Hémon, Louis
Louis Hémon, écrivain (Brest, France, 12 oct. 1880 -- Chapleau, Ont., 8 juil. 1913). Il immigre au Canada en 1911. Après avoir été sténographe bilingue, de nov. 1911 à juin 1912, à l'emploi d'une compagnie d'assurances, à Montréal, il se rend au lac Saint-Jean. Séjournant à Péribonka, puis à Saint-Gédéon, il travaille chez le fermier Samuel Bédard. C'est là qu'il écrit Maria Chapdelaine: récit du Canada français, roman qui allait le rendre célèbre à travers le monde entier. Malheureusement, Louis Hémon ne connaîtra jamais cette célébrité, car il meurt accidentellement à Chapleau (Ont.), le 8 juil. 1913, tué par une locomotive, alors qu'il marche le long de la voie ferrée, en direction de l'Ouest.
MARIA CHAPDELAINE est tout d'abord publ. à Paris, dans Le Temps, du 27 janv. au 19 fév. 1914. Deux ans plus tard, le roman paraît à Montréal, sous forme de livre, chez J.-A. LeFebvre. Ce n'est toutefois qu'à partir de 1921, année où Bernard Grasset le lance en France, que le roman de Louis Hémon connaît le succès. Des critiques enthousiastes avancent aussitôt le mot chef-d'oeuvre à son sujet. Par ailleurs, s'il est fréquent, de nos jours, que l'on considère ce récit de la vie paysanne québécoise comme un symbole d'aliénation, tant individuelle que collective, on a tôt fait, à l'époque, en France et au Canada français tout particulièrement, de le récupérer et de le mettre au service d'une idéologie nationaliste prêchant la fidélité au passé et aux traditions. On se plaît à prêter l'oreille à la voix qui affirme qu' « au pays de Québec rien ne doit mourir et rien ne doit changer ... »
On estime à plusieurs millions le tirage total de Maria Chapdelaine, au Canada et à l'étranger. Traduit en une vingtaine de langues - William Hume Blake en fait une traduction anglaise, dès 1921 - le roman de Louis Hémon est porté à la scène plusieurs fois: Julien Duvivier, en 1934, Marc Allégret, en 1950, et Gilles Carle, en 1982. Peu après la « révélation » de Maria Chapdelaine, Bernard Grasset publia trois oeuvres inédites de Louis Hémon, écrites pendant son séjour à Londres, de 1903 à 1911: La Belle que voilà (1923), Colin-Maillard (1924) et Battling Malone (1925). En 1950, paraît un autre roman: Monsieur Ripois et la Némésis, et en 1968, Nicole Deschamps présente, sous le titre de Lettres à sa famille, une partie de la correspondance de Louis Hémon. Enfin, en 1982, les Récits sportifs que ce dernier avait écrits pour des journaux, tels Le Vélo et L'Auto, sont présentés par Aurélien Boivin et Jean-Marc Bourgeois. Une société des Amis de Maria Chapdelaine est fondée à Montréal en 1935, et un musée Louis-Hémon est ouvert à Péribonka en 1938.