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Edmonton

Edmonton (Alberta), constituée en ville en 1904, population de 1 010 899 habitants (recensement de 2021), de 933 088 habitants (recensement de 2016). Edmonton est la capitale de l’Alberta, et est située sur la rivière Saskatchewan Nord, près du centre géographique de la province. Communément appelée « porte du Nord », la ville est stratégiquement placée sur une ligne de partage économique entre les terres agricoles très productives du centre de l’Alberta et le vaste arrière-pays nordique riche en ressources.


Peuples autochtones

L’emplacement de la vallée d’Edmonton, avec son abondance d’eau, de forêts, et de faune, attire les colons depuis des milliers d’années. Les archives archéologiques sont incomplètes, mais en 1976 un large campement contenant des outils en pierre de la période préhistorique moyenne (entre l’an 3000 et l’an 500 avant notre ère) est découvert sur une haute falaise surplombant la rivière Saskatchewan Nord, probablement un endroit où des bandes de chasseurs et des cueilleurs autochtones semi-nomades se rencontraient régulièrement. Edmonton est située sur le territoire traditionnel des Siksikaitsitapi (Confédération des Pieds-Noirs), des Tsuut’ina, des Stoneys-Nakodas, des Cris et des Métis. La région est couverte par le Traité no 6, signé en 1876. (Voir aussi Premières Nations en Alberta; Réserves en Alberta.)

Colonisation

Les Européens commencent à entrer dans les plaines de l’ouest au 18e siècle. La colonisation suit en 1795, lorsque la Compagnie de la Baie d’Hudson (CBH) et la Compagnie du Nord-Ouest construisent le premier d’une série de postes de traite fortifiés près de la ville actuelle de Fort Saskatchewan. Après la fusion de ces deux compagnies (en 1821), le Fort Edmonton devient le centre dominant de la traite des fourrures dans l’Ouest. Le fort porte le nom d’Edmonton, qui fait maintenant partie de la ville actuelle de Londres en Angleterre, et qui est le lieu de naissance d’un sous-gouverneur de la Compagnie de la Baie d’Hudson. En 1830, le fort est rebâti une dernière fois sur le site actuel de l’édifice de l’Assemblée législative de l’Alberta. Il tombe lentement en désuétude après que la Compagnie de la Baie d’Hudson cède ses droits sur la Terre de Rupert (en 1870).

Développement

La colonisation permanente à l’extérieur du fort ne commence que dans les années 1870, et même alors, elle est lente à se développer. La construction du chemin de fer du Canadien Pacifique à travers Calgary (en 1883) n’aide pas. Une ligne secondaire arrive dans le nord en 1891, mais elle s’arrête à Strathcona, une communauté située sur la rive sud de la rivière Saskatchewan Nord. Edmonton n’a sa propre connexion transcontinentale (le chemin de fer Canadien du Nord) qu’en 1905. À cette époque, la vie est également choisie comme capitale de la province nouvellement créée de l’Alberta, et elle émerge en tant que centre de service naturel d’une immense région agricole vers laquelle les colons affluent.

Lorsque Strathcona et Edmonton fusionnent en 1912, la ville connaît une période d’essor effréné. Leurs deux populations combinées comptent plus de 50 000 habitants, et la population atteint 75 000 habitants peu après, mais redescend à 50 000 durant la Première Guerre mondiale. Pendant les 25 années suivantes, le sort d’Edmonton est étroitement lié à celui de ses ressources agricoles. La ville grandit lors des bons moments, mais elle stagne et décline lors des mauvais. En 1941, elle n’est encore qu’une petite ville de 93 800 habitants, se classant au neuvième rang en importance au Canada. Son économie se développe autour du commerce régional en gros, du transport, et de la transformation des produits agricoles, comme le conditionnement de la viande. À cette époque, le seul changement important est le nouveau rôle d’Edmonton en tant que centre de transport aérien, autant pour les vols transcanadiens que pour les vols de brousse vers le Nord.

Durant la Deuxième Guerre mondiale, Edmonton amorce une période de croissance continue et prend un nouveau caractère distinctif, celui de centre stratégique des opérations militaires du Nord, incluant la construction de la route de l’Alaska, et, plus tard, celui de centre d’entretien et de traitement pour l’industrie pétrolière. Depuis, Edmonton est devenu le centre principal de raffinage du mazout et de l’industrie pétrochimique du Canada, et en 1981, elle est la cinquième plus grande ville du Canada (selon la région métropolitaine de recensement). Elle perd cette position au profit de Calgary en 2001, et ensemble, les deux villes éclipsent complètement Winnipeg, le centre commercial historique de la région des Prairies.

