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Déchets solides


Déchets solides

  Le terme générique « déchets solides » désigne tous les matériaux non fluides mis au rebut. Ce sont les sous-produits des opérations industrielles, agricoles et minières, y compris quelques DÉCHETS DANGEREUX, ainsi que les ordures et les résidus d'égout provenant des collectivités (voir EXPLOITATION MINIÈRE). Les trois premières catégories de déchets font appel à des techniques d'évacuation particulières qui sont, ou qui devraient être, une partie intégrante des activités qui les ont créées. Les sous-produits de l'activité humaine deviennent un problème grandissant au fur et à mesure que la population augmente. Au Canada, les déchets sont la responsabilité des municipalités. Ces dernières doivent prendre en charge deux grandes catégories de déchets solides : les ordures ménagères et les boues d'épuration.

Ordures ménagères

  La plupart des collectivités canadiennes produisent probablement des déchets domestiques, commerciaux et industriels à une cadence proche de la moyenne nord-américaine, soit 2,5 kg par personne par jour, avec de considérables variations saisonnières. On attribue ce taux élevé à l'opulence de la société nord-américaine axée sur l'exploitation des RESSOURCES vierges et à un système d'évacuation des ordures ménagères largement subventionné. L'évacuation d'un tel volume d'ordures coûte cher, environ 25 dollars en moyenne par personne par an. Aujourd'hui, les décharges à ciel ouvert traditionnelles sont généralement interdites, parce qu'elles attirent des grands mammifères, des rongeurs et des oiseaux qui peuvent menacer la santé et la sécurité du public. Lorsqu'elles sont correctement exploitées, les décharges contrôlées réduisent les problèmes de POLLUTION (la contamination de l'air et de la nappe d'eau souterraine, les odeurs, les déchets qui sillonnent le paysage). C'est à l'administration locale qu'incombe habituellement la responsabilité de collecter et d'évacuer les ordures, en faisant appel à des employés municipaux ou à des entrepreneurs privés. Les lois fédérales et provinciales ne concernent en effet que la santé, la qualité de l'air et l'approvisionnement en eau potable.

La gestion des déchets solides doit être construite autour de trois priorités : réduire le volume de déchets produits en contrôlant les méthodes d'emballage et en favorisant la conception de produits réparables et durables; orienter le recyclage des matériaux vers une séparation à la source (dans les lieux de travail ou dans les foyers), là où le volume d'ordures et la densité de population le permettent; et offrir une incitation économique à la réduction des déchets et à l'utilisation de produits recyclés.

Eaux usées

N'importe quelle société humaine doit un jour ou l'autre faire face au problème de l'évacuation de ses excréments. Une personne adulte produit en moyenne 0,5 l d'urine et 115 g de matière fécale par jour. Une réintroduction saine de ces matières dans l'écosystème permet d'entretenir le cycle naturel des éléments nutritifs et de l'eau. La densité de population ne tarde cependant pas à créer des problèmes se traduisant par l'apparition de maladies, une pollution des milieux naturels et un environnement souvent inhospitalier.

La mise au point de nouvelles technologies pour le traitement des eaux usées a réduit ou éliminé les maladies d'origine hydrique et a considérablement amélioré la qualité de vie dans nos villes (voir EAU, TRAITEMENT DE L'; MALADIES TRANSMISES PAR L'EAU). La plupart des collectivités déversent leurs eaux usées, traitées ou non, dans les cours d'eau, créant des problèmes particuliers de POLLUTION DE L'EAU, tels que la dispersion de substances toxiques et d'organismes pathogènes et la croissance accélérée de végétation indésirable et d'algues. De nombreuses villes utilisent maintenant des bassins d'eaux usées, l'équivalent à grande échelle des fosses septiques dont on se sert dans les zones à moindre densité de population. Les fosses septiques peuvent être remplacées par les cabinets à compost qui ne requièrent pas d'eau.

Boues d'épuration

Les stations d'épuration des eaux d'égout plus sophistiquées de type primaire, secondaire et tertiaire produisent des boues d'épuration. La ville de Calgary donne l'exemple au reste du Canada pour ce qui est de l'utilisation des boues. Cette ville élimine en effet ses boues de façon sûre et inodore en les dispersant sur les terres agricoles comme un engrais. Les autres méthodes consistent à incinérer les boues ou à les transférer dans une décharge.

Là où le terrain le permet, l'épandage des eaux usées sur le sol apporte une autre solution au problème de la pollution des eaux. C'est une pratique très courante dans le monde entier, et plus particulièrement dans les pays qui ne peuvent pas se permettre de perdre de précieux éléments nutritifs. Certains écologistes au Canada sont partisans de l'utilisation des eaux usées comme engrais. Lorsque les sols le permettent, c'est le cas en particulier dans les Prairies, l'utilisation des effluents liquides pour l'IRRIGATION des exploitations agricoles élimine le problème de la pollution des eaux et procure à la fois eau et éléments nutritifs aux cultures.

En 1983, le nombre de lieux permettant le traitement des eaux usées municipales par épandage des boues sur le sol est le suivant : 1 dans les Territoires du Nord-Ouest, 31 en Colombie-Britannique, 26 en Alberta, entre 15 et 20 en Saskatchewan, 10 au Manitoba, 3 en Ontario, 1 au Québec et 1 à Terre-Neuve. De plus, à cette époque, on compte 20 projets d'irrigation industrielle utilisant les eaux usées. Une grande ville comme Calgary aurait besoin d'environ 50 000 ha de terre pour évacuer la totalité de ses effluents.