Dans Paris y a-t-une brune
« Dans Paris y a-t-une brune ». Chanson dont plusieurs variantes existent au Canada. Elle raconte l'histoire d'une servante qui, voulant être aussi jolie que sa maîtresse, une belle brune, achète du fard chez l'apothicaire. Ce dernier lui conseille de ne pas se mirer en se maquillant. Elle suit son conseil et lorsqu'elle rencontre son cavalier, il se moque de sa figure noire et barbouillée : on lui avait vendu du cirage à soulier car « Ç'appartient pas une servante de se farder ». La chanson fut publiée notamment par Ernest Gagnon dans Chansons populaires du Canada (Québec 1865). Marguerite et Raoul d'Harcourt, dans Chansons folkloriques françaises au Canada (Québec 1956), donnent une version dont le texte est semblable, « Dedans Paris y a-t-une brune », mais dont la finale est différente. Le dimanche, la servante attend son fiancé en vain. « C'est qu'il l'avait trouvée trop noir' dedans la ru ». Dans le même ouvrage, on retrouve deux autres versions dont l'histoire est différente; une d'elles s'intitule « C'est dans Paris y a-t-une brune ». Une jeune épouse qui se regarde dans son miroir se fâche parce qu'elle ne reçoit pas les compliments qu'elle attendait de sa servante. Le mari intervient ensuite, réprimandant sa femme qu'il trouve sotte. Il existe également quatre versions recueillies par Marius Barbeau dans le Journal of American Folk-Lore (vol. XXXII, n 123, 1919), et une par soeur Marie-Ursule dans les Archives de folklore (vol. V-VI, Québec 1951). D'une version à l'autre, on remarque l'utilisation de refrains variés. La chanson a inspiré à Leo Smith le premier de ses Two Sketches pour quatuor à cordes (1927). Claude Champagne a réalisé un arrangement pour voix et piano (« Dans Paris », Harris 1961). Joseph Saucier a enregistré la chanson sur 78t. (Col. E-2364), et le groupe Garolou l'a gravée sur micr. (Kébec-Disc KD-526).