Avec l’expansion de la production des sables bitumineux de l’Athabasca au début des années 2000, Edmonton connaît à nouveau un taux de croissance rapide. Par exemple, de 2006 à 2011, la population de la ville passe de 1 034 945 habitants à 1 159 869, ce qui représente une augmentation de 12,1 %.

Paysage urbain

Edmonton en hiver

Dans son processus de croissance, la ville de 1941 est submergée par le nouveau développement urbain. La rue principale Strathcona est une rare exception et elle est aujourd’hui protégée, car elle fait partie de la zone de conservation du Old Strathcona. Le centre-ville d’Edmonton, en revanche, est continuellement reconstruit depuis les années 1950. Quelques édifices remarquables survivent, et plusieurs sont restaurés pour se conformer à la mode, mais ils sont éclipsés par les groupements de tours qui dominent maintenant la ligne d’horizon d’Edmonton. Seuls quelques édifices plus anciens situés sur les rives des rivières conservent une certaine importance, comme l’édifice de l’Assemblée législative, le Governement House, le Macdonald Hotel.

La vallée fluviale, qui est la caractéristique naturelle exceptionnelle d’Edmonton, a une profonde influence sur son développement. Elle constitue à la fois une barrière, traversée par plusieurs ponts, et un site magnifique. Des tours d’habitation et des quartiers résidentiels d’élite rivalisent le long des deux rives pour des vues sur la rivière, et des parcs, des terrains de golf, et des sentiers boisés s’étendent à travers la vallée. L’architecture moderne, caractérisée par les terrasses descendantes du Centre de conférences Shaw, complète le cadre de la vallée. En aval (vers le nord-est) vers Fort Saskatchewan et au-delà, la vallée s’est développée au cours des 50 dernières années pour devenir la plus grande région industrielle de l’Alberta.

La base industrielle de Fort Saskatchewan le rend inhabituel; la plupart des autres banlieues d’Edmonton sont des cités-dortoirs pour les gens qui travaillent dans toute la grande région métropolitaine. Le développement métropolitain accompagne la croissance d’après-guerre et mène, en 1950, à la création du premier organisme de planification régionale au Canada. Un service d’urbanisme émerge en même temps et réussit particulièrement à s’assurer que les nombreuses nouvelles communautés résidentielles d’Edmonton sont conçues avec soin.

Malgré cette planification soignée, la rapide croissance récente d’Edmonton n’est pas sans défis : par exemple, une étude en 2013 démontre que 93 % du développement qui s’est produit entre 2006 et 2011 a lieu en banlieue, ce qui donne lieu à des défis associés à l’étalement urbain (comme le coût des routes et les facteurs de stress environnementaux).

Un autre signe de cette expansion est la croissance mesurable de ses limites, qui passe de 110 km2 en 1941 à 684,4 km2 en 2011. Malheureusement, cette expansion s’est produite sur certaines des terres agricoles les plus riches de l’Alberta.

West Edmonton Mall

Edmonton abrite également le plus grand centre commercial de l’Amérique du Nord, le West Edmonton Mall. Mesurant 5,3 millions de pieds carrés, il est équipé d’un parc d’attractions et d’une piscine à vague intérieurs, ainsi que de la plus grande aire de stationnement du monde.

Population

Des années 1940 au début des années 1980, Edmonton est l’une des villes canadiennes dont la croissance est la plus rapide. Jusqu’en 1961 environ, l’accroissement naturel est élevé, mais la migration constitue le principal facteur de croissance de la ville, car la migration de la campagne à la ville et la migration européenne sont toutes deux à leur apogée. Au cours de la décennie suivante, la migration étrangère diminue fortement, et l’accroissement naturel devient plus important, ce qui se reflète à l’époque dans la jeunesse de la population d’Edmonton.

La tendance change à nouveau dans les années 1970 alors que les taux de natalité chutent et que la migration augmente, bien que la majorité des migrants viennent maintenant des autres provinces canadiennes. Cette tendance cesse en grande partie dans les années 1980, et Edmonton connaît sa plus faible croissance des temps modernes. Néanmoins, au cours de la période de 50 ans de 1941 à 1991, la population métropolitaine d’Edmonton augmente de plus de huit fois. Depuis ce temps, et surtout depuis 1996, elle connaît de nouveau une croissance élevée, avec un regain de la migration venant autant d’ailleurs au Canada que d’outre-mer.

Selon le recensement de 2021, les personnes déclarant leur origine ethnique comme étant anglaise constituent le groupe ethnique le plus important d’Edmonton, soit 13,3 % de la population de la ville, suivi par les Écossais (11,7 %) et les Allemands (11,6 %), les Irlandais (10,8 %), et les Ukrainiens (9,3 %). La population de minorités visibles se chiffre à 42,8 %, avec les Sud-Asiatiques, les Chinois, les Noirs, et les Philippins qui constituent les communautés les plus importantes de ce groupe. Un autre 5,8 % des habitants s’identifient comme étant Autochtones, ce qui représente une population relativement plus importante par rapport à des villes dans d’autres provinces.

