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Glen Murray

Glen Ronald Murray, homme politique, maire de Winnipeg (1998-2004), député provincial de l’Ontario (2010-2017) (né le 26 octobre 1957 à Montréal au Québec). Glen Murray est devenu le premier maire ouvertement homosexuel d’une grande ville nord-américaine lorsqu’il a été élu maire de Winnipeg en 1998. En 2010, après avoir déménagé à Toronto, il a été élu à l’Assemblée législative de l’Ontario. Il a occupé plusieurs postes au sein du Cabinet des gouvernements libéraux de Dalton McGuinty et de Kathleen Wynne. Glen Murray s’est retiré de la politique en 2017 pour diriger le Pembina Institute. Il a ensuite tenté sans succès de devenir chef du Parti vert fédéral et maire de Winnipeg.

Jeunesse et éducation

Glen Murray naît à Montréal d’un père irlandais et d’une mère ukrainienne. Il étudie au Collège John Abbot et à l’Université Concordia, où il est président du syndicat étudiant.

Débuts de carrière

Après avoir obtenu son diplôme, Glen Murray trouve du travail aux bureaux de Postes Canada à Winnipeg. Rapidement, il s’implique activement dans la politique du Manitoba. Il mène une campagne pour que le Code des droits de la personne du Manitoba, adopté en 1987, protège contre la discrimination fondée sur l’orientation sexuelle. (Voir aussi Droits des 2SLGBTQ+ au Canada.)

Avec la montée de la crise du sida, Glen Murray devient un défenseur de plus en plus actif de la communauté homosexuelle. Cette crise coûte la vie à plus de 40 de ses amis. Cette expérience le pousse à participer à la création du Village Clinic, l’un des premiers centres de dépistage, de traitement et de prévention du sida. Il contribue également à la fondation de la Société canadienne du sida en 1986. Il travaille ensuite avec l’Organisation mondiale de la santé sur des initiatives de prévention du VIH.

Conseiller municipal de Winnipeg (1989–1998)

En 1989, Glen Murray se présente avec succès au conseil municipal de Winnipeg. Il représente le quartier de Fort Rouge en faisant partie d’une liste libérale de gauche appelée « Winnipeg into the Nineties ». Il est réélu en 1992 et en 1995. Il attire l’attention des médias en tant que critique véhément de la mairesse de l’époque, Susan Thompson. Glen Murray tente ensuite avec succès d’être élu maire en 1998, lorsque Susan Thompson quitte la politique municipale. Le 28 octobre 1998, Glen Murray est élu maire avec 50,55 % des voix.

Maire de Winnipeg (1998–2004)

Malgré le fait qu’au départ, il a la réputation d’être de gauche, le comité exécutif de politique de Glen Murray est initialement dominé par des conseillers pro-entreprises. Glen Murray réduit les impôts fonciers de 8 % entre 1998 et 2002. Il instaure également un gel des impôts municipaux en 1998 qui dure jusqu’en 2013.

Au cours de son mandat, Glen Murray améliore l’aide municipale à l’établissement des immigrants et il lance un programme visant à faciliter le parrainage privé des réfugiés. Il supervise également la création du Citizen Equity Committee, qui a pour but de diversifier la main-d’œuvre municipale. Comme la population autochtone de la ville augmente, Glen Murray met sur pied un comité pour étudier les moyens de mieux intégrer ces communautés dans le tissu social de la ville. Le comité demande une plus grande représentation autochtone dans la main-d’œuvre de la ville, la mise en place de nouvelles initiatives en matière de logement et l’amélioration du dialogue entre les communautés autochtones et la ville.

Glen Murray devient également engagé au sein de la Fédération canadienne des municipalités. Il préside le caucus des maires des grandes villes à une époque où ceux-ci réclament des mesures plus énergiques pour générer des revenus. Divers majeurs projets de développement ont lieu au cours du mandat de Glen Murray. Parmi ceux-ci sont incluses la construction du campus du centre-ville du Red River College et la construction du Musée canadien des droits de la personne.

