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Île de Vancouver

Contrastant avec ce noyau montagneux, les basses-terres côtières forment une ceinture qui encercle presque totalement l'île.
Vancouver, île de
L'île de Vancouver est l'île la plus étendue de la côte ouest de l'Amérique du Nord (Corel Professional Photos).
Port Alberni
Port Alberni est situé au fond d'une anse profonde de l'île de Vancouver (avec la permission des Colour Library Books).
Quamichan : village salish côtier
(Cowichans), île de Vancouver telle qu'elle apparaît en 1861. Le bâtiment au toit à pignon à l'extrême droite est une église de mission; photo de F. Dally (Royal British Columbia Museum, Ethnology Division, photo no 1459).
Aigle à tête blanche
Aigle à tête blanche sur l'île de Vancouver (photo de Stephen Krasemann).
Victoria (image-satellite)
(avec la permission du Centre canadien de télédétection).

L'île de Vancouver, en Colombie-Britannique, est la plus grande île de la côte ouest de l'Amérique du Nord avec une superficie de 31 285 km2. D'une longueur d'environ 460 km et d'une largeur variant de 50 à 120 km, elle s'étend parallèlement à la COLOMBIE-BRITANNIQUE continentale. Elle est séparée du continent par les détroits de GEORGIA, de la Reine-Charlotte et de Johnstone, et des États-Unis, par le DÉTROIT DE JUAN DE FUCA.

Description

Avec les HAIDA GWAII, elle fait partie d'une chaîne partiellement submergée de la cordillère occidentale et s'inscrit dans la continuation des montagnes côtières des États-Unis. Son littoral est très échancré, particulièrement du côté ouest, où l'on trouve plusieurs criques semblables à des fjords (les plus longues étant celles d'Alberni et de Muchalat) qui se découpent dans un intérieur densément boisé et montagneux. Le mont GOLDEN HINDE (2200 m), le mont Elkhorn (2195 m) et le mont Colonel Foster (2135 m) du PARC PROVINCIAL STRATHCONA et le Victoria Peak (2163 m), qui se trouve au nord du parc, sont les plus hauts sommets de l'île.

Contrastant avec ce noyau montagneux, les basses-terres côtières forment une ceinture qui encercle presque totalement l'île. Elles sont plus prononcées au nord et à l'est, où les basses-terres de Nahwitti et de Nanaimo s'insèrent dans une dépression côtière qui s'étend du Sud-Est de l'Alaska à la dépression Puget, dans l'État de Washington.

L'île compte de nombreux lacs d'eau douce : Nimpkish (le plus grand), Cowichan, Buttle, Sproat, Great Central et Campbell. Il n'y a pas de système riverain dominant dans l'île, bien que de nombreuses rivières se déversent à la côte par de vastes vallées pour terminer dans de complexes étendus de deltas et d'estuaires. C'est le cas, entre autres, des rivières Nimpkish, Campbell, Somass, Salmon, Gold, Nanaimo, Nitnat et Cowichan. Plusieurs des nombreux autres ruisseaux et rivières de l'île se trouvent dans des vallées étroites et abruptes, témoignant du relief accidenté, en particulier sur la côte ouest.

L'île jouit d'un climat humide, mais doux. Les précipitations varient de 3,8 m sur les versants ouest des montagnes à moins de 0,8 m dans le Sud-Est des basses-terres de Nanaimo. La majeure partie des précipitations retournent dans le Pacifique par une série de rivières rapides, profondes et relativement courtes telles que les rivières Nanaimo et Campbell.

Autochtones

Bien que le dossier archéologique soit incomplet, il ne fait aucun doute que les autochtones ont occupé l'île pendant plusieurs milliers d'années. Une société villageoise et tribale, dont l'économie reposait sur la pêche, la cueillette et la chasse, s'y est développée. Les abondantes ressources marines et forestières dont regorgent les côtes ont favorisé une culture riche en tradition orale et en expression artistique. Les deux principales familles linguistiques qui s'y sont développées, les langues salish et wakashene, existent encore aujourd'hui.

Traditionnellement composés de longues maisons de cèdre solidement bâties, les villages sont habituellement situés dans des anses abritées ou légèrement en amont de l'embouchure d'une rivière. Pendant la saison de la chasse, les bandes émigrent dans des territoires bien définis. Au début du XIXe siècle, la population autochtone s'élève à environ 15 000 personnes. Par suite de maladies, elle décline et atteint environ 5600 personnes en 1881. Dans les années 1950, elle est stable, soit environ 5000, puis elle dépasse 7000 dans les années 1970. Ce nombre est maintenant le double de celle du XIXe siècle et représente 5 % de la population de l'île. (Voir aussi DITIDAHTS, NUU-CHAH-NULTH, PACHEENAHTS, AHOUSAHT, CHICKLISETS, EHATTESAHTS, HESQUIAHTS, MOWACHAHTS, MUCHALAHT, NUTCHATLAHTS, OPETCHESAHTS, SHESHAHT, CLAYOQUOTS, TOQUAHT, UCHUCKLESAHT, UCLUELET).

