Bouchard, Denis
Denis Bouchard, comédien, metteur en scène et auteur (Québec, 9 octobre 1953). Diplômé de l'École nationale de théâtre en 1978, le jeune comédien est vite adopté par le public grâce à sa bouille sympathique et à ses allures d'éternel adolescent, et mène une carrière enviable au théâtre, à la télévision et au cinéma, avant de se tourner vers la mise en scène et la direction artistique.
Au théâtre, hormis quelques classiques, il fréquente surtout la dramaturgie québécoise : Jean-Claude GERMAIN (A Canadian Play/Une plaie canadienne, 1979 ; Le Sot d'Ostie, 1981), Roland Lepage (Le Temps d'une vie, 1980), dans des registres divers, du felquiste déterminé de La Cité interdite de Dominic Champagne (Théâtre Il va sans dire, 1991) au naïf Bousille dans Bousille et les justes de Gratien GÉLINAS (Théâtre du Vieux-Terrebonne, 1996 ; prix des abonnés de la Nouvelle Compagnie Théâtrale, 1997), en passant par Sandra et Toothpick dans La Trilogie des Brassard de Michel TREMBLAY (Théâtre d'Aujourd'hui, 1991). Parallèlement, il est un joueur pionnier de la Ligue Nationale d'Improvisation (1978-1986), qui l'a intronisé à son Temple de la Renommée en 2006. Cinquante ans après la création de la célèbre revue de Gratien Gélinas, les Fridolinades (1938), il endosse avec un entrain juvénile le chandail du Canadien du jeune Fridolin, sous la direction de Denise FILIATRAULT (Théâtre du Rideau Vert, 1987).
Comme auteur et comédien, il participe à des collectifs à saveur humoristique qui connaîtront un beau succès populaire : d'abord, la Déprime (1981) et Raz de marée (1985), avec ses complices de la compagnie Le Klaxon, Rémy Girard, Raymond Legault et Julie Vincent ; puis, au Rideau Vert, La Farce de l'âge (1991), créée avec Suzanne Champagne, Pierrette Robitaille et Rémy Girard.
Depuis la fin des années 90, il mène une carrière dynamique de metteur en scène à la télévision et la scène, prêtant son savoir-faire à un grand nombre de spectacles de variétés, de musique et d'humour. À la Compagnie Jean-Duceppe, il monte les comédies Les Voisins (2001) et Appelez-moi Stéphane (2005) de Claude Meunier et Louis Saïa, ainsi que Les Noces de tôle (2003) de Meunier. Il fait un retour sur les planches en 2007 avec Bang !, un one man show mêlant le jeu et la technologie.
Au cinéma, il a tourné dans près de vingt-cinq films. Son interprétation émouvante dans les Matins infidèles de Jean Beaudry et François Bouvier (1988) lui vaut le prix Guy-L'Écuyer aux Rendez-vous du cinéma québécois et le Bayard d'Or au Festival de Namur. Sous la direction de François Bouvier, il jouera ensuite dans Histoires d'hiver (1998) et Maman last call (2005). On le retrouve dans un emploi comique dans C't'a ton tour, Laura Cadieux de Denise Filiatrault (1998), où il incarne un boucher incapable de résister à la craquante Madame Thibodeau (Sonia Vachon).
Depuis le début des années 80, on le voit régulièrement au petit écran. Si son interprétation de René Lévesque (1993) n'a pas fait l'unanimité, en revanche son rôle du candide Lulu, journaliste sportif dans Lance et compte, recueille l'adhésion et lui vaut un prix Gémeaux en 1989. En outre, il remporte chaque année un Gémeaux, un MétroStar ou un prix Artis pour le rôle attachant de Hugo dans Annie et ses hommes, qu'il défend depuis 2002.