La trame est serrée et l'écriture, réussie et accessible sans être indûment facile, respecte si fidèlement le genre dramatique qu'il est difficile de dissocier la musique de Beckwith et le livret de Reaney de leur représentation sur scène » (Globe and Mail, Toronto, 13 mai 1989).