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Économie domestique

L'étude de l'économie domestique, qui repose sur les sciences sociales et physiques, a été instaurée au tournant du XIXe siècle aux États-Unis lors d'une série de rencontres de dirigeants nationaux et universitaires à Lake Placid (New York).
Adelaide Hunter Hoodless, réformatrice de l
Huile de Marion Long, d'apr\u00e8s J.W. Forster (avec la permission des Biblioth\u00e8que et Archives Canada/C-85284).

Économie domestique

 L'économie domestique décrit un domaine d'étude et un groupe de métiers connexes qui visent à améliorer la qualité de vie des personnes et des familles par la gestion efficace des ressources individuelles comme le temps, l'argent et les biens.

L'étude de l'économie domestique, qui repose sur les sciences sociales et physiques, a été instaurée au tournant du XIXe siècle aux États-Unis lors d'une série de rencontres de dirigeants nationaux et universitaires à Lake Placid (New York). Le but de ces rencontres était de trouver une solution aux problèmes sociaux de l'époque. Ellen Richards, qui défendait « l'application de la science dans la vie de tous les jours », est considérée comme la fondatrice de ce domaine. À la quatrième rencontre de Lake Placid, en 1902, un comité a élaboré la première définition de l'économie domestique, qui est souvent citée : « Étude des lois, des conditions, des principes et des idéaux touchant l'environnement physique immédiat de l'être humain et sa vie en société et, particulièrement, la relation entre ces deux facteurs ». Un des membres de ce comité était une Canadienne, Alice A. CHOWN de Kingston (Ont.).

Au même moment, au Canada, Adelaide HOODLESS préconisait la création de ce qu'on appelait alors l'enseignement ménager. Elle en a dirigé le premier programme à l'U. de Toronto et fut l'un des fondateurs des Instituts féminins (voirFÉDÉRATION DES INSTITUTS FÉMININS DU CANADA), un organisme étroitement associé à l'économie domestique à ses débuts.

Le Macdonald Institute, fondé à Guelph en 1903, offrait une formation professionnelle dans le domaine de l'économie domestique et des cours pour les professeurs d'économie domestique. Il faudra toutefois attendre 1948 avant que l'institut n'offre un programme de quatre ans. Dans les années 60, il révise son programme pour s'adapter à un besoin accru en éducation des consommateurs. Il est également évident que les besoins de l'industrie de l'alimentation seraient mieux satisfaits par l'étude de l'aspect pratique de la nutrition, comprenant, entre autres, la création de nouveaux produits, l'accueil que leur réserve le consommateur et la gestion institutionnelle de la restauration. On recrute des professeurs d'autres domaines (p. ex. anthropologie) pour enseigner ces nouvelles spécialisations. En 1969, le Macdonald Institute ferme ses portes. L'U. de Toronto ouvre alors son Collège d'études sur la famille et la consommation (College of Family and Consumer Studies). En 1993, 962 étudiants étaient inscrits dans les programmes liés à l'économie domestique.

Dans les écoles secondaires de certaines provinces, l'étude de l'économie domestique s'appelle maintenant « éducation familiale » (voir ÉTUDES SUR LA FAMILLE). On met donc l'accent sur l'étude de la vie et des relations en famille. Les deux plus importants programmes universitaires d'économie domestique sont offerts à l'U. du Manitoba et à l'U. de Guelph. Un nouveau programme de premier cycle mis sur pied au Manitoba en 1980 offre des cours sur les textiles, sur l'éducation familiale et sur l'alimentation et la nutrition. Les inscriptions sont passées de 120 à 671 en 1993. Au nombre des options offertes aux diplômés de l'U. de l'Alberta, la deuxième en importance dans le domaine, on compte la diététique, les études sur la consommation, l'éducation familiale, ainsi que les textiles et les vêtements.

La faculté des sciences domestiques de l'U. de Toronto a été remplacée par le département des sciences de la nutrition à l'intérieur de la faculté de médecine. En 1972, Ryerson a mis sur pied un programme de quatre ans en nutrition et consommation et en éducation familiale. L'U. Laval offre des programmes en diététique, consommation et éducation familiale, tandis que l'U. de Moncton offre des programmes en nutrition et en éducation familiale.

En 1994, 16 universités du Canada offraient des programmes en économie domestique et domaines connexes de premier cycle et, la plupart d'entre elles, des programmes de deuxième et de troisième cycle.

Les diplômés des programmes de quatre ans en économie domestique (ou de programme équivalent) sont qualifiés pour se joindre à une association professionnelle nationale, l'Association canadienne d'économie domestique, et pour exercer la profession de conseiller en économie domestique. Nombre d'entre eux se joignent à des organismes provinciaux ou régionaux. Habituellement, ils sont employés comme professionnels ou dans le secteur de l'entreprise comme les sociétés d'alimentation, les sociétés de service public, les supermarchés, les fabricants d'appareils ménagers, etc. Certains conseillers travaillent à la pige, d'autres, pour les médias et les agences de publicité ou encore à la promotion et à la vérification des produits.

Un grand nombre de conseillers en économie domestique enseignent dans les écoles secondaires et travaillent dans des secteurs liés à la vie communautaire, alors que d'autres sont conseillers familiaux ou conseillers financiers.