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Glaciers au Canada

Un glacier est une importante masse de glace, formée, au moins en partie, sur le continent et qui porte la marque d’un mouvement présent ou ancien. Créé par compactage et recristallisation de la neige en cristaux de glace, il contient aussi, en général, de l’air, de l’eau et des débris rocheux. Avec environ 200 000 km2 de couverture de glaciers dans l’Arctique et dans l’Ouest, le Canada abrite une part importante de tous les glaciers de la planète. Les scientifiques prévoient toutefois qu’en 2100, les glaciers de l’Alberta et de la Colombie Britannique auront perdu 70 % de leur volume de 2005 en raison du changement climatique.
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Glacier
Glacier dans le champ de glace de Columbia au parc national de Jasper.
Lillooet, glacier
Un glacier est formé par la compaction de neige transformée en cristaux de glace et renferme souvent de l'air, de l'eau et des débris de roches (Colour Library Books).

Mouvement des glaciers

Sous l’effet de la gravité, la glace des glaciers se déplace vers l’aval des pentes ou de façon radiale dans toutes les directions. Ces mouvements se produisent généralement par déformation interne (changements structurels dans le glacier) et par glissement de la base du glacier (lorsqu’il se déplace sur une couche de base d’eau de fonte). Les glaciers terminent leur parcours soit sur le continent, soit dans la mer sous la forme de banquise de glace, soit dans un lac. Bien que beaucoup plus lent, leur mouvement est comparable à l’écoulement d’un cours d’eau.

Types de glaciers

Il existe deux principales catégories de glaciers : les glaciers alpins et les glaciers continentaux.

Glaciers alpins

Les glaciers alpins se forment sur les montagnes dont l’altitude élevée et les températures froides permettent aux couches de neige de s’accumuler, de se tasser et de se transformer en glace. Les glaciers de vallée, dont le mouvement suit les pentes sous‑jacentes, constituent des exemples répandus de glaciers de ce type. Bien que variable, leur vitesse de déplacement ne dépasse habituellement pas un mètre par jour en moyenne. Toutefois, certains glaciers de vallée, appelés glaciers en crue, peuvent atteindre des vitesses de plus de 60 m par jour.

LE SAVIEZ‑VOUS?
Quand un processus politique ou sociétal prend beaucoup de temps, on utilise souvent en anglais l’adjectif « glacial » (glaciaire) pour décrire sa vitesse, en référence au mouvement lent des glaciers.

Il existe, de par le monde, des dizaines de milliers de glaciers de vallée. Au Canada, on les trouve surtout dans les hautes terres des systèmes montagneux de l’Ouest et dans les montagnes et régions montagneuses de l’archipel Arctique, par exemple dans les îles Axel Heiberg, Ellesmere, Devon et de Baffin. Si, souvent, leur longueur n’excède pas un kilomètre, d’autres sont bien plus longs, notamment le glacier Hubbard au Yukon et en Alaska, qui s’étend sur plus de 100 km.

Les glaciers de cirque se forment dans les dépressions de haute altitude au sommet des vallées. Ces petits glaciers peuvent prendre de l’ampleur pour devenir des glaciers de vallée.

Les glaciers de piémont se forment lorsque la glace s’écoule des vallées et atteint la plaine.

Glaciers continentaux

Plus épais que les glaciers alpins, les glaciers continentaux couvrent de vastes superficies des régions polaires de la Terre. Cette catégorie se subdivise en deux types différents. Les glaciers de plus de 50 000 km2 sont appelés inlandsis (par exemple, au Groenland et en Antarctique), tandis que l’on désigne ceux de dimension inférieure sous l’appellation de calottes glaciaires.

Les glaciers continentaux en forme de dôme sont peu entravés par la topographie et peuvent donc avancer dans toutes les directions. Les calottes glaciaires et les inlandsis se déplacent généralement à des vitesses plus lentes que les glaciers de vallée. On trouve plusieurs calottes glaciaires au Canada situées dans la Cordillère et dans l’archipel de l’Arctique.

