Expédition Palliser
L'idée de l'expédition Palliser, expédition d'exploration de l'Amérique du Nord Britannique (1857-1860), vient de Jean PALLISER. Ce dernier soumet à la Société royale de géographie son plan de voyage : il prévoit partir de la COLONIE DE LA RIVIÈRE ROUGE, traverser les Rocheuses pour ensuite longer la frontière américaine, qui n'est pas encore délimitée. La société reprend le projet et lui donne de l'envergure en en faisant une expédition scientifique et en demandant une subvention de 5000 livres au gouvernement impérial, qui s'interroge alors sur l'avenir des territoires de la COMPAGNIE DE LA BAIE D'HUDSON et qui a un grand besoin de renseignements à leur sujet. En plus de l'exploration des plaines situées au sud de la Rivière Saskatchewan Nord et des passages du sud traversant les Rocheuses, le MINISTÈRE DES COLONIES ajoute un examen du vieil itinéraire de canot de la COMPAGNIE DU NORD-OUEST à l'ouest du lac Supérieur. Sous les ordres de Palliser, le Dr James HECTOR est nommé géologue et naturaliste, Eugène BOURGEAU, botaniste, et John W. Sullivan, secrétaire et astronome. Le lieutenant Thomas W. BLAKISTON, observateur magnétique, apporte ses fragiles instruments par la baie d'Hudson pour se joindre au groupe dans les Prairies.
Les explorateurs accumulent des données astronomiques, météorologiques, géologiques et magnétiques, et décrivent le pays, sa faune et sa flore, ses habitants ainsi que ses possibilités en matière de colonisation et de transport. Ils concluent que l'établissement d'un lien de communication situé entièrement en territoire britannique, soit de la province du Canada jusqu'à la rivière Rouge, serait difficile et coûteux. Il serait en effet plus facile de passer par le territoire Américain. Bien qu'une région semi-aride (maintenant connue comme le triangle de Palliser) s'étende à travers la frontière américaine jusqu'aux Prairies du Canada moderne, elle est entourée d'une ceinture fertile, terres propices à l'agriculture et à l'élevage. On y trouve aussi des gisements de charbon et d'autres minéraux.
L'expédition traverse six passages dans le Sud des Rocheuses, certains d'entre eux pouvant convenir au tracé d'un chemin de fer, mais les montagnes plus à l'ouest se révèlent un obstacle redoutable. Le chemin de fer du Canadien Pacifique sera construit plus tard à travers l'un d'entre eux, le COL KICKING HORSE, dont le nom a été trouvé par Hector. Les rapports de l'expédition (publiés en 1859, 1860 et 1863) et une carte détaillée (1865) constituent, pour bien des années, la source majeure d'information sur la vaste région qui va du lac Supérieur à la vallée de l'Okanagan en Colombie-Britannique. Elles sont encore valables de nos jours.