La Deuxième Bataille de la colline 355

Contexte

La guerre de Corée commença le 25 juin 1950, lorsque la République populaire démocratique de Corée (Corée du Nord), communiste, envahit la République de Corée (Corée du Sud), pro-occidentale. En tant que pays démocratique, la Corée du Sud reçut le soutien d’une force militaire des Nations Unies dirigée par les États-Unis. En octobre 1950, des milliers de soldats chinois avaient également rejoint le combat. Au milieu de l’année 1951, les lignes étaient assez statiques, et les deux camps établissaient des positions défensives autour du 38^e parallèle. Les soldats creusaient des tranchées, construisaient des bunkers, et envoyaient des patrouilles la nuit pour recueillir des renseignements et capturer des prisonniers.

La colline 355, située à environ 40 kilomètres au nord de Séoul, dominait le paysage local. Elle surplombait les lignes de front et les voies de ravitaillement. Les deux camps se battaient pour prendre le contrôle de la montagne, connue sous le nom de Kowang-San pour les Coréens et de « Little Gibraltar » pour les Américains. Les troupes de l’ONU prirent le contrôle de la montagne en octobre 1951, et les soldats canadiens jouèrent ensuite un rôle important dans sa défense. En novembre 1951, des soldats du Royal 22^e Régiment (Van Doos) participèrent à la défense de la colline contre les assaillants chinois, au prix de 16 morts et 44 blessés. ( Voir Première Bataille de la colline 355). L’ennemi ne capitula pas pour autant, et les soldats canadiens furent de nouveau appelés à défendre la colline.

La défense de la colline 355 (22-24 octobre 1952)

Début septembre 1952, le 1^er Bataillon, The Royal Canadian Regiment (RCR), fut déployé sur la colline 355. Le 1^er octobre, l’artillerie chinoise commença à lancer des tirs de canons et de mortiers sur les positions de la RCR, causant des dommages à la ligne de défense et l’affaiblissant. Ce bombardement était le prélude à une attaque concertée plus tard le même mois. Le 17 octobre, les artilleurs chinois lancèrent une attaque d’artillerie lourde contre le RCR, avec environ 1 500 obus et bombes de mortier tirés pour la seule journée du 21 octobre. Le 22 octobre, la ligne de défense avait subi de graves dommages, les fils téléphoniques étaient coupés, et les puits de stockage de munitions s’étaient effondrés. Ce jour-là, plus de 2 400 balles furent tirées sur les positions du RCR. Dans la soirée du 23 octobre, les soldats chinois reprirent l’attaque après un nouveau barrage d’artillerie lourde, forçant certains pelotons du RCR à abandonner leurs positions.

Les unités de campagne de la 1^st Commonwealth Division réagirent rapidement, tirant au canon et au mortier sur les zones capturées, ainsi que sur la colline 227, la zone à l’ouest de la colline 355 et la vallée au nord. La Commonwealth Division avait un net avantage en termes de puissance de feu sur les Chinois : elle tira plus de 11 000 obus en une seule nuit (celle du 23-24 octobre), contre environ 8 500 obus chinois tirés entre le 18 et le 24 octobre. Vers minuit, les forces de l’ONU lancèrent la contre-attaque, mais elles ne rencontrèrent que peu de résistance de la part des Chinois. Au petit matin du 24 octobre, les unités du RCR récupérèrent leurs positions. Le régiment paya un lourd tribut au combat, avec 18 membres tués, 35 blessés et 14 prisonniers. Deux membres de l’unité furent décorés de la Croix militaire, et un troisième reçut la Médaille militaire. Les forces chinoises attaquèrent à nouveau la colline 355 en novembre, mais sans succès.