Calotte glaciaire
Cette image montre la vitesse à laquelle les glaciers coulent en s'éloignant du centre de la calotte glaciaire Devon. Le bleu foncé indique une vitesse de 0 à 20 m par an, tandis que le rouge profond indique une vitesse de déplacement pouvant atteindre 350 m par an.
Calotte glacière Penny
Vestige de l'époque glaciaire du Wisconsin (photo de Barbara Brundege et d'Eugene Fisher).

Caractéristiques des glaciers

On peut observer, sur le glacier Athabasca ou aux alentours, dans la partie des montagnes Rocheuses du parc national Jasper, plusieurs phénomènes fréquemment causés par des glaciers. Alimenté par le champ de glace Columbia, le glacier Athabasca se contracte (on dit également qu’il se retire) depuis le milieu du 19e siècle. Sa surface présente des crevasses, c’est‑à‑dire des fissures se formant lorsque le glacier subit les contraintes d’un mouvement accéléré ou lorsqu’il passe sur un substratum (roche-mère) rocheux accidenté. Des masses de glace instables, appelées avalanches, y prennent naissance à partir des crevasses formées là où le glacier est suspendu à une protubérance tranchante du substratum rocheux, comme une falaise.

Glacier sur le mont Robson
Crevasse dans un glacier sur le mont Robson, 1913
Columbia, champ de glace
Le champ de glace Columbia

D’autres caractéristiques pouvant être observées dans les environs ont vu le jour durant le retrait du glacier Athabasca, notamment des moraines latérales et stadiaires, c’est‑à‑dire des masses de débris déposés le long de l’extrémité du glacier que l’on appelle son « pied ». De plus, l’eau de fonte des glaciers entraîne des débris qui s’amoncellent pour constituer des deltas ainsi que des plaines d’épandage fluvioglaciaires composés de sable et de gravier (voir aussi Esker).

LE SAVIEZ‑VOUS?
Il faut 150 à 200 ans pour que la neige sur le glacier Athabasca se transforme en glace, parcoure les 6 km du glacier et fonde lorsqu’elle arrive à son pied. Il s’agit d’un parcours relativement rapide par rapport à celui de glaciers plus grands et plus lents.

Répercussions du changement climatique sur les glaciers

Glacier fondant
Marqueur de lieu et de date pour un glacier dans le parc national de Jasper. Preuve évidente du réchauffement global.

Les températures moyennes mondiales ont augmenté à un rythme sans précédent au cours des deux derniers siècles en raison des effets de l’activité humaine sur le changement climatique. Avec des températures plus chaudes et des chutes de neige en baisse, de nombreux glaciers ont fondu en un temps plus court que celui nécessaire à une reconstitution de la masse de glace. Dans ce cadre, si ce processus se poursuit, on prévoit une augmentation du niveau de la mer qui aurait des répercussions sur des millions de personnes vivant, sur toute la planète, dans des régions côtières et sur des îles.

Une étude de 2015, rattachée à l’Université de Colombie‑Britannique, estime dans ses projections que d’ici 2100, les glaciers de l’Alberta et de la Colombie‑Britannique pourraient avoir perdu 70 % du volume qui était le leur en 2005. Ces glaciers s’amincissent à un rythme d’environ un mètre par an et leur perte de volume devrait atteindre son maximum entre 2020 et 2040. Avec plus de 17 000 glaciers, l’Alberta et la Colombie‑Britannique connaîtraient ainsi des changements exceptionnels en matière d’écosystèmes, d’alimentation en eau, d’agriculture et de tourisme.

Glacier Pedersen, Alaska (Avant)
Été 1917 (photo de Louis H. Pedersen).
Glacier Pedersen, Alaska (Après)
Été 2005. La fonte des glaciers est l'un des nombreux facteurs qui contribuent à la hausse du niveau de la mer à travers le monde. (Photo de Bruce F. Molnia.)

Voir également Glaciation; Iceberg; Régions froides du Canada.