Paul Buissonneau, acteur, metteur en scène, auteur (né le 24 décembre 1926 à Paris, en France; décédé le 30 novembre 2014 à Montréal, au Québec). Après quatre années avec les Compagnons de la chanson (de 1946 à 1950), Paul Buissonneau quitte le groupe et s'installe à Montréal. Il prend une part active au développement du théâtre amateur et professionnel par sa double activité de fonctionnaire municipal (de 1952 à 1984) et de directeur artistique du Théâtre de Quat'Sous (de 1965 à 1984).
Paul Buissonneau
Alors que Paul Buissonneau se morfond comme vendeur de disques, Claude Robillard, surintendant général des parcs de la ville de Montréal, l'invite à mettre sur pied la Roulotte. Cette scène ambulante qui circule dans les parcs de la ville, l'été, initie au théâtre, gratuitement, des générations d'enfants. Elle sert d'école à un grand nombre de jeunes, dont Yvon Deschamps, Claude Léveillée, Jean-Louis Millette, Jean Perreault et François Barbeau.
Comme moniteur à la ville, Buissonneau rassemble et anime une troupe d'amateurs, le Théâtre de Quat'Sous (1955). Avec elle, il connaît ses premiers succès de metteur en scène au Festival national d'art dramatique proposant des pièces où son imagination et sa fantaisie font merveille : Orion le tueur (1956) de Jean-Pierre Grenier et Maurice Fombeure et La tour Eiffel qui tue (1957) de Guillaume Hanoteau. Pour élargir les services de la ville aux amateurs, il crée l'Atelier (1958) et y présente des ateliers pour les étudiants et étudiantes. Il inaugure, au Centre dramatique, des cours d'initiation au mime et à l'expression corporelle (1959), techniques qu'il a lui-même pratiquées à Paris avec des disciples de Chancerel. En 1981, il participe à l'implantation des Maisons de la culture.
Au début des années 1960, il affranchit sa troupe désormais professionnelle. Il la loge sur l’avenue des Pins Ouest dans une ancienne synagogue transformée en un joli théâtre de 160 places. Inauguré en 1965, il assume la direction artistique. Après quelques années d'une programmation française contemporaine, fantaisiste et légère, le directeur artistique du Quat'Sous ouvre sa scène au théâtre québécois, alors en pleine effervescence chez la jeune génération. Après L'Osstidcho (1968), les créations collectives s'y succèdent. Les spectateurs y découvrent avec ferveur, dans des mises en scène d'André Brassard, plusieurs pièces de Michel Tremblay, dont À toi pour toujours, ta Marie-Lou. Michel Garneau, Marc Drouin, Normand Chaurette, René-Daniel Dubois, alors à leurs débuts, y sont accueillis de même que nombre de jeunes troupes, dont Omnibus et le Théâtre Ubu.
Parmi les mises en scène les plus remarquées de Paul Buissonneau, il faut signaler : Faut jeter la vieille (Théâtre du Nouveau Monde, 1969) de Dario Fo, avec adaptation de Paul Buissonneau et Jean-Louis Roux; La crique (Théâtre de Quat’Sous, 1978) de Guy Foissy; L’oiseau Vert de Gozzi (TNM, 1998); et Les Chaises (Théâtre du Rideau Vert, 2000) d’Eugène Ionesco.
Paul Buissonneau signe aussi des mises en scène d'opéra à la télévision de Radio-Canada. L'une d'elles, Le Barbier de Séville, opéra de Gioachino Rossini, (réalisation par Pierre Morin) lui vaut, en 1965, un Emmy Award de New York. Pour les enfants, il crée et interprète, pendant près de 20 ans, le merveilleux personnage de Picolo de La Boîte à surprises (1954).
En 1984, il abandonne la direction artistique du Quat'Sous de même que son poste de fonctionnaire à la ville. Il reçoit, en 1976, le prix Victor Morin pour sa contribution au théâtre et en 1998, le prix du Gouverneur général pour la réalisation artistique, section théâtre. En 1991, il publie Les comptes de ma mémoire.