Départements de musique de l'Université Concordia/Concordia University
Université Concordia/Concordia University. Née en août 1974 de la fusion de l'Université Sir George Williams et du collège Loyola, deux institutions qui dispensaient chacune des cours de musique à l'intérieur de leurs programmes réguliers, et dont les campus sont situés respectivement sur les rues de Maisonneuve et Sherbrooke, dans l'ouest de Montréal. L'Université Concordia regroupait en 1990 les facultés suivantes : arts et sciences, commerce et administration, ingénierie, informatique, beaux-arts, ainsi que la faculté des études supérieures et l'Institut Simone de Beauvoir qui se consacre aux études sur la femme (Women's Studies). Quelque 26 000 étudiants et 1484 professeurs fréquentaient l'institution en 1990-91.
Constituée à partir de l'activité pédagogique du YMCA à Montréal, l'Université Sir George Williams ouvrit ses premières classes de niveau universitaire en 1929 (cours du soir). Les cours du jour en art, science et commerce furent inaugurés en 1932. Des cours non spécialisés en histoire de la musique et en théorie étaient alors donnés aux étudiants en art. L'université fut dotée d'une charte spécifique par le gouvernement du Québec en 1948. À la suite d'une étude exhaustive réalisée par Philip Cohen (1969), la musique devint officiellement une division du dépt des beaux-arts en 1970. Ouverte la même année, l'école préparatoire de musique conduisit à la création des cours à l'éducation permanente (1972), lesquels permettent notamment la tenue de différents ateliers tels que musique pour enfants (flûte à bec, méthode Orff, etc.), accordage de piano, facture et réparation d'instruments, ensembles de chambre.
Le collège Loyola fut incorporé en 1899 selon la loi de la province de Québec. Dirigé par les Jésuites, ce collège classique releva d'abord de l'Université Laval, puis de l'Université de Montréal pour l'attribution de ses diplômes. Depuis 1968, il offrait des cours pratiques de musique (instruments) dans le cadre des services aux étudiants et des cours de théorie à l'intérieur du dépt des beaux-arts. Le père William Brown, dir. mus. (1966), favorisa la formation de divers groupes de musique instrumentale et vocale, dont la Loyola Symphonette (devenu le Loyola Orchestra, un orchestre communautaire, en 1970), la Loyola Concert Band dirigée par Henry Rzepus (1967-69) et Thomas Legrady (1969-72), et la Loyola Choral Society.
Lors de son inauguration (1974-75), l'Université Concordia accueillit environ 125 étudiants en musique, en majorité de langue anglaise. En 1979 cependant, les francophones se retrouvaient dans une proportion de 70 p. 100. La section musique devint un département en 1981 lorsque le dépt des beaux-arts obtint son statut de faculté. Un B.A. avec majeur en musique fut décerné en 1974-75. Depuis, l'Université Concordia accorde le B.F.A. avec majeur en musique offrant quatre spécialisations : interprétation, théorie et composition, jazz, études spéciales (programme établi en fonction des dispositions particulières d'un étudiant, lesquelles doivent répondre à des critères très élevés). Le Diploma in Advanced Music Performance Studies (D.A.M.P.S.) s'adresse aux musiciens professionnels ou aux élèves avancés ayant complété un baccalauréat. L'université décerne également des grades de M.F.A et de Ph.D comportant un programme conçu par l'étudiant lui-même avec l'accord du département (Special Independent Program). En 1990-91, quelque 235 étudiants à temps plein ou partiel étaient inscrits au dépt de musique, qui comptait 13 professeurs réguliers, 12 à temps partiel et 25 auxiliaires. L'Université Concordia a décerné des grades h.c. (LL.D.) à Jean Coulthard, Franz-Paul Decker, Mario Duschenes, Yvonne Hubert, Oscar Peterson et Ethel Stark.
Philip Cohen, professeur (1970 -) et premier dir. (1975-77), élabora un programme flexible et innovateur axé principalement sur un enseignement individualisé qui permet à l'étudiant, même sans connaissances préalables très étendues, d'atteindre un plus haut niveau de compétence. Sherman Friedland (1977-81, 1988-91), Allan Crossman (1981-82), Andrew Homzy (1982-83), Wolfgang Bottenberg (1983-84), Christopher Jackson (1984-88) et Kevin Austin (1991 -) lui succédèrent. Friedland (clarinette) forma l'Orchestre de Concordia en 1976, absorbant l'orchestre communautaire d'environ 65 membres; l'année suivante, il fonda un ensemble de chambre (Concordia Chamber Players) formé de 3 à 10 musiciens professionnels qui enseignent pour la plupart à Concordia. Inaugurés en 1976, les ensembles de jazz ont été dirigés par Douglas Walter, Larry Dwyer, Andrew Homzy, Charles Ellison, Don Habid, Jan Jarczyk et Dave Turner. Christopher Jackson a dirigé une chorale de 50 étudiants à partir de 1978. Parmi d'autres professeurs, mentionnons Liselyn Adams, Jeri Brown, Hélène Gagné, Bernard Lagacé, Isabelle Panneton et Yaron Ross. Kevin Austin et Mark Corwin ont coordonné les activités du secteur électroacoustique (voir Électroacoustiques Université Concordia).
Les divers ensembles se sont produits à la chapelle Loyola dont la vocation première comme salle de concert fut déterminée par le collège avant la fusion. En 1990, l'université inaugurait une nouvelle salle de concert de 600 places. La bibliothèque fait partie de la Vanier Library, tandis que la magnétothèque est logée au département. Les archives de jazz de Concordia sont dépositaires de quatre fonds principaux : ceux de l'historien John Gilmore, du chef d'orchestre et arrangeur Johnny Holmes, du tromboniste Joe Bell et du collectionneur Alex Robertson. Ce dernier a légué une riche documentation sur l'activité montréalaise entre 1913 et 1970.
En collaboration avec le dépt de psychologie et dirigé par Philip Cohen, le dépt de musique a mis sur pied le projet Leonardo formé de chercheurs travaillant sur le développement psychologique de l'interprète.
Le dépt de musique avait réalisé deux enregistrements Musique à Concordia en 1991 : le premier comprend des oeuvres de Leclair, Bavicchi, Crossman, McGah et Bottenberg interprétées par Sherman Friedland avec Dale Bartlett au piano (1988, SNE 538-CD), et le second, des oeuvres de Bruch, McGah, Bavicchi, Jarczyk et Milhaud interprétées par la violoniste Denise Lupien, l'altiste Robert Verebes, Friedland et Bartlett (1991, SNE 577-CD).