Économie et main-d’œuvre

L’économie d’Edmonton a toujours été stimulée par la richesse de ses ressources. La ville est le centre principal d’approvisionnement et des services d’un vaste territoire qui s’étend du centre de l’Alberta à l’océan Arctique. L’agriculture, la production d’énergie (charbon, champs pétrolifères conventionnels, sables bitumineux et gaz naturel), la foresterie et, plus récemment, les mines de diamants dans les Territoires du Nord-Ouest et le Nunavut sont les éléments de base sur lesquels reposent le commerce et les services d’Edmonton. La transformation et la fabrication ont également gagné en importance, surtout depuis qu’Edmonton cherche à diversifier son économie.

Même avec ces développements, la base industrielle d’Edmonton demeure fortement dépendante des ressources naturelles (par exemple, le raffinage du pétrole, les produits pétrochimiques, les matières plastiques, les engrais, etc.) et des besoins d’industries basées sur les ressources (par exemple, la fabrication de tuyaux et d’équipement lourd, et la transformation des métaux), quoique les entreprises d’Edmonton occupent une place prépondérante dans une variété de domaines comme la construction, les services d’ingénierie, la production d’électricité, les opérations bancaires, et le commerce de détail.

En ce qui concerne l’emploi, la plus grande croissance d’Edmonton depuis 1951 se produit dans le secteur tertiaire ou le secteur de service. Elle est particulièrement remarquable en tant que centre d’administration publique (fédéral et provincial) et foyer de l’Université de l’Alberta. On trouve également un éventail d’industries de haute technologie, principalement en biotechnologie et en technologie de l’information, des industries qui ont été essentielles dans la restructuration de l’économie d’Edmonton. Au milieu des années 1990, les services militaires de l’Ouest canadien sont regroupés dans une nouvelle « superbase » appelée « Base de soutien de la 3e Division du Canada Edmonton » (ou Edmonton Garrison pour les locaux).

Transports

Depuis les années 1830, Edmonton est une importante plaque tournante du réseau des transports dans l’Ouest canadien. Comme centre ferroviaire moderne, la ville occupe une position clé dans le réseau transcontinental de transport de marchandises du CN, et entretient également des liens étroits avec le réseau du chemin de fer du Canadien Pacifique et de VIA Rail. En tant que centre de transport routier, elle occupe l’un des emplacements les plus importants dans l’ouest du Canada, à l’intersection de la route Yellowhead et de la route 2 d’Alberta (renommée autoroute Queen Elizabeth II en 2005), qui mène au sud vers Calgary et les États-Unis, et au nord vers la route de l’Alaska. Edmonton domine également le système de transport des produits pétroliers de toutes sortes, une tendance qui découle de sa proximité aux champs pétrolifères de Leduc, de Redwater, et de Pembina. Dans les années 1940 et 1950, ces derniers étaient les plus importants champs pétrolifères de l’Alberta.

Leduc est également l’emplacement de l’aéroport international d’Edmonton, ouvert en 1957. Il dessert les lignes principales des villes canadiennes, américaines, latino-américaines et européennes. Le premier aéroport, situé près du centre-ville, ouvre ses portes en 1927 et ferme en 2013. Il joue un rôle important dans l’établissement d’Edmonton en tant que porte d’entrée vers le nord, mais son importance décline après l’ouverture de l’aéroport international.

Edmonton est la première ville canadienne de taille moyenne à construire un système de train léger sur rail en 1978. La ligne d’origine est prolongée à plusieurs reprises. Le plan à long terme de la ville est d’ajouter d’autres lignes qui se ramifieront dans chaque direction à partir du centre-ville.

Toutefois, actuellement, la plupart des gens se déplacent à travers la ville en automobile privée, et un réseau d’autoroutes se dessine progressivement. Le dernier tronçon de la Anthony Henday Drive, une autoroute à plusieurs voies communément appelée Edmonton Ring Road, ouvre en 2016. L’autoroute encercle la périphérie d’Edmonton et relie l’autoroute transcanadienne à l’autoroute Queen Elizabeth II.

Communications

La ville d’Edmonton a plusieurs journaux, incluant le Edmonton Journal et le Edmonton Sun. Elle a également une industrie d’édition petite mais diversifiée, comprenant plusieurs éditeurs de livres, et diverses publications communautaires et commerciales.

