Guylaine Tremblay, comédienne (née le 9 octobre 1960 à Petite-Rivière-Saint-François, au Québec). Favorite du petit écran grâce au rôle-titre de la série Annie et ses hommes, celle qui fut auparavant la Caro de La Petite Vie a beaucoup joué au théâtre (plus de 40 spectacles), où elle se fait désormais plus rare, tandis que le cinéma lui offre de beaux personnages.
À sa sortie du Conservatoire dramatique de Québec en 1984, Guylaine Tremblay monte sur les planches du Théâtre de la Bordée dans Monogamy de Louis Saïa. Des débuts porteurs, puisque celui-ci lui confiera le rôle de Luce dans sa pièce Les Voisins en 1988, rôle qu'elle sera appelée à reprendre quatorze ans plus tard au Théâtre Jean-Duceppe, dans la mise en scène de Denis Bouchard. Avant de poursuivre sa carrière à Montréal, elle travaille dans tous les théâtres de Québec: au Théâtre Repère, au Niveau Parking, au Bois-de-Coulonge, au Trident, auprès de Michel Nadeau, Robert Lepage, Jacques Lessard, et remporte trois prix d'interprétation. Depuis Marie Laberge (Aurélie ma sœur, Trident, 1988), elle met sa voix grave et sa présence intense au service des auteurs québécois: on la voit chez Michel Tremblay (Albertine, en cinq temps, Espace GO, 1995), Serge Boucher (24 Poses (portraits), Th. d'Aujourd'hui, 1999), Jean-François Caron (Saganash, Th. d’Aujourd'hui/Th. de Chatillon, 1995) et Robert Gravel (Durocher le milliardaire, NTE, 1991). Cofondatrice du Groupement Forestier du Théâtre avec Alexis Martin, Daniel Brière et Gary Boudreault en 1995, elle interprète la terre à terre Guylaine dans Matroni et moi d'Alexis Martin, le premier spectacle de la compagnie. Si elle fait preuve d'une aise évidente dans le réalisme, Guylaine Tremblay campe avec énergie des personnages de comédies classiques, comme Lisette dans le Jeu de l'amour et du hasard de Marivaux (Trident, 1989, mise en scène Jacques Lessard), Mariane dans l'Avare de Molière (Trident, 1989, m.e.s. Jean-Pierre Ronfard,), Brigida dans La Trilogie de la villégiature de Goloni (TNM, 1991, m.e.s. Guillermo de Andrea), sans oublier une inénarrable Toinette dans Le Malade imaginaire (Rideau Vert, 1996, m.e. s. G. de Andrea). Guylaine Tremblay a en outre été joueuse (1987-1993), puis coach (2001-2002) au sein de la Ligue Nationale d'Improvisation.
Au cinéma, elle reprend avec le même succès, dans l'adaptation réalisée par Jean-Philippe Duval (1999), son rôle dans Matroni et moi. Certains réalisateurs ont su l'entraîner vers un jeu plus introspectif: Catherine Martin pour Mariages (2001) et, dans un registre moins grave, Claude Meunier pour sa comédie dramatique Le Grand Départ (2008). Mais c'est Bernard Émond qui, après le beau personnage d'Angela dans 20H17 rue Darling (2003), lui offre ce qui demeure à ce jour son plus grand rôle au grand écran dans Contre toute espérance, où elle interprète avec une puissance saisissante la combative Réjeanne, dont le mari (Guy Jodoin) est victime d'un accident vasculaire cérébral. Ce rôle lui vaut le prix Jutra de l'interprétation féminine en 2008.
Vedette du petit écran, elle obtient plusieurs prix Gémeaux et MétroStar (aujourd'hui prix Artis) au fil des ans pour son rôle dans Annie et ses hommes (2002-2009), où son personnage d'épouse et de mère aimante rallie le grand public. Elle reçoit aussi des récompenses pour Emma et La Petite Vie, ainsi que pour Albertine, en cinq temps et 24 Poses (portraits), adaptations pour la télévision de pièces qu'elles a interprétées au théâtre.