Gino Odjick | l'Encyclopédie Canadienne

Article

Gino Odjick

Wayne « Gino » Odjick, joueur de hockey (né le 7 septembre 1970 à Maniwaki au Québec; décédé le 15 janvier 2023 à Vancouver en Colombie-Britannique). L’un des joueurs les plus populaires de l’histoire de la franchise des Canucks de Vancouver, Gino Odjick a inspiré les jeunes autochtones à travers le pays. Il était un partisan d’une éducation culturellement pertinente pour les enfants et les jeunes autochtones. Gino Odjick était membre de la Première nation Kitigan Zibi Anishinabeg, une communauté algonquine. C’était un attaquant dont la volonté de se battre sur la glace servait à protéger ses coéquipiers plus petits et plus habiles. Il a patiné pour quatre équipes de la Ligue nationale de hockey en 12 saisons. Pour la plupart de ces équipes, il a choisi de porter le chandail de hockey no 29, le même numéro que celui qui avait été attribué à son père au pensionnat indien.

Gino Odjick

Jeunesse et antécédents familiaux

Gino naît de Giselle et Joseph Odjick, et il est le seul garçon des six enfants du couple. Ils vivent sur la réserve Kitigan Zibi Anishinabeg, près de Maniwaki au Québec. La réserve est située à environ 150 kilomètres au nord d’Ottawa en Ontario. Le couple élève également plus de 30 enfants en famille d’accueil. Gino Odjick est d’abord nommé Wayne, mais il y a un autre Wayne Odjick sur la réserve alors sa famille finit par l’appeler Gino.

Le grand-père paternel de Gino Odjick, Basil Alias Odjick, travaille comme bûcheron avant de s’enrôler dans le Royal Regiment of Canada pendant la Deuxième Guerre mondiale (voir Royal Canadian Regiment). En 1944, il est tué au combat durant la libération du village français de Saint-Ouen-de-Tilleul en Normandie. Un oncle paternel de Gino Odjick est également tué au combat durant la guerre.

Enfant, Gino Odjick apprend à patiner sur des patinoires extérieures, où il peut participer à de longues parties de shinny avec d’autres garçons. Son père, qui a appris ce sport après avoir été contraint de fréquenter un pensionnat indien, l’entraîne comme défenseur. Au pensionnat, le numéro d’identification de son père était le numéro 29. Alors qu’il joue dans la Ligue nationale de hockey, Gino Odjick porte le chandail de hockey no 29 en son honneur.

Gino Odjick joue pour l’équipe de hockey de Maniwaki. Cette équipe participe au célèbre tournoi peewee qui se tient annuellement à la ville de Québec. Gino Odjick est un solide défenseur qui utilise sa carrure pour protéger son filet, tout en prenant plaisir à préparer les buteurs de l’équipe. Quelques années plus tard, il est recruté par les Hawks de Hawkesbury, une équipe de deuxième division dont les petits joueurs se font bousculer sur la glace. Avec les Hawks, on a besoin de lui pour défendre ses coéquipiers plutôt que pour jouer. Comme il se livre à des batailles, il intimide les joueurs les plus coriaces des équipes rivales, ce qui libère de l’espace sur la glace pour ses coéquipiers.

Carrière dans le hockey junior

Gino Odjick est transféré à l’aile gauche et il passe deux saisons avec le Titan de Laval de la Ligue de hockey junior majeur du Québec (voir Hockey junior majeur canadien). En 101 matchs, il marque 21 buts et 41 passes, tout en écopant de 558 minutes de pénalité. Sa présence permet à l’équipe du Titan d’atteindre les séries éliminatoires de la Coupe Memorial au cours des deux saisons. « C’est un leader dans le vestiaire, sur la glace, et les gars l’admirent », déclare l’entraîneur Paulin Bordeleau, un ancien joueur québécois de la Ligue nationale de hockey qui a joué avec les Canucks de Vancouver. « Il donne tout son cœur à l’équipe. »

Carrière dans la LNH

Les Canucks de Vancouver sélectionnent Gino Odjick en cinquième ronde, 86e au total, lors du repêchage de 1990 de la Ligue nationale de hockey. Il est dans les favoris du recruteur Ron Delorme, un ancien joueur d’origine métisse des Canucks. Avec ses 6 pieds 3 et ses 215 livres (190,5 centimètres, 97,5 kilogrammes), Gino Odjick est le deuxième homme fort choisi par les Canucks lors du repêchage. L’équipe sélectionne également Shawn Antoski, un autre homme de main, au deuxième choix du premier tour. À l’époque, Vancouver est considérée comme l’une des plus petites équipes de la LNH.

