Huiles végétales, industrie des
L'industrie des huiles végétales se compose d'entreprises qui fabriquent des huiles et leurs sous-produits, comme les tourteaux de farine et les tourteaux oléagineux de graine de lin, de SOJA et de CANOLA. Cette industrie, la plus jeune de l'INDUSTRIE DES ALIMENTS ET DES BOISSONS du Canada, apparaît au début des années 40, puisqu'auparavant le Canada importait une grande partie de ses besoins en huiles alimentaires. La Deuxième Guerre mondiale stimule son développement, car la plupart des pays alliés font face à une pénurie de gras importés, surtout d'huiles végétales, et s'efforcent donc de produire eux-mêmes de quoi satisfaire leurs besoins.
On cultive pour la première fois la graine de soja dans le Sud de l'Ontario. La production commerciale de TOURNESOL débute au Manitoba et en Saskatchewan, et on inaugure les semis d'une nouvelle graine, la navette noire d'Argentine. Le principal but de la culture de la navette est de combler les besoins extrêmes de lubrifiants de haute qualité pour les flottes de marine alliées. Après la guerre, l'intérêt pour les PLANTES OLÉAGINEUSES (surtout la navette) disparaît presque entièrement.
Dans le cas de la navette, les variétés existantes ne conviennent guère à la production d'huile destinée à la consommation humaine ou aux aliments pour le bétail. Ces graines contiennent un taux élevé de deux composants néfastes : l'acide érucique (qu'on associe aux lésions cardiaques chez les animaux de laboratoire) et le glucosinolate (qui provoque une enflure de la glande thyroïde et une faible conversion en éléments nutritifs chez le bétail).
Toutefois, les scientifiques canadiens des domaines de l'agriculture et de l'alimentation, qui travaillent pour le ministère de l'Agriculture et plusieurs universités canadiennes, se lancent dans un programme intensif de recherches qui débouche sur des résultats remarquables. En 1956, on produit la première huile de navette améliorée destinée à la consommation humaine. Au début des années 60, la teneur en acide érucique est presque nulle et, au début des années 70, la teneur en glucosinolate est sérieusement réduite.
Les marchés internationaux des graines oléagineuses réservent un excellent accueil aux nouvelles variétés de navettes, maintenant appelées colza. Cette réalisation constitue l'une des plus spectaculaires réussites de l'histoire de la recherche agricole (voir RECHERCHE ET DÉVELOPPEMENT AGRICOLES). L'huile et les tourteaux de colza sont reconnus partout au monde comme d'excellentes sources d'alimentation des humains et du bétail. Le colza comble la plus grande partie des besoins en huile végétale au Canada. Les ventes à l'exportation d'huiles végétales alimentaires représentent environ 500 millions de dollars par an et progresseront certainement de façon importante à l'avenir.
Une recherche similaire entreprise sur la graine de soja pour mettre au point des variétés cultivables dans des régions plus froides du pays permet une augmentation régulière de la production de graines de soja canadiennes. Des recherches sont également en cours sur l'utilisation des tourteaux de moutarde comme aliment pour le bétail et sur la façon de réduire la teneur en acide érucique et en glucosinolate de la graine de moutarde afin de créer une nouvelle culture de graines oléagineuses.
Les chiffres de Statistique Canada indiquent qu'en 1986 onze usines d'extraction d'huile de graines oléagineuses sont en activité : trois en Ontario, deux au Manitoba, une en Saskatchewan et cinq en Alberta. En 1983, Canada Packers Inc. de Toronto inaugure une nouvelle usine d'extraction parmi les plus perfectionnées au monde, d'une valeur de 20 millions de dollars, à Hamilton, en Ontario. L'industrie produit 158 000 t d'huile de soja et 633 000 t d'huile de colza durant la saison 1986-1987. Au cours de cette même saison, elle produit 731 000 t de tourteaux de soja et 892 000 t de tourteaux de colza. En 1986, les expéditions d'usine totalisent 732,1 millions de dollars, une hausse faramineuse par rapport à celles de 1961 qui totalisaient 62,8 millions de dollars. En 1986, le coût du matériel et de l'approvisionnement s'élève à 636,5 millions de dollars.
Cette industrie est représentée par L'industrie des huiles végétales du Canada à Toronto et par l'organisme des producteurs, le Conseil canadien du canola à Winnipeg. Elle doit se soumettre aux réglementations d'Agriculture Canada, de Santé et Bien-être social Canada et de Consommation et Affaires commerciales Canada.