François-Xavier Mercier
François-Xavier Mercier (Merçay). Ténor, professeur (Ville de Québec, 13 août 1867 - Québec, 22 décembre 1932). Il chanta à Québec dès son enfance, particulièrement à l'église de la Congrégation (auj. Jacques-Cartier). Soliste à l'Académie commerciale, il fut remarqué par le directeur qui l'accepta gratuitement à l'institution, puis lui procura un poste de prof. de tenue des livres au collège du Mont-Saint-Louis, à Montréal (1891). Mercier séjourna ensuite à Toronto (1892-94), étudiant l'élocution avec J.-H. Cameron et le solfège avec Adèle Lemaître. Il chanta ensuite le rôle du Duc de Rigoletto au Castle Square de Boston mais revint bientôt à Toronto pour ouvrir un studio de chant.
Grâce à une souscription et aux revenus de quelques concerts donnés au Massey Hall, il se rendit à Paris où il étudia cinq ans le chant avec Jacques Bouhy ainsi que le solfège et la mise en scène avec T. Valdejo. En janvier 1899, il fut choisi parmi 18 ténors pour chanter à l'Opéra-Comique. Il y débuta dans Joseph de Méhul et, à cette occasion, Le Gaulois écrivit : « Mercier a été superbe d'accent. Voix puissante, diction parfaite, physionomie expressive; c'est un chanteur doublé d'un acteur. » Il chanta ensuite dans Carmen, Mireille et Manon.
En 1901, il se rendit à Londres, à Covent Garden, où il interpréta Faust, Les Huguenots, Carmen, Roméo et Juliette et Le Roi d'Ys aux côtés des Calvé, Journet, Melba, Plançon, Scotti et Tamagno. Il revint à Paris et prépara Guillaume Tell (Arnold) qu'il chanta à Bordeaux puis à Rouen, où le rideau se releva « sept fois » (Le Nouvelliste) pour saluer son interprétation de l'air « Asile héréditaire ». Après avoir chanté en tournée française Faust, L'Africaine, Les Huguenots, Sigurd et La Juive, il visita l'Italie et la Suisse. Il reprit Les Huguenots à La Haye et Guillaume Tell à Spa, avec Noté. En décembre 1906, alors qu'il préparait sa saison au théâtre de Lyon, il fut rappelé à Québec au chevet de sa mère. En 1907, il chanta à Toronto puis à Québec. En novembre de la même année, il repartit à Paris d'où il se rendit à Constantine (Algérie) pour la saison 1908-09. Il obtint un succès triomphal dans Les Huguenots, puis dans Werther, Carmen, La Navarraise, Paillasse, Marie-Magdeleine, Sigurd et Hérodiade. Il chanta Guillaume Tell et La Juive à Alger et Oran. Il participa ensuite à 22 concerts au Queen's Hall de Londres, chantant l'opéra et l'oratorio sous la direction de sir Henry Wood. Après une autre tournée en France et en Algérie, il s'embarqua pour Québec en août 1913, en compagnie de la cantatrice Isabelle de Besson (Mlle Jeynevald) qu'il avait rencontrée à Constantine et épousée à Lyon en 1909. Il fonda en 1914 l'Institut d'art vocal, où il enseigna jusqu'à sa mort. En 1931, il fut nommé prés. honoraire de l'Assn des chanteurs de Québec qui venait d'être fondée. Il est l'auteur de la série d'articles « Classement et pose de la voix » (La Musique, 1919). En 1923, il publia Souvenirs de ma carrière artistique, réédités sous le titre « Gerbe de souvenirs » dans son livre Technique de musique vocale (Québec 1928). Il composa de nombreuses chansons, dont « Ce que je chante », op. 65, qu'il édita en 1918, et « France et Canada », op. 106, 1929. Certaines de ses oeuvres sont conservées aux ANQ à Québec.