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Jyoti Gondek

Prabhjote « Jyoti » Gondek (née Grewal), professeure d’université, consultante, politicienne municipale, mairesse de Calgary depuis 2022 (née en 1969, à Londres, au Royaume-Uni). Jyoti Gondek a fait ses débuts en consultation communautaire et enseignement universitaire avant d’effectuer un mandat (2017-2021) en tant que conseillère du quartier 3 de Calgary. Elle a ensuite été élue le 18 octobre 2021 pour succéder à Naheed Nenshi à la mairie de Calgary, devenant la première femme à occuper ce poste.

Jeunesse

Prabhjote Grewal naît à Londres, en Angleterre, en 1969. Ses parents, Surjit Kaur Grewal et Jasdev Singh Grewal, ont émigré de la région du Pendjab, en Inde. (Voir Canadiens de l’Asie du Sud.) Son prénom, Prabhjote, signifie « petite flamme » ou « lumière divine » en pendjabi. Dès son enfance, elle acquiert le surnom très répandu Jyoti (prononcer Joe-di).

Alors qu’elle a quatre ans, ses parents s’installent au Canada à la recherche de meilleures possibilités de carrière. Connaissant peu le pays, ils choisissent une ville située au centre et s’installent à Winnipeg, au Manitoba. Son père, Jasdev, est avocat au bureau provincial du cadastre. Pour cette raison, la famille vit dans différentes communautés, notamment Neepawa, Portage la Prairie et Brandon, où Jyoti complète ses études secondaires.

Formation

Jyoti Gondek entreprend ses études post-secondaires à l’Université de Colombie-Britannique mais passe rapidement à l’Université du Manitoba. Elle obtient un diplôme en sociologie et criminologie. En 1996, elle épouse Todd Gondek, qu’elle a connu à l’université, dans une cérémonie de mariage sikh traditionnelle.

En 2003, elle obtient sa maîtrise en sociologie des organisations à l’Université de Calgary. Son sujet de recherche est la responsabilité sociale des entreprises et le comportement des compagnies de pétrole et de gaz. Elle travaille également comme analyste des politiques pour le gouvernement provincial, étudiant les moyens d’améliorer les refuges pour les femmes.

Consultation et milieu universitaire

Jyoti et Todd Gondek passent une année à Wainwright, en Alberta, où Todd, ingénieur géologique, travaille dans le secteur pétrolier. Ils déménagent ensuite à Calgary, où Jyoti a trouvé un emploi à la centrale de caisses de crédit de l’Alberta. Leur enfant Justice naît en 2004. Jyoti Gondek fonde une entreprise de consultation, Tick Consulting, qui offre ses services aux entreprises désireuses de devenir plus socialement responsables. Elle est très active dans la communauté sikhe de la ville et joue un rôle important pour que le pendjabi soit reconnu comme une langue seconde optionnelle dans les écoles de Calgary. Elle siège également dans de nombreux conseils d’administration, dont ceux de la Northern Hills Community Association et du centre récréatif à but non lucratif Vivo for Healthier Generations.

En 2009, Jyoti Gondek s’inscrit au programme de doctorat en sociologie urbaine de l’Université de Calgary. Ses recherches portent sur les défis des zones mixtes rurales-urbaines et les obstacles au progrès socialement équitable. Après avoir obtenu son diplôme en 2014, elle devient directrice du Westman Centre for Real Estate Studies de l’Université de Calgary et enseigne en tant que chargée de cours. (Voir aussi L’immobilier au Canada.) Elle siège également en tant que représentante citoyenne à la Commission d’aménagement de Calgary et travaille dans trois campagnes électorales municipales.

