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Brian Bowman

Brian Thomas Douglas Bowman, juge, avocat, maire de Winnipeg de 2014 à 2022 (né le 18 août 1971 à Winnipeg au Manitoba). Avocat métis spécialisé dans le droit à la vie privée et le droit des médias sociaux, Brian Bowman a été le premier maire autochtone de Winnipeg lors des élections du 22 octobre 2014. Brian Bowman est un homme d’affaires centriste, et il a servi deux mandats complets avant de se retirer en 2022. Il a été nommé juge à la Cour du Banc du Roi en décembre 2023.

Brian Bowman

Enfance et carrière dans le droit

Brian Bowman naît en 1971. Son père est un ouvrier qualifié et sa mère est agente immobilière. Il grandit principalement à Charleswood, une banlieue de classe moyenne de Winnipeg.

Brian Bowman obtient un diplôme en histoire et en sciences politiques à l’Université du Manitoba. Il obtient ensuite un diplôme à la faculté de droit de l’Université de Toronto. Alors qu’il étudie en droit, il est élu président de la Students' Law Society.

Durant ses études, Brian Bowman est également actif au sein du Parti progressiste-conservateur (PC), aux niveaux fédéral et provincial. Il est président de l’aile jeunesse du parti du Manitoba. Il travaille également sur la campagne de Joe Clark lors du retour de ce dernier en tant que chef du Parti conservateur fédéral en 1998.

Peu après avoir terminé ses études en droit en 1999, Brian Bowman retourne à Winnipeg avec sa femme, Tracy Kozar Bowman, pour entamer une carrière d’avocat. Il concentre sa pratique sur la protection de la vie privée, de l’accès à l’information et des médias sociaux. Avant de se présenter comme candidat au poste de maire, Brian Bowman est l’un des associés de Pitblado, un important cabinet d’avocats de Winnipeg.

Tout en pratiquant le droit, Brian Bowman se fait connaître du public en tant que président de la Chambre de commerce et du Musée des beaux-arts de Winnipeg. Il est également un commentateur médiatique fréquent en ce qui concerne les médias sociaux et les questions liées à la protection de la vie privée. En 2011, Brian Bowman est présenté comme un possible candidat pour diriger le Parti conservateur provincial du Manitoba suite à la démission du chef de parti Hugh McFadyen.

Élections municipales de 2014

En 2014, la campagne municipale de Winnipeg débute dans un climat d’inquiétude de la part du public concernant des affaires et des transactions foncières douteuses impliquant le maire sortant de Winnipeg, Sam Katz, et plusieurs hauts fonctionnaires de la mairie.

Brian Bowman entre dans la course le 6 mai 2014. Il passe la majeure partie de l’été à talonner la candidate en tête de file Judy Wasylycia-Leis, une ancienne députée du NPD qui se présente pour la deuxième fois au poste de maire. Cinq autres candidats, dont deux anciens conseillers municipaux, sont également en lice.

Résolument tourné vers les affaires et centriste dans sa politique, Brian Bowman s’inspire d’autres maires urbanistes populaires de l’ouest du Canada, comme Don Iveson d’Edmonton, et Naheed Nenshi de Calgary. Il s’engage à mener une campagne positive, promesse qu’il tient largement. Comme il manque d’expérience au gouvernement et au conseil municipal, Brian Bowman est critiqué pour sa proposition d’un programme trop ambitieux. Son programme prévoit la construction des six tronçons d’un système de transport en commun rapide en 15 ans. Il promet de stimuler la population résidentielle anémique du centre-ville et de limiter les augmentations de l’impôt foncier au taux d’inflation. Il s’engage également à diriger un gouvernement honnête, innovateur et transparent. Il s’oppose fréquemment à Judy Wasylycia-Leis, une politicienne de carrière.

La campagne de Brian Bowman est gérée par une équipe de jeunes organisateurs politiques, dont un grand nombre sont membres du Parti conservateur. Ils s’appuient solidement sur les médias sociaux, sur l’image de marque et sur les nouvelles technologies pour inciter les citoyens à voter. Brian Bowman obtient du soutien important, incluant celui de l’ancien premier ministre du Manitoba Gary Filmon, et du propriétaire des Jets de Winnipeg, Mark Chipman.

Dans les derniers jours précédant les élections du 22 octobre, il semble pour plusieurs que Judy Wasylycia-Leis a de grandes chances de l’emporter. Mais le soir des élections, Brian Bowman remporte une victoire surprenante, avec 47,5 % des voix. Fortement soutenu dans les banlieues, il obtient 111 504 votes, près du double des 58 440 votes obtenus par Judy Wasylycia-Leis.

Maire

Brian Bowman prête serment pour devenir le 43e maire de Winnipeg le 4 novembre 2014. Il est considéré comme étant le premier maire autochtone de la ville, étant descendant de Métis de la colonie de la rivière Rouge. Il est réélu en 2018, avec 53,3 % des voix.

En janvier 2015, un article de couverture du magazine Maclean’s qualifie Winnipeg de « ville la plus raciste du Canada ». Cela déclenche une discussion accrue sur les relations avec les Autochtones dans la ville. Brian Bowman convoque une conférence de presse avec des dirigeants autochtones et il parle avec émotion de son héritage métis, qui n’a pas été un thème important lors de sa campagne. Plus tard, Brian Bowman organise un sommet contre le racisme et déclare l’année 2016 comme année de réconciliation. La réconciliation entre le gouvernement et la communauté autochtone de Winnipeg demeure un thème majeur de son mandat de maire. Lorsque Brian Bowman quitte ses fonctions en 2022, la conseillère Sherri Rollins déclare : « Sa meilleure réalisation a été de maintenir le dialogue sur la réconciliation à Winnipeg ».

