Gar Yin « Jacqueline » Hune (née Deer Gar Yin), chanteuse d’opéra (née en 1918 à Guangzhou, en Chine; décédée en 2000 à Toronto, en Ontario). Gar Yin Hune est l’une des rares Chinoises à immigrer au Canada pendant la période d’exclusion des Chinois (1923-1947), au cours de laquelle les Chinois sont interdits d’entrée au pays. Elle arrive en Amérique du Nord en 1938, à l’âge de 19 ans, avec une compagnie d’opéra cantonais parrainée par la franc-maçonnerie chinoise. Leurs spectacles offrent aux communautés des quartiers chinois du Canada l’occasion de se rassembler et de découvrir librement leur culture dans un contexte de ségrégation sociale. Grâce à ses contributions culturelles, la chanteuse inspire et enrichit le tissu social du quartier chinois de Toronto. En 2025, le Museum of Toronto la désigne comme l’une des 52 femmes qui ont façonné la ville.
Cet article a été créé en collaboration avec le Museum of Toronto.
Jeunesse en Chine
Gar Yin Hune naît et grandit à Guangzhou, en Chine. Elle s’initie à l’opéra cantonais dès son plus jeune âge grâce aux spectacles présentés dans les salons de thé de son père. Lorsque son père refuse de payer ses frais de scolarité, elle commence à travailler comme interprète dans la compagnie d’opéra. Elle ne tarde pas à se produire localement et dans toute l’Asie du Sud-Est.
En 1937, après le début de la seconde guerre sino-japonaise, sa mère l’incite à quitter la Chine à la première occasion. Le 23 septembre 1938, à l’âge de 19 ans, Gar Yin Hune part en Amérique du Nord avec une compagnie d’opéra cantonais parrainée par la franc-maçonnerie chinoise. Un mois plus tard, l’armée japonaise envahit Guangzhou.
Vie au Canada
La compagnie d’opéra cantonais de Gar Yin Hune se produit dans les quartiers chinois du Canada, depuis les grands centres, comme Montréal, Winnipeg et Calgary, jusqu’aux plus petites villes comme Moose Jaw et Lethbridge. Elle est aussi invitée par la Jin Wah Sing Musical Society à se produire dans le quartier chinois de Vancouver. Ces représentations offrent aux communautés chinoises du Canada une occasion de se rassembler et de découvrir librement leur culture dans un contexte de ségrégation sociale. (Voir Ségrégation raciale des Canadiens d’origine asiatique.)
Lorsque les tournées de la compagnie se terminent en 1940, la Deuxième Guerre mondiale fait rage et il lui est impossible de retourner en Chine. Elle s’installe donc à Toronto. Elle est attirée par le quartier chinois de Toronto, parce qu’il lui procure un sentiment d’appartenance et de confiance en l’avenir. De plus, il y a beaucoup plus d’hommes chinois que de femmes. En effet, les premiers immigrants chinois au Canada sont principalement des ouvriers masculins, et l’interdiction d’immigration imposée en 1923 crée des « sociétés de célibataires ». Seuls 7 % des Canadiens d’origine chinoise sont des femmes.
Gar Yin fait la connaissance de Don Hune, propriétaire d’une épicerie, et l’épouse. Ils ont trois enfants et vivent dans une maison qu’elle achète avec l’argent économisé lors de ses tournées d’opéra. Elle continue à interpréter de l’opéra cantonais, tout en élevant ses enfants. Grâce à ses contributions culturelles, la chanteuse inspire et enrichit le tissu social du quartier chinois de Toronto.
Liens familiaux
Son petit-fils, Nicholas Hune-Brown, est journaliste et écrivain à Toronto. Sa petite-fille, Julia Hune-Brown, est artiste de théâtre et éducatrice à Toronto.
(Voir aussi Communauté chinoise au Canada; Quartier chinois de Toronto; Quartier chinois de Montréal; Quartier chinois de Vancouver; Quartier chinois de Victoria.)