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Institut canadien

En 1858, l'opposition de Mgr Ignace BOURGET, évêque de Montréal, entraîne la démission de 138 membres. Rome condamne l'Institut et met à l'index des livres interdits son annuaire de 1868. Tout cela conduit à l'AFFAIRE GUIBORD.

Institut canadien

 L'Institut canadien est fondé le 17 décembre 1844 à Montréal par un groupe de jeunes intellectuels canadiens-français désireux de constituer un foyer de patriotisme et de culture. L'Institut devient rapidement une force politique et culturelle dans la société francophone et des organisations semblables se sont constituées dans environ 60 autres localités. D'abord neutre politiquement, il tombe sous le charme de Louis-Joseph PAPINEAU et développe une orientation de gauche proche de L'Avenir, un journal fondé en juillet 1847, auquel un certain nombre de membres fournissent des articles. En 1854, 11 membres sont élus au Parlement. Mais leur radicalisme, qui leur vaut le surnom de « rouges » (voir PARTI ROUGE), et leur position en faveur de l'annexion aux États-Unis amènent le Parti libéral-conservateur et le clergé à s'unir contre eux.

En 1858, l'opposition de Mgr Ignace BOURGET, évêque de Montréal, entraîne la démission de 138 membres. Rome condamne l'Institut et met à l'index des livres interdits son annuaire de 1868. Tout cela conduit à l'AFFAIRE GUIBORD. L'opinion publique conservatrice se tourne contre l'Institut, qui, en 1885, a pour ainsi dire disparu. L'Institut canadien a suscité les débats les plus libéraux et les plus innovateurs de la période, et sa bibliothèque renfermait une collection d'ouvrages scientifiques, juridiques et littéraires importants. Un climat politique, social et religieux ultraconservateur aura ruiné les espoirs que sa fondation avait fait naître.