Gouvernement et politique

Edmonton, hôtel de ville d'

Jusqu’en 1984, Edmonton avait une forme de commission-conseil comme gouvernement municipal, chaque conseil servant un mandat de trois ans. Le conseil de commissions est maintenant remplacé par un comité exécutif composé de membres qui sont remplacés par rotation. Le conseil comprend un maire élu par la population générale, ainsi que 12 conseillers représentant chacun une circonscription.

Les candidats se présentent normalement comme indépendants, bien que les listes de partis remportent parfois un certain succès. Le plus connu de ces partis, le Urban Reform Group of Edmonton (URGE), est issu des mouvements protestataires de citoyens pendant les années 1970. Ce parti n’existe plus, mais il témoigne d’un modèle dans lequel Edmonton accorde un appui important aux partis libéral et néo-démocrate en Alberta. Un certain nombre de politiciens municipaux d’Edmonton, comme Laurence Decore, Brian Mason, Lance White, et Ethel Sylvia Wilson, ont par la suite siégé à l’Assemblée législative provinciale ou à la Chambre des communes.

Edmonton a une longue histoire de régie municipale des services publics, remontant aux années 1890. Cette situation change radicalement dans les années 1990, une époque où les services gouvernementaux sont privatisés partout. D’abord, le système téléphonique est vendu à Alberta Government Telephones (maintenant Telus), et ensuite, les services publics d’électricité et d’eau deviennent EPCOR, une société privée dont l’unique actionnaire est la ville d’Edmonton. La société EPCOR vend maintenant ses services bien au-delà d’Edmonton.

Tout au long de son histoire, Edmonton a généralement été en mesure d’annexer du territoire pour répondre à ses besoins de croissance, bien que cela ait souvent mis la ville en conflit avec les municipalités de banlieue. Un comité de la région de la capitale est créé en 2008 pour coordonner les politiques de planification et de transport entre Edmonton et les 24 municipalités de la région.

Vie culturelle

L’Orchestre symphonique d’Edmonton, le Edmonton Opera, et le Citadel Theatre sont trois des plus grands organismes dans le domaine des arts de la scène au Canada. De nombreux artistes et interprètes notables viennent d’Edmonton, dont les auteurs Rudy Wiebe et Lynn Coady, l’artiste hip-hop Cadence Weapon, le groupe électronique Shout Out Out Out, le musicien country Corb Lund, et l’artiste visuelle Aaron Paquette.

De nombreux groupes ethniques différents contribuent également à une culture folklorique vivante, et des douzaines de festivals artistiques et ethniques sont organisés à Edmonton chaque année, ce qui fait qu’on lui donne le surnom « Canada’s Festival City » (la ville canadienne des festivals). Parmi ces festivals, on trouve le Edmonton International Fringe Theatre Festival, le plus ancien et plus important festival fringe au Canada, le Edmonton Folk Music Festival, le Edmonton International Jazz Festival, et le Works Art & Design Festival. L’exposition 10-day K-Days remonte à 1879 lorsqu’elle a commencé comme foire agricole.

Les principales installations de performances et d’expositions artistiques sont le Northern Alberta Jubilee Auditorium, le Musée des beaux-arts de l’Alberta, la Stanley A. Milner Library, le Citadel Theatre, le Francis Winspear Centre for Music, et le Timms Centre for the Arts (1995) de l’Université de l’Alberta, l’une des principales universités du Canada. Parmi les autres grands établissements d’enseignement, on trouve le Northern Alberta Institute of Technology, et l’Université Grant MacEwan. Ces derniers sont complétés par une variété d’installations populaires, comme le Royal Alberta Museum, le Muttart Conservatory, le John Janzen Nature Centre, le parc historique de Fort Edmonton, et le centre des sciences de la ville, le Telus World of Science.

Dans le domaine du sport, Edmonton compte les équipes professionnelles suivantes : les Eskimos d’Edmonton de la Ligue canadienne de football, les Oilers d’Edmonton de la Ligue nationale de hockey, et les Rush d’Edmonton de la Ligue nationale de crosse.

Les principales installations sportives sont le stade du Commonwealth (construit pour les Jeux du Commonwealth de 1978 et agrandi afin d’accueillir 60 000 spectateurs pour les Jeux mondiaux universitaires de 1983), le foyer des Eskimos, le centre aquatique Kinsmen (bâti aussi pour les Jeux du Commonwealth), la Place Rexall où jouent les Oilers, le complexe Edmonton Northlands où l’on trouve une piste de course et des espaces pour accueillir des expositions, et le Telus Field où jouent les Trappers. Ces dernières années, la ville a organisé une variété d’événements sportifs d’envergure internationale (athlétisme, natation, rugby, soccer, baseball et patinage artistique), et elle est devenue un endroit de rendez-vous régulier pour les circuits de triathlon et de marathon. De plus, le Canadian Finals Rodeo se tient chaque année à Edmonton.