Gino Odjick commence la saison 1990-1991 avec l’équipe d’entraînement des Admirals de Milwaukee. Toutefois, il est appelé dans le club parent après un match au cours duquel les Canucks sont écrasés par Calgary (voir Flames de Calgary).

Le 21 novembre 1990, lors de ses débuts dans la LNH, Gino Odjick se bat avec les gros bras de Chicago, Dave « Charlie » Manson et Stu « The Grim Reaper » Grimson, dans deux bagarres en troisième période. « Je n’aimais pas leur façon de malmener nos petits joueurs », déclare Gino Odjick après un match. La foule locale scande son nom. « Gino! Gino! Gino! » Ce qui devient un refrain courant lors des matchs à domicile de Vancouver. Gino Odjick gagne également les surnoms de « Algonquin Assassin » et « Maniwaki Mauler ».

En 1993-1994, Gino Odjick marque 16 buts en jouant sur la ligne avec Pavel Bure. La présence de l’ailier costaud permet au « Russian Rocket », le surnom de Pavel Bure, de patiner plus librement. Tout joueur adverse prenant des libertés physiques avec Pavel Bure fait face aux foudres de Gino Odjick.

Les Canucks perdent le championnat de la Coupe Stanley cette saison-là, lors du septième match de la finale contre les Rangers de New York. Au cours de la saison 1996-1997, Gino Odjick mène la ligue en écopant de 371 minutes de pénalité, soit le 11e total le plus élevé pour un joueur au cours d’une saison.

Le 23 mars 1998, Gino Odjick est échangé aux Islanders de New York contre le défenseur Jason Strudwick. Au cours des cinq saisons suivantes, Gino Odjick joue pour les Islanders (82 matchs), les Flyers de Philadelphie (30 matchs) et les Canadiens de Montréal (49 matchs). Il subit une commotion cérébrale lors d’un match amical de hockey d’été, ce qui fait en sorte qu’il se retire de la LNH.

En 605 matchs de saison régulière dans la LNH, Gino Odjick marque 64 buts et 73 passes décisives. Il écope de 2567 minutes de pénalité, ce qui le place en 17e position sur la liste des leaders de tous les temps en carrière de la LNH pour le nombre de minutes de pénalité en 2023. Cela représente plus de 42 matchs complets passés au banc des pénalités. Avec les Canucks, il écope de 137 bagarres majeures et de 2127 minutes de pénalité, deux records pour le club.

Après le hockey

Mise au jeu de Gino Odjick

Après avoir pris sa retraite en tant que joueur professionnel en 2002, Gino Odjick s’installe à Vancouver où il dirige la Musqueam Golf and Learning Academy pour la Première nation Musqueam (voir aussi Premières nations en Colombie-Britannique). Gino Odjick est trilingue; il parle l’anglais, le français et l’ algonquin. Il est souvent sollicité pour motiver les jeunes autochtones en tant que conférencier inspirant. Il organise des ateliers partout en Colombie-Britannique, abordant des sujets comme l’intimidation, l’établissement d’objectifs, la création de liens et la communication efficace.

« L’éducation, c’est la liberté », déclare-t-il aux jeunes dans une lettre ouverte. « Je n’étais qu’un petit Indien de la “rez” (la réserve). Si j’ai réussi à le faire, ils le peuvent également. » En 2014, l’aréna de Maniwaki est renommé Le Centre Gino-Odjick en son honneur.

Diagnostic et décès

En 2014, Gino Odjick annonce qu’il a reçu un diagnostic d’amylose AL (primaire), une maladie rare et terminale. Elle limite la capacité du cœur à se dilater et à se contracter en déposant des protéines gélatineuses dans le muscle de l’organe. Il écrit dans une lettre publique : « Votre Gino. Vos encouragements “Gino” étaient mes préférés ». J’aimerais pouvoir les entendre à nouveau. » En réponse à cette lettre, des centaines de partisans se rassemblent devant l’hôpital général de Vancouver pour scander son nom comme ils le faisaient autrefois dans l’aréna de hockey. Sa maladie entre en rémission après un traitement expérimental.

Gino Odjick meurt d’une crise cardiaque à Vancouver le 15 janvier 2023, à l’âge de 52 ans.

Service commémoratif de Gino Odjick

Prix et distinctions