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Charles Daudelin

Charles Daudelin, O.Q., sculpteur, artiste multidisciplinaire (né le 1er octobre 1920 à Granby au Québec; décédé le 2 avril 2001 à Pointe-Claire au Québec). Charles Daudelin est l’un des sculpteurs les plus prolifiques du Québec. Il fonde la section « arts intégrés » de l’École des beaux-arts de Montréal et contribue à l’intégration des arts à l’architecture urbaine de Montréal. Charles Daudelin devient membre de l’Académie royale des arts du Canada (ARC) en 1972. Il est nommé Grand Officier de l’Ordre national du Québec en 1998, Grand Montréalais de l’Ordre de Montréal en 1998, puis promu Commandeur de l’Ordre de Montréal en 2016.

La Brousse de Charles Daudelin, 1954-1958.

Éducation et premières années (1939–1948)

En 1939, Charles Daudelin quitte la ville de Granby pour emménager à Montréal comme le lui conseille son mentor, l’artiste Paul-Émile Borduas. Il travaille à l'atelier de l’orfèvre Gilles Beaugrand alors qu’il fréquente l'École du meuble de Montréal (1939–41). Il y étudie la sculpture sur bois, le dessin, la décoration, la céramique et le moulage, en plus de réaliser des terres cuites grâce aux installations de l’École.

En mai 1943, Charles Daudelin présente des tableaux et des sculptures en terre cuite à l’occasion d’une exposition par le groupe des Sagittaires. L’exposition a lieu à la Dominion Gallery, à Montréal. Daudelin y expose à nouveau en novembre de la même année comme membre de la Société d’art contemporain (SAC) qui regroupe presque tous les artistes innovateurs de l’époque, dont Borduas, John Lyman, Marcel Barbeau, Pierre Gauvreau et Jean Paul Riopelle. Il expose aussi à Granby en septembre 1943, présentant une série de peintures et de terres cuites.

En 1944, Charles Daudelin séjourne deux mois dans la ville de New York où il fréquente l’atelier du peintre et sculpteur français Fernand Léger. De retour à Montréal, il se concentre davantage sur la peinture, l’aquarelle, la gouache et le dessin, délaissant temporairement la sculpture. Il expose fréquemment à Montréal au cours des deux années suivantes. On retrouve notamment ses œuvres à la Dominion Gallery, dans le hall d’honneur de l’Université de Montréal, à l’Art Association of Montreal (précurseure du Musée des beaux-arts de Montréal), au Collège de Saint-Laurent, chez Madame Lespérance, ainsi qu’au magasin Simpson’s et aux galeries Eaton à Toronto.

En 1946, Charles Daudelin épouse l’artiste Louise Bissonnette. Le couple s’envole pour Paris quelques jours plus tard, comme Daudelin bénéficie d’une bourse qu’il obtient du ministère des Affaires étrangères du gouvernement français. Il revoit régulièrement Fernand Léger en plus de faire la connaissance du sculpteur et illustrateur français Henri Laurens, qu’il rencontre ensuite à plusieurs reprises.

Carrière au Canada (1948–2001)

De retour au Canada en 1948, Charles Daudelin continue à apprendre de nouvelles disciplines artistiques, à créer et à exposer fréquemment. La maison que les Daudelin se font construire à Kirkland sert aussi d’atelier et de salle d’exposition au couple. Charles Daudelin enseigne à l'École des beaux-arts de Montréal (EBAM) de 1964 à 1968 et y fonde la section « arts intégrés » inspirée de son expérience en architecture. Il est professeur à l’Université du Québec à Montréal (UQAM) et à Chicoutimi (UQAC) par la suite. L’Académie royale des arts du Canada (ARC) le reçoit comme membre en 1972.

Charles Daudelin réalise d'importantes sculptures pour le Centre national des arts d'Ottawa, le complexe G de Québec, le palais de justice de Montréal, la fontaine de l’édifice du gouvernement de l’Île-du-Prince-Édouard à Charlottetown, et le foyer du Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts de Montréal. Il réalise l’aménagement de l'église Saint-Jean à Pointe-Saint-Charles et l'église Saint-Thomas d'Aquin de Saint-Lambert, ainsi que les objets liturgiques coulés en bronze. On lui doit le retable de la chapelle du Sacré-Coeur de la Basilique Notre-Dame de Montréal, la conception artistique de la station de métro Mont-Royal de Montréal ainsi que la fontaine de la Place du Québec à Paris.

Au cours de sa carrière, Charles Daudelin conçoit des marionnettes, des affiches, des programmes, des décors de théâtre et de ballet; il illustre des livres et réalise des médailles et des trophées. Ses œuvres figurent dans plus d'une cinquantaine de grandes collections publiques au pays, dont celles du Musée national des beaux-arts du Québec, du Musée des beaux-arts de Montréal, du Musée d'art contemporain de Montréal, du Musée des beaux-arts du Canada, de l'Université de Montréal et de l' Université de Sherbrooke. Le documentaire Charles Daudelin, des mains et des mots, écrit et réalisé par Richard Lavoie, paraît en 1998.

Un incendie se déclare à la Maison Charles-Daudelin à Kirkland dans la nuit du 29 au 30 décembre 2024. La Ville de Kirkland s’était prononcée en faveur de préserver le site que Daudelin considérait, de son vivant, comme faisant partie de son œuvre. Le bâtiment historique n’est cependant pas protégé par la Loi sur le patrimoine prévue à cet effet lorsque survient l’incendie.

Distinctions

Charles Daudelin reçoit le deuxième prix des Concours artistiques du Québec à plusieurs reprises, dans la section peinture (1946) et la section sculpture (1964 et 1969). En 1972, il reçoit la bourse Lynch-Staunton du Conseil des Arts du Canada et en 1973, la médaille des Arts connexes de l’Institut royal d’architecture du Canada. Les Musées d'Art Contemporain et le Musée du Québec lui consacrent une importante rétrospective en 1974.

En 1981, Charles Daudelin est récipiendaire du prix Philippe-Hébert de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal, et il reçoit le prestigieux prix Paul-Émile-Borduas pour l'ensemble de son œuvre en 1985. Il est également reçu comme membre de l'Académie Royale des Arts du Canada. En 1997, le Musée du Québec présente Daudelin, une rétrospective qui retrace le parcours de l’artiste au travers de plus de 180 œuvres. En 1998, il est reçu comme Grand Officier de l’Ordre national du Québec et Grand Montréalais de l’Ordre de Montréal. En 2016, il est promu au rang de Commandeur de l’Ordre de Montréal.

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