Les premières années de mandat de Brian Bowman sont largement passées à réorganiser et à recruter de hauts fonctionnaires municipaux, à gérer les conséquences d’un projet du quartier général de la police qui dépasse considérablement le budget initialement prévu, est à s’embourber dans des allégations de corruption. En réponse, il soutient une enquête provinciale sur la gestion du projet par la ville et sur d’autres transactions immobilières.

Il dirige également le développement d’un programme de gestion des actifs municipaux conçu pour suivre et améliorer la qualité des infrastructures municipales, comme les parcs, les routes et les conduites maitresses d’eau.

Le plan municipal phare de Brian Bowman, « OurWinnipeg 2045 », est approuvé en mai 2022. Le plan contient 21 objectifs politiques sur les thèmes de la durabilité, de l’équité et de la croissance. Il comprend un plan directeur des transports, un plan d’élimination des déchets et un plan d’action climatique. Il précise également plusieurs manières de mesurer les progrès réalisés par rapport aux objectifs politiques, comme la population, les mises en chantier, les taux d’obtention de diplômes d’études secondaires et la consommation d’eau.

Cependant, certaines des mesures prises par Brian Bowman suscitent des critiques. Afin de financer les infrastructures pour s’adapter à la population croissante de Winnipeg, il introduit des frais de développement en 2016. Il impose aux promoteurs une taxe de 500 $ par 100 pieds carrés pour les nouveaux développements résidentiels. La mise en place de frais suscite un tollé chez les promoteurs. En 2017, le Urban Development Institute et la Manitoba Home Builders’ Association lancent une contestation judiciaire de cette politique. En 2020, un tribunal provincial statue que bien qu’il soit raisonnable pour la ville de lancer ce programme, certains aspects sont inconstitutionnels. La ville est contrainte de rembourser 30 millions de dollars qu’elle a collectés dans le cadre de ce programme. Brian Bowman souligne que la décision valide en principe le droit de la municipalité de prélever une taxe d’impact.

La plateforme ambitieuse de Brian Bowman n’est que partiellement réalisée durant son mandat de maire. Il a fait campagne pour l’achèvement de six lignes rapides de transport en commun à Winnipeg d’ici 2030, chacune étant dotée d’une voie réservée aux autobus. Lorsqu’il quitte ses fonctions en novembre 2022, un seul de ces projets est achevé : un prolongement de 7 km du Transitway vers le sud-ouest. Aucun plan précis n’est en place pour les autres.

Certains des obstacles sont dus à des problèmes de calendrier. Durant les deux premières années du mandat de Brian Bowman, le gouvernement du Manitoba, dirigé par le premier ministre néo-démocrate Greg Selinger, soutient fortement les projets d’infrastructures municipales. Mais en 2016, le progressiste-conservateur Brian Pallister entre au pouvoir en tant que premier ministre et n’a aucune intention de fournir du financement au-delà du Transitway du sud-ouest.

La pandémie de COVID-19 pose également des problèmes au programme de transport en commun de Brian Bowman, car elle mène à une chute précipitée de l’achalandage. La ville doit également dépenser près de 700 000 $ pour la réparation des abribus, ce qui est possiblement lié à la flambée d’itinérance qui se produit pendant la pandémie, qui incite certains itinérants à se réfugier dans les abribus.

D’autres éléments des plans de transport en commun de Brian Bowman connaissent un succès mitigé. Il tient sa promesse d’augmenter le nombre d’abribus chauffés. Avec le soutien du conseil municipal, il fait également progresser les efforts de longue date de la ville pour améliorer les infrastructures pour les piétons et les cyclistes. Mais sa proposition de wi-fi gratuit dans les autobus de la ville est abandonnée en 2019 après un projet pilote.

Vers la fin du mandat de Brian Bowman, celui-ci reconnaît que ses politiques visant à réduire l’itinérance ont été décevantes. Son plan de dix ans pour lutter contre l’itinérance ne reposait pas sur le financement des niveaux supérieurs de gouvernement. « Cette stratégie n’a pas réussi », déclare-t-il, « en partie parce que le premier ministre Brian Pallister était “absent au combat” dans ce dossier. »

Brian Bowman choisit de ne pas se présenter aux élections municipales de Winnipeg en 2022. Les élections sont remportées par Scott Gillingham, un ancien pasteur et conseiller municipal fiscalement conservateur.

Vie personnelle et autres activités

Brian Bowman et sa femme, Tracy Kozar Bowman, ont deux fils : Hayden et Austin. Brian Bowman est président du Musée des beaux-arts de Winnipeg, de la Chambre de commerce de Winnipeg, de l’Association des anciens de l’Université du Manitoba, de la section du droit de la vie privée et de l’accès à l’information de l’Association du Barreau canadien, et de la section du droit de la technologie et de la propriété intellectuelle de l’Association du Barreau du Manitoba. Il est également l’entraîneur de l’équipe de hockey de son fils Hayden.

Carrière après la politique

En juin 2023, Brian Bowman commence à travailler pour Canada Life, une compagnie d’assurance et de services financiers basée à Winnipeg, en tant que vice-président du développement durable et de l’impact social. En décembre 2023, le ministère fédéral de la Justice annonce que Brian Bowman est nommé juge à la Cour du Banc du Roi au Manitoba.

Voir aussi Politique au Manitoba.