Glen Murray est une personnalité très populaire et il est réélu avec 50,63 % des voix en 2002. (Son plus proche concurrent, Allan Golden, obtient 37,56 % des voix.) Mais il doit également faire face à certaines critiques en tant que maire. Il s’était engagé à protéger l’édifice historique Eaton du centre-ville, mais finalement il permet que l’édifice soit démoli pour faire place à l’aréna de hockey qui accueille maintenant les Jets de Winnipeg. Comme l’écrit le politologue Christopher Leo, les détracteurs de Glen Murray font également valoir qu’il est « trop visionnaire et ils lui reprochent de ne pas mettre ses propres idées en œuvre avec efficacité ».

En 2004, Glen Murray démissionne pour se présenter aux élections au Parlement comme candidat du Parti libéral dans la circonscription de Charleswood–St. James. Il perd contre Steven John Fletcher du Parti conservateur par seulement 734 voix.

Au cours des années qui suivent, les commentateurs ont des opinions mitigées au sujet du mandat de Glen Murray. Le Service de police de Winnipeg réussit à obtenir un financement accru après 2004. Le gel des impôts mis en place par Glen Murray entraine une diminution du financement des programmes sociaux. De plus, le successeur de Glen Murray, Sam Katz, est partisan d’une approche de gouvernement réduit. Par conséquent, certains des programmes lancés sous la direction de Glen Murray sont rapidement abandonnés.

Député provincial de l’Ontario (2010–2017)

Après sa défaite électorale de 2004, Glen Murray déménage à Toronto. Une bourse de recherche à l’Université de Toronto lui a été offerte. Son conjoint, Rick Neves, a un nouvel emploi d’infirmier en neurochirurgie. En 2007, Glen Murray devient président de l’Institut urbain du Canada, un groupe de réflexion qui se concentre sur la politique municipale et le développement urbain.

En 2010, Glen Murray fait un retour en politique électorale, cette fois-ci en se présentant aux élections provinciales avec les libéraux de l’Ontario, et en remportant la victoire. Au cours des années suivantes, Glen Murray occupe cinq postes ministériels différents dans les gouvernements de Dalton McGuinty et de Kathleen Wynne. Il est d’abord ministre de la Recherche et de l’Innovation; ensuite, il est ministre de la Formation et des Collèges et Universités; puis ministre de l’Infrastructure; ensuite, ministre des Transports; et finalement, ministre de l’Environnement et de l’Action en matière de changement climatique. Dans ces fonctions, Glen Murray supervise un certain nombre d’initiatives, notamment l’expansion de l’infrastructure cyclable de l’Ontario et la mise en œuvre du plan de plafonnement et d’échange de droits d’émission pour la taxe sur le carbone.

Carrière ultérieure

En 2017, alors que le gouvernement de Kathleen Wynne est en chute libre dans les sondages, Glen Murray démissionne de son poste à Queen’s Park. Il accepte une offre pour son « emploi de rêve » en tant que directeur général du Pembina Institute à Calgary. Il continue à habiter à Toronto et il travaille à distance pour Pembina. Un an plus tard, il quitte l’organisme environnemental à but non lucratif et il retourne à Winnipeg. Il déclare qu’il n’a aucune envie de retourner en politique.

Toutefois, en 2020, Glen Murray se présente à la direction du Parti vert fédéral et il perd, terminant quatrième. En 2022, il se présente pour être réélu en tant que maire de Winnipeg. Ses chances de succès semblent bonnes. Mais pendant la campagne, la CBC diffuse une enquête sur son passage au Pembina Institute. L’enquête révèle que Glen Murray a été contraint de quitter l’organisme en raison de son style de gestion « chaotique ». Glen Murray obtient finalement 25 % des voix, soit deux points de moins que son principal adversaire, le conseiller Scott Gillingham.

Voir aussi Politique au Manitoba; Politique en Ontario.

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