Eleanor Coerr, journaliste, auteure de livres pour enfants (née le 29 mai 1922 à Kamsack, dans la Saskatchewan; décédée le 22 novembre 2010, à Princeton, au New Jersey. Eleanor était une auteure de livres pour enfants primée, mais elle a surtout été reconnue pour son livre Sadako and the Thousand Paper Cranes (1977; trad. Les mille oiseaux d’Hiroshima, 2015), le résultat d’une fascination d’enfance pour le Japon et d’un voyage dans ce pays en 1949. En tant qu’épouse d’un diplomate, Eleanor Coerr a passé de nombreuses années à l’étranger. Ses voyages ont inspiré son écriture, qui se concentre en grande partie sur les personnages et les sujets historiques venus de pays lointains.
Jeunesse et éducation
Eleannor Coerr (née Page) est née à Kamsack, dans l’est de la Saskatchewan. Elle grandit à Saskatoon, où son père est entrepreneur de petites entreprises et joueur. Enfant, elle aime lire et inventer des histoires. Un Noël, elle reçoit un livre avec des illustrations colorées intitulé Little pictures of Japan. Elle est instantanément envoûtée par les images d’enfants vêtus de magnifiques kimonos, chassant des papillons et attrapant des grillons. À l’école secondaire, elle se lie d’amitié avec une camarade de classe canadienne d’origine japonaise, et la famille de celle-ci initie la jeune Eleanor à l’origami, à la calligraphie ainsi qu’à manger à l’aide de baguettes. Eleanor Coerr fréquente l’Université de la Saskatchewan à Saskatoon. Elle étudie également la calligraphie.
Début de carrière et famille
En 1949, Eleanor Coerr travaille pour le Ottawa Journal en tant que journaliste et chroniqueuse jeunesse. Bien qu’elle ait peu d’expérience en tant que correspondante à l’étranger, elle répond avec empressement à la demande du journal pour qu’un journaliste se rende au Japon et fasse des reportages sur les conditions d’après-guerre du pays. Personne ne se porte volontaire pour visiter le pays ravagé par la guerre, et donc le Journal accepte d’y envoyer Eleanor Coerr. Lorsqu’elle annonce son projet à sa famille, son père, lui-même animé de rêves ambitieux souvent irréalisables, lui dit : « Assure-toi de créer de bons souvenirs, et n’aie pas peur de prendre des risques. C’est ainsi que tu apprendras à être courageuse. »
À l’époque, il n’y a pas de navires civils ou de vols disponibles pour aller au Japon, alors Eleanor Coerr réserve une place sur un cargo néerlandais qui livre des fournitures militaires à Yokohama, ce qu’elle raconte dans un mémoire non publié. Elle habite chez une famille japonaise sur une ferme près de Yonago, sur la côte nord du Japon, et elle y passe une année à apprendre la langue et les coutumes. Elle visite également les écoles avoisinantes, et parle du Canada avec les enfants. Durant cette période, Eleanor Coerr écrit et illustre un livre intitulé Circus Day in Japan, publié à Tokyo en 1953. Elle part ensuite seule pour visiter Hiroshima, le site où la bombe atomique a explosé le 6 août 1945. Eleanor Coerr est profondément émue par les gens et les histoires qu’elle rencontre à cet endroit.
Au moment de son départ du Japon, Eleanor Coerr est nouvellement mariée à Robert Hicks, un officier de la US Air Force. En 1950, Robert Hicks est rappelé au service actif en raison du déclenchement de la guerre de Corée. En 1952, il est transféré de la Corée à la base américaine de Nagoya, au Japon. Eleanor Coerr emménage dans un hôtel de Nagoya, et c’est là qu’elle donne naissance à leur premier fils, Robert, en 1952. Le couple déménage aux États-Unis l’année suivante, et leur second fils, William, naît dans l’Alabama en 1953. Durant la décennie qui suit, la famille quitte l’Alabama pour la Californie, et se rend ensuite aux Philippines et en Thaïlande.