Conseillère du quartier 3

Jyoti Gondek a déjà déclaré que tout en croyant à l’importance de la recherche et du militantisme, « elle a pris conscience qu’elle devrait peut-être essayer d’obtenir un siège à la table, et devenir plutôt une décideuse ». En 2017, elle se présente au conseil municipal de Calgary pour le quartier 3, dans le centre nord de la ville. Elle habite le quartier depuis 20 ans et est très connue grâce à son engagement communautaire. Avec trois autres candidats, elle vise le siège détenu depuis 10 ans par Jim Stevenson, qui a décidé de ne pas se représenter. (Jyoti Gondek a été directrice de campagne de Jim Stevenson lors de l’élection précédente.)

La campagne de Jyoti Gondek porte sur l’amélioration des infrastructures, le transport en commun et les possibilités d’activités récréatives du quartier. Elle décline les tentatives de la ranger à droite ou à gauche, affirmant qu’elle est centriste et que le fait de caractériser les gens et les positions selon l’idéologie ne contribue en rien à faire avancer les questions importantes. Elle souligne également la nécessité d’une collaboration entre le secteur public, le secteur privé et les acteurs sociaux pour assurer une croissance urbaine viable.

Le 17 octobre 2017, elle obtient 7 746 votes, soit 2 800 de plus que son plus proche adversaire. Sa victoire fait d’elle une des trois femmes siégeant au nouveau conseil municipal. Dans une entrevue, le soir de l’élection, elle souligne l’importance de voir au-delà de ce fait. « C’est drôle, car je doute qu’en interviewant un des conseillers masculins élus aujourd’hui on ait l’idée de lui demander ce que pense-t-il du fait d’être un homme au sein du conseil. Mon sexe n’a joué aucun rôle dans ma décision de me présenter. », dit-elle.

Jyoti Gondek se consacre à agrandir la ligne verte pour relier le quartier 3 au centre-ville. Elle milite aussi pour la réforme de la police, un financement provincial plus durable et prévisible pour Calgary, un nouvel aréna pour l’équipe de hockey de la ville, les Flames de Calgary, et le développement de nouvelles collectivités dans les zones de banlieue de la ville.

Candidature à la mairie

En janvier 2021, après que Naheed Nenshi a annoncé qu’il ne se représentera pas pour un quatrième mandat à la mairie de Calgary, Jyoti Gondek présente sa candidature pour lui succéder. Sur les 27 candidats à la mairie, elle est la seule avec deux autres candidats, les conseillers Jeromy Farkas et Jeff Davison, à être considérée comme ayant une chance de l’emporter.

La campagne de Jyoti Gondek met de l’avant trois priorités : traiter les citoyens comme des investisseurs cherchant un bon retour sur investissement, réduire le montant des recettes fiscales transféré à la province, et un plan de reprise économique inclusif. Elle soutient que dans ce cadre de travail, la ville peut répondre aux défis du changement climatique et de l’itinérance tout en améliorant la résilience sociale et économique, en soutenant les arts, et en construisant une nouvelle ligne de transport en commun.

Le 18 octobre 2021, Jyoti Gondek remporte une majorité dans chacun des 14 quartiers de Calgary et 45 % de l’ensemble du vote. Jeromy Farkas arrive deuxième avec 30 % du vote. Jyoti Gondek est assermentée le 25 octobre. Elle déclare que par sa victoire, qui s’ajoute à celle d’Amarjeet Sohi, un immigrant indien sikh, à la mairie d’Edmonton le même jour, les Albertains ont envoyé un important message : « Nous avons maintenant adopté l’idée que des femmes et des personnes de couleur peuvent occuper des fonctions de leadership supérieures. Je suis heureuse que la population puisse se refléter dans son gouvernement local. »

La mairie de Jyoti Gondek

Jyoti Gondek se met immédiatement au travail pour réaliser les promesses de sa campagne. En novembre 2021, le conseil municipal déclare à son initiative l’état d’urgence climatique à Calgary. La déclaration permet au conseil de considérer toutes les actions futures en relation avec leurs effets sur le changement climatique. Toutefois, certains critiques lui reprochent l’échec du contrat pour le nouvel aréna de hockey, qu’ils attribuent à l’augmentation des taxes foncières qu’elle a décidée.