Géologie
La masse terrestre de l’Île-du-Prince-Édouard est jeune sur le plan géologique. Des ruisseaux d’eau douce ont créé un énorme bassin sédimentaire sous-jacent au golfe du Saint-Laurent actuel. Ces ruisseaux drainent d’anciennes régions montagneuses. Les époques glaciaires ont laissé des traces sur les terres, surtout pendant le Pléistocène supérieur, il y a de cela entre 75 000 et 10 000 ans. Lorsque les derniers glaciers reculent, ils révèlent ce qui est aujourd’hui l’Île-du-Prince-Édouard. Ils laissent derrière eux des débris et décapent les terres exposées. Graduellement, celles-ci commencent à prendre leur caractère actuel. De basses plaines couvrant la grande partie de ce qui est actuellement le détroit de Northumberland reliaient l’île au continent. Ces plaines se sont formées grâce aux fonds marins plus bas et au sol compacté par le poids des glaciers. Au fur et à mesure que les glaciers fondent et que le niveau des océans augmente, les terres remontent. La forme en croissant de l’île a émergé il y a 5 000 ans.
Territoire
La surface de l’ Île-du-Prince-Édouard est presque de niveau dans l’ouest, est vallonnée dans la région centrale et présente des collines ondulantes dans l’est. La plus haute élévation est de 142 m dans le comté central de Queens.
Les sols sableux et argileux brun-rouge qui prédominent sur l’île sont parsemés d’affleurements de roches sédimentaires. Ces roches sont le plus souvent du grès ou du mudstone rouge. Les fortes concentrations d’oxyde de fer dans la roche et dans le sol donnent à la terre sa couleur brun-rouge distinctive.
Le littoral est fortement marqué par des goulets de marée. La côte nord de l’île, qui fait face au golfe du Saint-Laurent, présente de vastes étendues de dunes sablonneuses. Ces sables en mouvement constituent un problème pour les pêcheurs, car ils bloquent l’entrée des ports, mais offrent un paradis touristique en saison estivale.
Le littoral de l’île alterne généralement entre des promontoires de falaises abruptes de grès et de longues plages sablonneuses. Des canaux créés par des marées ayant dragué les sédiments sont à l’origine de plusieurs ports de l’île. Ceux-ci ne sont accessibles que par les navires avec un faible tirant d’eau tels que ceux utilisés pour la pêche côtière. De rares ports, comme ceux de Summerside , Charlottetown , Georgetown et Souris, peuvent accueillir et abriter des navires plus grands.
Il ne reste que peu des forêts primaires de la province, car trois siècles de défrichage pour aménager des terres agricoles et pourvoir la construction navale, ainsi que le feu et la maladie, ont transformé le paysage de façon radicale. Pendant le 19e siècle, les hautes terres de la province sont couvertes de forêts de hêtres, de bouleaux jaunes, d’érables, de chênes et de pins blancs. De nos jours, la plus grande partie du terrain boisé s’est appauvrie : on n’y trouve qu’un mélange d’épinette, de sapin baumier et d’érable rouge.
Climat
Le climat de l’Île-du-Prince-Édouard est tempéré. L’hiver y est long, mais relativement doux. Le printemps, frais, arrive tard sur l’île. L’été, également frais, est marqué par des vents dominants du sud-est. Les températures maximales moyennes se situent entre -3 °C en janvier et en février, et 23 °C en juillet. Quant aux températures minimales moyennes, elles descendent autour de -26 °C et 14 °C pendant les mêmes mois.
Il y a, toute l’année, relativement peu de brouillard sur l’île, contrairement aux provinces voisines. Il tombe environ 1 125,8 mm de pluie annuellement, tandis que l’accumulation de neige annuelle est de 318,2 cm. Ces précipitations assurent un approvisionnement adéquat en eau souterraine. Les eaux du golfe du Saint-Laurent et du détroit de Northumberland sont plus chaudes en été que les eaux côtières de la Nouvelle-Écosse et du Nouveau-Brunswick . En hiver, la glace recouvre les eaux du détroit et du golfe, et des brise-glace sont nécessaires pour maintenir la circulation sur les routes maritimes. On peut trouver des glaces à la dérive dans les eaux autour de l’île aussi tard qu’à la fin mai. Ces glaces peuvent nuire à la pêche et retarder l’arrivée du printemps.
Conservation
La conservation est un enjeu majeur du gouvernement et des groupes d’intérêt public de la province. Le vent et l’eau ont érodé une partie des meilleures terres agricoles de l’île. À l’origine de cette érosion sont la surexploitation des terres, la mécanisation grandissante, la dépendance aux engrais chimiques et l’enlèvement des haies. On estime, par exemple, que jusqu’à cinq tonnes de terre par hectare sont érodées chaque année du fait d’un champ labouré non protégé. Cette érosion du sol a aussi mené à l’envasement marqué du réseau hydrographique. En effet, beaucoup de ruisseaux qui étaient navigables au cours du dernier siècle sont à présent peu profonds et inutilisables.
Des groupes comme le Nature Trust de l’Île-du-Prince-Édouard essaient d’attirer l’attention de l’opinion publique sur plusieurs des sites naturels menacés de l’île. Cependant, la plupart des propriétés sont privées et donc susceptibles d’être victimes de développement inapproprié, de mauvaise utilisation ou de négligence involontaire.
La province abrite 21 parcs provinciaux ainsi que le parc national de l’Île-du-Prince-Édouard. Ce dernier est situé sur la côte centre-nord de l’île et comporte des plages de sable et des sentiers à travers la forêt acadienne.