Esclaves
Les Esclaves (aussi connus sous le nom anglais de « Slaveys ») sont un important groupe de langue athapascane (ou dénée) habitant la forêt boréale dans l'ouest de la zone subarctique canadienne. Le mot « slavey » n'a pas d'équivalent dans les langues des Dénés, mais ces derniers l'ont adopté pour désigner leur peuple en anglais. Ils habitent une région de montagnes, de lacs et de cours d'eau qui, du côté ouest, s'étend le long des bassins des rivières des Esclaves et Athabasca et du fleuve Mackenzie au sud de Fort Nelson, en Colombie-Britannique, et, à l'est, à partir des lacs Hay, en Alberta, en montant vers le nord jusqu'à une région près de Tulita et de la rive sud du Grand Lac de l'Ours, dans les Territoires du Nord-Ouest. Sur les plans linguistique et culturel, ils s'apparentent étroitement aux Lièvres, aux Gwich'in et aux Plats-Côtés-de-Chien. Le nom « slavey » est peut-être une traduction d'un mot cri signifiant « captif » ou encore, comme l'a suggéré le père Petitot au XIXe siècle, il peut être associé à la timidité. Le recensement de 1996 a dénombré 6969 Esclaves.
Anciens systèmes économique et social
Des fouilles archéologiques portent à croire que la région des Esclaves est habitée depuis au moins 3000 ans av. J.-C. (voir Préhistoire). Avant l'arrivée des Européens, leur économie repose sur la pêche, la chasse au petit gibier, à l'orignal et au caribou, ainsi que sur la cueillette de baies. Ils passent l'hiver en bandes familiales de 10 personnes à 30 personnes, et, l'été, ces différents groupes se rassemblent pendant quelque temps près d'un grand lac pour constituer une bande régionale d'environ 200 personnes.
Les premiers Européens qu'ils rencontrent sont ceux de l'expédition d'Alexander Mackenzie en 1789. Peu après, des postes de traite sont établis partout dans la région. Après 1821, la Compagnie de la baie d'Hudson fait de Fort Simpson son principal point d'aboutissement pour la région du Mackenzie et, en 1858, des missions anglicane et catholique s'y installent. Les Esclaves de l'Alberta, de la Colombie-Britannique et de certaines régions des Territoires du Nord-Ouest sont intégrés au Traité N° 8 entre 1899 et 1911, et ceux des autres régions des Territoires du Nord-Ouest au Traité N° 11, en 1921-1922 (voir traités indiens). Malgré l'arrivée massive de non-Dénés, des preuves démontrent que, depuis leurs premiers contacts avec les Blancs jusqu'à la fin de la Deuxième Guerre mondiale, les Esclaves ont continué de vivre la majeure partie de l'année dans de petites communautés familiales, de récolter leurs aliments traditionnels, de parler leurs propres langues et d'élever leurs enfants à la manière de leurs parents.
Transformations
Après la Deuxième Guerre mondiale, les nouveaux programmes gouvernementaux destinés à faire profiter les Esclaves de certains avantages, dont l'enseignement et les soins de santé, conjugués aux conditions économiques qui entraînent la chute de la traite des fourrures transforment radicalement leur mode vie et les poussent à se déplacer vers les villes et à envoyer leurs enfants à l'école. Cependant, des études récentes révèlent qu'ils continuent dans une large mesure à assurer leur subsistance par les moyens traditionnels.