Glass Orchestra
Glass Orchestra. Ensemble torontois de musique nouvelle exploitant exclusivement le médium du verre. Les instruments qu'il emploie sont faits sur commande ou à la main (harmonica, flûte ou xylophone de verre, par exemple) ou sont des objets « trouvés » (bols, verres à vin, bouteilles, tubes, etc.). Il s'agit du seul ensemble permanent de son genre dans le monde entier. Le Glass Orchestra fait remonter ses débuts à la fin de 1977, bien que trois de ses cinq « membres fondateurs », Miguel Frasconi, Marvin Green et John Kuipers, eussent travaillé auparavant avec ce médium en compagnie d'autres musiciens (notamment John Oswald) à l'Université York et à la Music Gallery. V. Eric Cadesky (Toronto, 1956) et Paul Hodge (Toronto, 1955) vinrent compléter la distribution en 1977. Après le départ de Kuipers en 1980, le Glass Orchestra survécut sous forme de quatuor. Green quitta en 1983, remplacé tour à tour par Gordon Phillips pour un bref laps de temps, Jon Siddall (1983-1985), John Pucchielle (1985-1989), Phillips de nouveau (1989-1991), Michael J. Baker (Edmonton 11 août 1949 - Toronto 9 septembre 2000) à partir de 1991, et par Bill Parsons. Frasconi (parti en 1986) eut pour successeurs Rob Poizner (1986-1988) puis Richard Sacks à partir de 1988.
Rayonnant à l'origine à partir de la Music Gallery de Toronto, le Glass Orchestra s'est produit souvent dans les musées et les galeries d'art. Lorsque la Music Gallery a déménagé, en 2000, le Glass Orchestra s'est trouvé un nouveau lieu, The 401, qui est un collectif d'artistes de la rue Richmond, à Toronto.
Spectacles
Le Glass Orchestra présente des spectacles à Toronto deux fois par an. Il a fait beaucoup de tournées. L'Evergreen Ensemble et le musicien de musique électronique Eugene Martynec furent parmi ses invités spéciaux. Le Glass Orchestra a offert des prestations au Centre des sciences de l'Ontario, en 1979, 1987 et 1988, à l'Expo 86, ainsi qu'au Festival international de musique actuelle de Victoriaville, en 1987. On l'a souvent entendu à la radio de Radio-Canada.
L'ensemble fit ses débuts européens en 1980 à Berlin et à Francfort; il retourna à Berlin en 1981 à l'occasion du Total Music Meeting, puis en 1982 pour l'exposition O Kanada. Il s'est également produit à Londres (Victoria & Albert Museum, 1981), Brême (Übersee Museum, 1981) et Amsterdam (Fest de Ijsbreker, 1985). Il fit ses débuts aux États-Unis en 1981 à l'Université d'État de New York, à Purchase, ainsi qu'au 49th Parallel, à New York. Parmi ses autres engagements aux États-Unis, citons les festivals internationaux de musique de verre à Columbus, en Ohio, (1983), et à Oxford, en Ohio, (1985), ainsi qu'à New Music America à Washington, D.C. (1983). Une tournée asiatique en 1989 conduisit le groupe en Chine, à Taïwan, à Macao, au Japon, en Thaïlande (où il joua pour la princesse Sirindhorn en compagnie de l'ensemble traditionnel thaïlandais Fong Nam), en Malaisie et à Singapour. Depuis, le Glass Orchestra a fait beaucoup de tournées aux États-Unis, en Asie du Sud-Est, en Chine et au Japon. Des tournées récentes l'ont amené à Taïwan (2000) et à Singapour (2003). Il a joué lors de l'inauguration du Pittsburgh Glass Center durant le gala Meltdown '01, en octobre 2001.
Style, répertoire et instruments
Pour jouer, le Glass Orchestra s'installe sur quatre tapis, un sur chaque côté d'un gros cube fait de tiges de métal. Les différents instruments de l'ensemble, qui pèsent au total une demi-tonne, sont suspendus à la structure de métal ou placés sur les tapis. Les membres du Glass Orchestra se produisent habituellement sur des scènes éclairées à la chandelle dans des salles obscures parce qu'ils « aiment voir les centaines de réflexions sur les instruments » (site web du Glass Orchestra).
Le Glass Orchestra a également beaucoup développé l'art de fabriquer des instruments de verre. Le fait que les instruments confectionnés soient fragiles et qu'ils brisent facilement souligne la nature exploratoire et improvisatrice de l'ensemble, qui voit dans de tels bris des occasions de découvrir diverses propriétés aux morceaux qui proviennent de l'instrument brisé.
L'ensemble a débuté en suivant plutôt les traditions d'avant-garde des explorations sonores. Bien qu'il soit surtout un ensemble d'improvisation, il interprète des œuvres écrites. Les commandes comprennent des œuvres de Drew Krause, de John Mark Sherlock et de Jeff Harriott. Depuis ses débuts, le Glass Orchestra a diversifié son répertoire et inclus des influences du jazz (comme avec All that Glazz) et de la musique balinaise (comme avec Neo Mandatto, une pièce influencée par le gamelan). Il peut aussi bien présenter un spectacle familial qu'un paysage sonore qui lui est caractéristique (comme son classique Dusk).
Enregistrements
Bien que les propriétés des instruments de verre représentent un défi pour les enregistrements, l'orchestre a produit cinq albums : un microsillon, The Glass Orchestra (1977, Music Gallery Editions MGE-10), le maxi 45t. Tales from Siliconesia (1980, GO-01) et les CD Human (1988, GOMUSE Si-02) et Live From the Archives Vol I and II (2007). Il a enregistré la bande sonore du film hollywoodien Jeune fille interrompue (V.O. Girl, Interrupted), en 2000.
Bibliographie
Ray CONLOGUE, « Strange sounds on stranger instruments », Globe and Mail, 2 juillet 1977.
V. Eric CADESKY, « Cooking with glass », Musicworks, automne 1982.
Michael R. DOBINSON, « Fragile sounds for transitory instruments: the music of the Glass Orchestra », Musicworks, 65, été 1996.
Elissa POOLE, « Of shards, snifters and didgeridoos », Globe and Mail, 24 mai 1997
Alan FERRIS, « Tune in to glass music », Guelph Mercury, 4 mars 1999.
New Grove Dictionary of Musical Instruments.