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Éducation physique (kinésiologie)

La kinésiologie, discipline faisant partie du programme scolaire de chaque province du Canada, a débuté par une variété de formes d'activité et de concepts, tels que les exercices militaires, la callisthénie, la gymnastique, les exercices physiques et la culture physique.

Éducation physique (kinésiologie)

La kinésiologie, discipline faisant partie du programme scolaire de chaque province du Canada, a débuté par une variété de formes d'activité et de concepts, tels que les exercices militaires, la callisthénie, la gymnastique, les exercices physiques et la culture physique. Le terme « éducation physique » désigne l'entraînement physique délibérément ou assidûment effectué dans une salle de cours ou durant les heures normales de cours plutôt qu'un concept englobant qui peut comprendre toutes les formes de jeu et de sport interscolaire ou périscolaire pratiquées dans les établissements d'enseignement. Ces derniers temps, le terme « kinésiologie » remplace l'expression « éducation physique » dans le but de définir ce domaine avec plus de précision.

Histoire variée

Étant donné que l'ÉDUCATION relève du gouvernement provincial, l'histoire de l'éducation physique varie d'une province à l'autre. Les personnes qui s'occupaient d'éducation dans le centre du Canada furent responsables des premières influences et initiatives dans le domaine, en particulier, le premier commissaire en chef (ministre) de l'éducation en Ontario, Egerton RYERSON. Après plusieurs voyages en Europe dans les années 1840 ayant pour but l'étude de divers systèmes d'éducation, Ryerson essaie d'imposer de nouvelles disciplines pratiques, telles que la musique, l'art et l'éducation physique dans les programmes scolaires existants du Canada-Ouest.

Au milieu du XIXe siècle, l'éducation se fonde sur les disciplines classiques (latin, grec) et s'adresse principalement aux fils de familles bien nanties qui fréquentent les ÉCOLES PRIVÉES et les écoles secondaires. Ryerson cherche à remodeler la pyramide de l'enseignement depuis la base, à savoir les écoles primaires ou « publiques ».

En Europe, l'entraînement physique est alors ancré dans des systèmes d'exercices institutionnels, tels que le système Ling en Suède, le système danois et les sociétés de gymnastique allemande (Turnverein), mais le Canada ne possède pas alors de tradition de la sorte. Lorsqu'en 1852, Ryerson publie une série d'articles, accompagnés de gravures, sur l'entraînement physique dans les écoles, dans The Journal of Education for Upper Canada, organe de son administration, il préconise effectivement l'intégration de l'entraînement physique dans les écoles.

Avant 1880, seuls 17 p. 100 des enseignants de l'Ontario reçoivent une certaine formation pédagogique, et la Toronto Normal School, principal centre de formation de la province, est la seule à pouvoir se targuer de posséder les installations pour enseigner l'entraînement physique, qu'elle qu'en soit la forme. Cependant, le premier professeur d'éducation physique à la Normal School, un instructeur militaire à la retraite, le colonel Henry Goodwin, n'enseigne alors probablement que des exercices militaires et la callisthénie (exercices au sol) au petit nombre de futurs professeurs inscrits. Le seul guide d'éducation physique que le bureau d'éducation met à la disposition des professeurs est un guide d'exercices militaires.

Exercices militaires et callisthénie stricte

Le plaidoyer de Ryerson en faveur d'une forme d'entraînement physique et les menaces militaristes de la Guerre de sécession des années 1860 entraînent l'instauration des exercices militaires et de la callisthénie stricte comme forme d'éducation physique dans les écoles. Pendant le dernier tiers du XIXe siècle, les écoles catholiques françaises et protestantes anglaises du Québec suivent le modèle instauré en utilisant une sorte d'équipement de gymnastique introduit dans les écoles de Montréal par M. Frederick Barnjum, propriétaire d'un gymnase à Montréal et premier professeur d'éducation physique à McGill. L'idée de former et de discipliner le corps au moyen des exercices militaires est également adoptée dans les Maritimes, où on embauche des instructeurs militaires pour donner des cours d'éducation physique. Dans les provinces de l'Ouest, qui sont peuplées à la fin du XIXe siècle, les exercices militaires et la callisthénie constituent l'unique forme d'entraînement physique adoptée par les professeurs ou les conseils scolaires. Les jeux et les sports ne sont acceptés dans les programmes d'études nulle part au Canada.

