Liste

Innovations canadiennes en aviation

Le Canada a été partie prenante de l’histoire des vols motorisés depuis ses tout débuts. De nombreux Canadiens ont utilisé leurs talents et leur vision pour faire progresser l’aviation et les sciences qui lui sont liées. Voici quelques exemples d’innovations canadiennes dans ce domaine.

Vol du Silver Dart de l’Aerial Experimental Association, piloté par Douglas McCurdy, 23 février 1909.

Silver Dart

Le Silver Dart de l’Aerial Experimental Association, le 9 décembre 1908.

Le Silver Dart est le premier appareil plus lourd que l’air, contrôlé et motorisé à avoir volé au Canada et dans l’Empire britannique. Il est conçu et construit en 1908 à Hammondsport, New York, par l’Aerial Experiment Association (AEA), fondée par Alexander Graham Bell et financée par son épouse, Mabel Bell (née Hubbard). Conçu par J.A.D. McCurdy, l’aéronef a une longueur de 12 m et une envergure de 15 m. Son poids à vide est de 277 kg. Il comporte deux importantes innovations : des volets ajustables sur les ailes et un moteur refroidi à l’eau mis au point par Glenn H. Curtiss. La surface des ailes est couverte d’un tissu caoutchouté argenté, qui a inspiré son nom. Après plusieurs vols réussis à Hammondsport, l’appareil est démantelé et transporté à Baddeck, sur l’Île du Cap-Breton, Nouvelle-Écosse, où se trouve la résidence d’été d’Alexander Graham Bell. Le 23 février 1909, le Silver Dart est remorqué sur la glace de la baie Baddeck. J.A.D. McCurdy pilote l’avion, devant une foule de 100 spectateurs. Dans sa deuxième tentative, l’avion décolle après avoir parcouru une trentaine de mètres et vole sur une distance de 800 m à une altitude de 9 m, à une vitesse avoisinant 65 km/h. Le Silver Dart a ensuite effectué plus de 200 vols réussis avant de subir des dommages irréparables durant des essais militaires à Petawawa, Ontario, en août 1909.

JN-4 Canuck

Les avions de combat de la Première Guerre mondiale étaient réputés très difficiles à piloter. Les pertes parmi les aviateurs alliés étaient de plus en plus importantes car les pilotes peu formés et inexpérimentés étaient des proies faciles pour les as allemands. Le Royal Flying Corps (future Royal Air Force) commence à créer des écoles de pilotage au Canada en 1916 afin que les pilotes novices puissent recevoir un entraînement qui leur donnerait une meilleure chance de survivre dans les zones meurtrières du front de l’Ouest. (Voir aussi aviation militaire.) Une nouvelle compagnie, Canadian Aeroplanes Limited, est créée afin de fabriquer des avions qui serviront à l’entraînement. La compagnie apporte des améliorations à l’appareil d’entraînement préféré du Royal Flying Corps, le Curtiss JN-3, et met au point le Curtiss JN-4, mieux connu sous le nom de JN-4 Canuck. Le JN-4 Canuck est plus approprié pour l’entraînement et est le premier avion produit en quantité au Canada. Le Canuck devient le plus important avion d’entraînement pour les pilotes canadiens et britanniques et est aussi utilisé par l’United States Army Signal Corps. Après la guerre, beaucoup de ces avions sont adaptés pour des utilisations civiles.

Arrow d’Avro


L’Arrow CF-105 d’Avro Canada, mieux connu sous le nom d’Arrow, est un produit de la Guerre froide opposant l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) et l’Union soviétique et ses alliés (le Pacte de Varsovie) (voir Le Canada et la Guerre froide). L’Arrow est un chasseur d’interception supersonique conçu et fabriqué au Canada dans le but de défendre l’espace aérien du Canada dans l’Arctique contre les avions soviétiques. Le cahier des charges de l’Aviation royale canadienne (ARC) pour l’Arrow excède les exigences documentées de toute autre nation du monde occidental. L’avion doit pouvoir décoller sur une piste de 1830 m, atteindre Mach 1,5, avoir un rayon d’action de 556 km tout en transportant un équipage de deux personnes et être équipé de systèmes de pilotage et d’armement informatisés. Les premiers vols d’essai de l’Arrow sont réalisés au début de 1958. Ils établissent de nouveaux records de vitesse, et l’Arrow devient le chasseur à réaction le plus rapide de l’époque, et se révèle un des aéronefs les plus avancés du jour, établissant le Canada comme un des leaders mondiaux de la recherche en sciences et technologies. Cependant, en 1959, le gouvernement conservateur du premier ministre John Diefenbaker annule tous les travaux liés à l’Arrow en raison des coûts et d’autres développements militaires.

Franks Flying Suit

Wilbur Franks porte la combinaison anti-g version D, 18 février 1941.

L’évolution rapide des techniques militaires durant la Deuxième Guerre mondiale force les avions de combat à voler à des vitesses et des altitudes qui soumettent les pilotes et les équipages à des pressions physiologiques et psychologiques extrêmes, jamais expérimentées par des êtres humains auparavant. Les équipes de recherche canadiennes innovent et apportent d’importantes contributions à la médecine aéronautique, un domaine alors à ses débuts. Une des innovations canadiennes les plus importantes est la combinaison anti-gravité, ou anti-g, aussi connue sous le nom de « Franks Flying Suit ». Wilbur Rounding Franks, directeur du service de recherche médicale de l’ARC, invente une combinaison pressurisée qui remédie aux problèmes qui affectent les précédents systèmes de masques à oxygène. Elle permet aux pilotes de réaliser des manœuvres à haute vitesse sans perdre conscience. La technologie de la combinaison anti-g est offerte gratuitement aux alliés du Canada. Les combinaisons à pression portées aujourd’hui par les astronautes sont basées sur le design de Wilbur Rounding Franks.

Dégivrage des aéronefs

Le Conseil national de recherches du Canada (CNRC) travaille au dégivrage des avions dès 1939. Les avions atteignant des altitudes de plus en plus élevées, le givrage devient un problème, même dans les régions tropicales. En quelques décennies, le CNRC devient un leader mondial de la détection et de l’élimination du givrage qui est susceptible de réduire les performances de vol des aéronefs. Le CNRC est un des partenaires du Centre mondial de recherche aérospatiale sur le givrage et l’environnement (GLACIER) situé à Thompson, au Manitoba. Le CNRC joue un rôle de premier plan dans le développement d’une sonde de prélèvement isocinétique pour la NASA et l’industrie aérospatiale, l’étude des concentrations de glace et d’eau dans les nuages de cristaux de glace à haute altitude (HAIC-HIWC), le développement d’une sonde de détection des particules et d’un détecteur ultrasonique de givrage, ainsi que la mise à niveau de la Soufflerie de givrage en altitude.