Eleanor et Robert Hicks divorcent, et en 1965, elle épouse Wymberly DeRenne Coerr, un diplomate New Yorkais qui est ambassadeur des États-Unis en Uruguay et en Équateur. Le couple passe deux ans en Équateur, où Eleanor Coerr ouvre la première bibliothèque gratuite pour enfants, à Quito. Le couple retourne aux États-Unis en 1967. Eleanor Coerr retourne aux études, et obtient un baccalauréat en anglais à la American University en 1969, ainsi qu’une maîtrise en bibliothéconomie à l’Université du Maryland en 1971.
Les mille oiseaux d’Hiroshima
Eleanor Coerr retourne à Hiroshima en 1963. Au Parc commémoratif de la paix se trouve un monument érigé en mémoire d’une jeune fille nommée Sadako Sasaki, qui était enfant lorsque la bombe atomique a frappé sa ville. Sadako Sasaki contracte plus tard une leucémie due aux radiations. Inspirée par une légende japonaise, elle se fixe comme objectif de créer et plier mille grues de papier en origami. Sadako Sasaki croit qu’après avoir accompli sa tâche, elle obtiendra un souhait, celui de vaincre sa maladie et de vivre. Mais elle meurt en 1955 à l’âge de 12 ans. Ses camarades de classe écrivent, photocopient et vendent des livrets qui racontent l’histoire de Sadako afin de recueillir des fonds pour ériger un monument en sa mémoire.
Eleanor Coerr est touchée par cette histoire et elle tente de trouver une copie du livret, mais en vain. Des années plus tard, elle prend le thé avec une amie qui a été missionnaire en poste à Hiroshima durant la guerre. Cette amie suggère à Eleanor Coerr d’écrire sur Sadako Sasaki, et lorsque Eleanor déplore le fait de n’avoir pu trouver de copie du livret sur l’histoire de la jeune fille, son amie retourne chez elle, et dans son grenier, elle retrouve le livret dans un vieux coffre.
La nouvelle d’Eleanor Coerr, Les mille oiseaux d’Hiroshima, est publiée en 1977. Depuis, plus de 1,5 million de copies ont été vendues et ont été traduites en plusieurs langues. Des adaptations ont été faites en pièces de théâtre, en ballets, et en chansons. Eleanor Coerr voyage à travers le monde pour donner des conférences basées sur le succès du livre. En 1991, le livre est adapté en court métrage, et la narration est faite par Liv Ullman. En mai 2019, il est annoncé que Rachel Evan Wood a été choisie pour jouer le rôle d’Eleanor Coerr dans un prochain long métrage intitulé One Thousand Paper Cranes.
Des écoliers japonais avec une collection de grues en papier origami au mémorial de Sadako Sasaki à Hiroshima Peace Memorial Park, 1990.
Fin de carrière et décès
Durant les quatre décennies suivantes, Eleanor Coerr écrit de nombreux livres pour enfants et jeunes adultes. Parmi ses œuvres notables, on trouve une biographie de Jane Goodall publiée en 1976; la nouvelle Mieko and the Fifth Treasure (1993), un récit fictif sur une jeune fille blessée par la bombe atomique larguée sur Nagasaki; Sadako, une réinvention de son conte le plus célèbre, publié en 1993 et mis en images par l’illustrateur américain d’origine chinoise Ed Young; et Buffalo Bill and the Pony Express (1995), un récit sur « Buffalo Bill » Cody.
En mai 2010, Eleanor Coerr est honorée au Tribute Wolrd Trade Center Visitor Center à New York, en compagnie de Masahiro Sasaki, le frère de Sadako Sasaki, qui présente à Eleanor Coerr l’une des grues de papier en origami originales de sa sœur. Eleanor Coerr s’éteint le 22 novembre, à l’âge de 88 ans.
Voir aussi Littérature enfantine de langue anglaise; Littérature jeunesse de langue française.
Prix
- Prix du choix des enfants, The Big Balloon (1982), Children’s Book Council
- Prix du choix des enfants, The Big Balloon (1982), International Reading Association
- Prix du West Australian Book, Sadako and the Thousand Paper Cranes (1982)
- Prix OMAR, Sadako and the Thousand Paper Cranes (1982)
- Prix du choix de l’éditeur, The Josefina Story Quilt (1986), ALA Booklist