Matériel pédagogique

Au tournant du siècle, la tendance de nombreuses provinces à rendre obligatoire l'éducation publique et les méthodes de formation des professeurs favorise la normalisation des programmes d'études (du moins, en théorie). À cet égard, la création de manuels d'enseignement et le fait que la majorité y ait désormais accès sont très importants. Les manuels contiennent des consignes concernant les plans de cours de nombreuses matières. En éducation physique, les manuels d'enseignement renferment des sections sur le matériel pédagogique. De plus, des manuels anciens, par exemple Blackie's Sound Bodies for Boys and Girls au Nouveau-Brunswick et Houghton's Physical Culture en Ontario, tous deux publiés à la fin des années 1880, présentent des plans de cours pour les professeurs d'exercices militaires, de callisthénie et de gymnastique. Les rapports ministériels sur le nombre d'élèves dans chaque discipline font ressortir des augmentations importantes du nombre d'élèves suivant des cours d'éducation physique, ce qui coïncide avec la disponibilité des manuels.

En 1909, le premier programme national d'éducation physique, le Fonds Strathcona, est mis sur pied dans les écoles primaires et secondaires grâce à une association des ministères provinciaux de l'Éducation et du ministère fédéral de la Milice. Sir Frederick W. BORDEN, ministre de la Milice, convainc sir Donald SMITH (Lord Strathcona), magnat des chemins de fer et mécène, de faire don de 500 000 $ pour financer l'organisation de l'enseignement des exercices physiques et militaires dans les écoles canadiennes. Ce capital est investi et les intérêts courus financent le programme. Le Fonds Strathcona permet d'élaborer trois plans de cours ou manuels largement utilisés dans les écoles canadiennes. Ces manuels classent l'éducation physique parmi les matières régulières d'enseignement. Leurs auteurs encouragent la formation des professeurs en éducation physique. Toutefois, les ministères de l'Éducation s'appuient entièrement sur le Fonds et offrent très peu d'avantages significatifs ou financiers pour promouvoir l'éducation physique. Comme ce programme est d'inspiration militaire, il n'évolue pas de pair avec les tendances américaines et européennes en éducation physique. Les modèles américains et européens commencent en effet à percevoir le jeu et le sport comme des compléments à l'entraînement systématique du corps.

Opposition farouche

Les éducatrices, avec à leur tête la directrice de l'éducation physique à l'U. McGill, Ethel Mary Cartwright, s'opposent farouchement au caractère militariste du Fonds Strathcona et aux « exercices d'assouplissement » préconisés, qui vont à l'encontre du penchant naturel de l'enfant pour le jeu. Les professeures d'éducation physique reçoivent au départ une formation à la Margaret Eaton School of Physical Culture (à l'origine, la Margaret Eaton School of Literature and Expression) de Toronto, puis à la McGill School of Physical Education. Pour obtenir leur diplôme, elles doivent suivre des cours d'anatomie, de physiologie, d'hygiène, de premiers soins ainsi qu'une formation en sport.