Exploration

Les explorateurs et commerçants espagnols, russes, français, anglais et américains commencent à explorer les eaux du Nord-Est du Pacifique au XVIIIe siècle. Cependant, les Anglais évincent peu à peu les autres, grâce aux activités de leurs compagnies commerciales, à la présence de la Marine royale, ainsi qu'aux négociations et menaces faites en Europe. Le voyage de James COOK ainsi que le voyage autour de l'île de George VANCOUVER et son étude hydrographique de l'île de 1792 à 1794 ouvrent la voie à une pénétration anglaise accrue. La diversité des toponymes dans l'île (voirTOPONYMIE) ainsi que dans les îles et les eaux avoisinantes atteste de cette période d'exploration.

Colonisation et développement

En 1843, la COMPAGNIE DE LA BAIE D'HUDSON envoie James DOUGLAS dans l'île afin qu'il choisisse l'emplacement d'un fort. Un petit village se développe à l'extrémité sud de l'île, autour du FORT VICTORIA. En 1846, le traité de Washington (voirTRAITÉ DE L'OREGON) fait de l'île un territoire britannique.Elle devient colonie de la Couronne britannique en 1849. Elle est rattachée à la colonie continentale de la Colombie-Britannique en 1866, et la colonie unie adhère au Dominion du Canada en tant que province de la Colombie-Britannique en 1871.

La population européenne augmente lentement jusque dans les années 1850, lorsque la découverte d'or sur le continent et de charbon sur l'île (voir RUÉE VERS L'OR DU FLEUVE FRASER; RUÉE VERS L'OR DE CARIBOO) entraîne un accroissement considérable de la population. Un certain nombre de chercheurs d'or déçus se tournent vers l'agriculture ou le charbonnage et se joignent au petit nombre croissant de colons qui prennent une ferme sur les basses-terres étroites de l'Est.

Outre VICTORIA, les premiers villages sont établis dans la région de DUNCAN, dans la vallée de la rivière Cowichan et dans la région de COURTENAY-Comox, deux vallées attrayantes et fertiles. Bien que la forêt soit un obstacle pour le fermier pionnier, sa vaste superficie et la haute qualité de ses arbres stimulent le développement de scieries aux endroits soumis à l'influence des marées, notamment PORT ALBERNI (1861) et Chemainus (1862). La ligne de chemin de fer Esquimalt and Nanaimo (1886) ouvre la voie à l'expansion des industries forestières et minières de l'île. En 1900, la population s'élève à environ 51 000 habitants, concentrés à 90 p. 100 dans la région de Victoria-NANAIMO.

Après 1900, le développement augmente rapidement à mesure que se poursuit l'immigration et que les industries minière et forestière prospèrent. Nanaimo s'étend et de nouvelles mines de charbon ouvrent à CUMBERLAND, à LADYSMITH et à Union Bay. L'accroissement de la population ralentit entre 1921 et 1941, en raison du peu de terres propices à l'exploitation agricole encore disponibles. L'épuisement des meilleurs gisements de charbon laisse place à une nouvelle expansion de l'industrie forestière. Le potentiel touristique s'impose à mesure que les moyens de transport s'améliorent et que l'île attire de plus en plus de gens à la retraite.

Économie

Le développement économique de l'île est étroitement lié à l'abondance et à la diversité de ses ressources naturelles. Celles-ci contribuent à former une solide base économique, qui crée l'apparition de villes florissantes et d'une infrastructure économique et sociale bien développée dans toutes les régions de l'île.

Comme pour toutes les régions dont l'économie dépend des ressources, l'île de Vancouver a connu des périodes de forte expansion, suivies de récessions. Suivant les années 1980, cependant, l'île a connu des changements qui vont au-delà des mouvements cycliques de l'économie internationale. En effet, de nombreuses industries, telle l'industrie forestière, opèrent des changements structurels permanents afin de demeurer concurrentielles dans le marché international. Au même moment, l'île attire de nombreuses industries et entreprises nouvelles en raison de sa remarquable « qualité de vie ». Parmi ces industries, on trouve des entreprises du secteur de la haute technologie, des loisirs, du tourisme et des petites industries manufacturières.

Population

Les populations de l'île de Vancouver présentent également de grandes différences. Pour les populations des régions du Nord et de l'Ouest de l'île, le secteur forestier constitue la principale source de revenu. Les dernières années ayant été caractérisées par la chute du prix des produits forestiers, en particulier la pâte à papier, et la réduction de l'activité de cette industrie, ces populations vivent des moments difficiles. Cette situation entraîne une augmentation du nombre de chômeurs et d'assistés sociaux et, dans certaines régions, la population diminue à mesure que des personnes choisissent de partir.

Par contraste, les populations des parties sud et est de l'île sont très diversifiées et connaissent un accroissement considérable, ce qui stimule la croissance économique. La population de l'île s'élève à 495 000 personnes en 1981 et à 663 000 personnes en 2001, soit une augmentation de 34 p. 100. La plus forte augmentation s'est produite dans le district régional de la capitale et de Nanaimo. La majorité de la population de l'île vit dans des zones urbaines (80 p. 100). Dans bien des cas, cet accroissement engendre certains problèmes : engorgement des routes, explosion des prix des maisons et des logements, et expansion urbaine et rurale. Ces problèmes, associés à d'autres, compromettent la qualité de la vie de l'île, par ailleurs excellente.Ceci a suscité de nombreuses discussions et créé de vives controverses sur le plan d'occupation des sols de l'île de Vancouver, préparé par la Commision on Resources and Environment de la Colombie-Britannique (1994).