Innu Nikamu est un festival annuel de musique autochtone traditionnelle et contemporaine qui met en vedette des chasseurs et musiciens au Québec. Innu Nikamu se déroule dans la réserve de Maliotenam (Mani-utenam), située près de Sept-Îles dans la région administrative de la Côte-Nord, au Québec.

Histoire et activités
Inauguré en 1985, le festival Innu Nikamu célèbre toutes les formes d’expression de la culture innue, dont la musique, le chant, la danse et les arts. Il s’agit d’un festival annuel qui se déroule pendant quatre jours lors de la première fin de semaine du mois d’août. Innu Nikamu est également reconnu comme étant « l’un des plus grands festivals sans alcool au monde ».
En 2024, Innu Nikamu attire plus de 30 000 participants appartenant à diverses Premières Nations au Québec, à d'autres communautés autochtones dans le Labrador, en Ontario, dans les Maritimes et à l'Ouest, ainsi qu'un petit nombre de visiteurs étrangers (voir Premières Nations à Terre-Neuve-et-Labrador; Premières Nations en Ontario; Premières Nations au Québec). Le nom de l’évènement peut se traduire par « l'Innu chante » ou « l’humain chante ».

Maliotenam (Mani-utenam), la communauté hôte, est la résidence de Philip Mackenzie, qui a lancé le mouvement en faveur du chant contemporain en composant des pièces à saveur folklorique sur des textes en Innu-aimun (la langue innue). Ses premières chansons étaient accompagnées à la guitare et l'instrument traditionnel montagnais teueikan (cadre de tambour avec lacets) et s'identifiaient sous le titre générique de « folk Innu ». Par la suite, des artistes plus jeunes ont commencé à les utiliser ou à les remplacer par d'autres instruments acoustiques et électroniques.
Les organisateurs soulignent le pouvoir de la musique comme moyen de survivance, à la fois comme véhicule d'expression créatrice dans les langues maternelles des nations et comme facilitateur d'échanges intercommunautaires, de célébrations et d'expression de la solidarité. Les chants de chasse traditionnels, les chants traditionnels du répertoire des pow-wow intertribaux, les « folk-Innu », divers genres et styles d'un répertoire populaire, théâtre autochtone, chants, danses et jeux vocaux inuit ont figuré au festival. Plusieurs vedettes du disque, dont les plus connus sont les membres du groupe Kashtin, ont fait leurs débuts au festival.

En 2019, le cinéaste innu Kevin Bacon-Hervieux reçoit le prestigieux prix Iris de Québec Cinéma pour son premier documentaire et long-métrage Innu Nikanu : Chanter la Résistance (2017), faisant de lui le premier cinéaste autochtone à recevoir cet honneur. Produit sur une période de près de six ans, le film raconte l’histoire du festival et, à son instar, véhicule un message d’inclusivité et d’acceptation au-delà l’appartenance culturelle.