Bien que le dernier plan de cours du Fonds Strathcona, publié en 1933, comprend une section complète sur l'amusement et les jeux, dans les faits, l'enseignement demeure strict, traditionnel et axé sur la discipline. Le directeur du Département d'éducation physique à l'U. McGill, celui qu'on appelle le « père » de l'éducation physique au Canada, Arthur Stanley Lamb, ne manque pas une occasion de s'opposer aux méthodes prônées par le Fonds Strathcona. Lamb cherche à imposer une nouvelle forme d'éducation physique en créant en 1933 une association professionnelle nationale d'éducation physique, l'Association canadienne d'éducation physique, rebaptisée en 1947 sous le nom d'Association canadienne pour la santé, l'éducation physique et le loisir, puis à nouveau en 1994, l'Association canadienne pour la santé, l'éducation physique, le loisir et la danse (ACSEPLD).Bien que le dernier plan de cours du Fonds Strathcona, publié en 1933, comprend une section complète sur l'amusement et les jeux, dans les faits, l'enseignement demeure strict, traditionnel et axé sur la discipline. Le directeur du Département d'éducation physique à l'U. McGill, celui qu'on appelle le « père » de l'éducation physique au Canada, Arthur Stanley Lamb, ne manque pas une occasion de s'opposer aux méthodes prônées par le Fonds Strathcona. Lamb cherche à imposer une nouvelle forme d'éducation physique en créant en 1933 une association professionnelle nationale d'éducation physique, l'Association canadienne d'éducation physique, rebaptisée en 1947 sous le nom d'Association canadienne pour la santé, l'éducation physique et le loisir, puis à nouveau en 1994, l'Association canadienne pour la santé, l'éducation physique, le loisir et la danse (ACSEPLD).

Premiers programmes universitaires

Combinés avec les premiers programmes universitaires d'éducation physique offerts au Canada à l'U. de Toronto (1940), à l'U. McGill (1945), à l'U. de la Colombie-Britannique, à l'U. Queen (1946) et à l'U. de Western Ontario (1947), l'Association canadienne tente d'intégrer les sports et les jeux dans les programmes d'études, pour faire en sorte que l'éducation physique soit un moyen d'enseignement plutôt qu'une forme de discipline et essaie de donner à l'éducation physique un rôle significatif et reconnu dans le programme d'études. (Dans les années 20 et 30, certaines universités exigent que tous les étudiants suivent un minimum d'heures de cours d'éducation physique ou prennent part à des activités sportives internes ou intercollégiales.) En ce qui concerne la deuxième exigence, la Loi établissant un Conseil national en vue de développer l'aptitude physique, adoptée par le gouvernement fédéral en 1943, est l'un des éléments clés qui stimulent la formation universitaire de professeurs en éducation physique et ce, partout au Canada. Cette loi offre 250 000 $ à chaque province qui consacrera une somme équivalente au développement de l'éducation physique.

Lutte continuelle pour le budget

De nos jours, bien que la santé préoccupe plus que jamais la population, l'éducation physique semble faire l'objet de constantes restrictions budgétaires. Au cours des années, elle fait des pas de géant vers son institution à tous les niveaux du système d'éducation, de l'école primaire aux programmes universitaires. Maintenant, alors que les commissions et les conseils scolaires de tout le pays font face à des compressions budgétaires énormes, l'existence même des programmes d'éducation physique fait souvent l'objet de remises en question. Ironiquement, à une époque où les coûts de santé montent en flèche et où les gens occupent de plus en plus des emplois sédentaires à l'« âge de l'information », le besoin d'une éducation centrée sur le corps est primordial.

L'Association canadienne pour la santé, l'éducation physique, le loisir et la danse joue un rôle important puisqu'elle considère l'éducation physique comme matière devant faire partie intégrante des programmes de base. Elle tente d'atteindre son objectif par ses efforts de sensibilisation, l'élaboration de ressources, ses activités et occasions de perfectionnement professionnel. L'appui continu des médias, des organismes de santé, d'éducation et de recherche ainsi que le soutien des associations de parents sont nécessaires pour maintenir l'éducation physique ou la kinésiologie comme partie intégrante des programmes d'études. Peut-être qu'Internet deviendra l'outil de promotion d'un mode de vie actif.

Voir aussi SPORTS, HISTOIRE DES.