Franca, Celia
Celia Franca, née Celia Franks, danseuse, chorégraphe, administratrice et professeure (Londres, Angl., 25 juin 1921 - 19 février 2007). Fondatrice du BALLET NATIONAL DU CANADA, Franca, une femme dynamique dotée d'une volonté de fer, joue un rôle de premier plan dans l'essor du BALLET au Canada. Elle reçoit sa formation en Angleterre, à la Guildhall School of Music de Londres et à la Royal Academy of Dancing. Elle danse en Angleterre avec de nombreuses compagnies, telles que le Ballet Rambert et le Sadler's Wells Ballet, et y crée ses premières chorégraphies.
En 1950, en raison de ses dons artistiques manifestes et de son sens poussé de l'organisation, Franca est pressentie par un groupe de torontois passionnés de ballet pour fonder une compagnie de danse classique au Canada. Franca accepte le poste de directrice artistique fondatrice du Ballet national du Canada en 1951 et reste à sa direction jusqu'en 1974. En dépit du manque d'aide financière et de la pénurie de danseurs rompus à la danse classique, Franca réussit à mettre sur pied une compagnie de danse classique au solide répertoire qui, dès le début des années 70, s'était acquis une réputation sur la scène internationale.
Le mandat de Franca à la direction du Ballet national du Canada est controversé. Ses conflits avec les danseurs, les membres du personnel ou les membres du conseil difficiles étaient légendaires et faisaient parfois la une. Par ailleurs, la valeur de sa vision artistique a beaucoup été mise en cause par la suite. Certains soutiennent que Franca était une "colonisatrice culturelle" qui n'a pas réussi à s'investir dans la création canadienne, mais qui a créé une soi-disant "troupe nationale" qui n'est réellement qu'une copie du Sadler's Wells Ballet de Grande-Bretagne, qui est devenu le Royal Ballet. D'autres font remarquer que la carrière britannique de Franca après sa période au Sadler's Wells et ses premières chorégraphies indiquent une tendance forte à innover chez elle. Avec une plus grande liberté d'action et de meilleures ressources, ses politiques artistiques auraient peut-être été beaucoup plus osées. En réalité, la vision de Franca subit souvent les contraintes de facteurs qu'elle ne maîtrise pas. Toutefois, il est certain qu'elle croyait à la nécessité de fonder un répertoire varié en commençant par des oeuvres classiques qui constituent une norme universelle pour évaluer les compagnies. Elle reconnaissait la nécessité de créer une compagnie qui permettrait aux danseurs canadiens de combler leur désir d'interpréter les grands rôles classiques sans s'exiler. Sa capacité à prendre des risques en présentant des oeuvres nouvelles était limitée par l'impératif d'attirer un public aux goûts généralement traditionnels et conventionnels.
Franca continue de danser les premiers rôles jusqu'en 1959, puis figure à titre de danseuse invitée dans des spectacles où elle joue des rôles de composition, jusqu'au début des années 80. Elle monte des chorégraphies ou met en scène de mémoire plusieurs oeuvres établies du répertoire classique, de même qu'elle crée un grand nombre de ses propres chorégraphies. Franca favorise également la carrière de chorégraphes canadiens tels que David ADAMS et Grant STRATE.
Après son départ du Ballet national, Franca s'installe à Ottawa, où elle siège deux fois de suite au Conseil des arts du Canada et mène une vie active comme enseignante et parfois conférencière. Parmi les nombreux prix et récompenses qu'elle reçoit, mentionnons l'Ordre du Canada en 1967 (on la fait compagnon de l'Ordre en 1985), le PRIX MOLSON en 1974, le diplôme d'honneur du Conseil des arts du Canada en 1986 et le prix du Gouverneur général pour les arts de la scène en 1994. En juin 2001, le Centre national des Arts organise un gala pour fêter ses 80 ans.