Irene Baird (Todd)
Irene (Todd) Baird, romancière, chroniqueuse (Carlisle, Angleterre 9 avril 1901 - Victoria, C.-B., 19 avril 1981). Née en Angleterre, Irene Todd immigre à Vancouver avec ses parents en 1919, où elle rencontre et épouse Robert Baird. En 1937, elle déménage avec sa famille à Victoria. C'est là qu'elle écrit son premier roman, John (1937), et assiste à Victoria aux luttes de centaines de travailleurs (voirTRAVAILLEURS, HISTOIRE DES) qui protestent contre les techniques policières de Vancouver pour briser les grèves - ces événement sont connus sous le nom de « Bloody Sunday » (dimanche sanglant). Fortement influencée par cette expérience, Baird écrit un deuxième roman, Waste Heritage (1939), axé sur la lutte des travailleurs canadiens. De 1940 à 1941, elle s'exprime à la radio sur l'importance de la participation du Canada à la SECONDE GUERRE MONDIALE; plusieurs de ses discours radiodiffusés sont publiés dans le pamphlet The North American Tradition (1941). La même année, elle commence son emploi de chroniqueuse pour le Vancouver SUN et publie He Rides the Sky (1941), un roman de guerre patriotique.
En 1941, Baird déménage à Ottawa pour travailler à l'OFFICE NATIONAL DU FILM (ONF). Elle occupe ensuite le poste de chef des Services d'information au ministère des Mines et des Ressources (voirRESSOURCES NATURELLES CANADA) et au ministère des AFFAIRES INDIENNES ET DU NORD CANADA (voir Affaires indiennes et du Nord canadien, ministère des), puis prend sa retraite en 1967. À cette époque, elle est la seule femme à diriger une division de l'information du gouvernement canadien. Durant son séjour à Ottawa, Baird écrit abondamment sur le NORD canadien. Elle publie des poèmes, des articles et des histoires dans SATURDAY NIGHT, le Beaver, North, Canadian Geographical Journal et UNESCO Courier. À sa retraite, Baird déménage à Londres, en Angleterre, où elle rédige son quatrième et dernier roman, The Climate of Power (1971). Le roman s'appuie sur l'expérience de Baird au gouvernement et sur les « courants changeants de la politique et du pouvoir » qui ont lieu dans ses institutions. En 1973, Baird revient habiter à Victoria, où elle demeure jusqu'à sa mort en 1981.
Parmi ses nombreux textes - articles, poèmes, histoires et romans -, Waste Heritage (1937) est de loin le plus populaire et encensé par la critique. Du point de vue du sujet, du ton et du thème, Waste Heritage est le parfait exemple de roman moderniste en raison de sa défense de l'individualisme et de l'expression d'un scepticisme envers les institutions établies. Roman de protestation, Waste Heritage raconte la vie de travailleurs canadiens à la recherche d'emploi dans les années 1930. Ce qui rend le roman unique pour son époque, c'est qu'il est centré sur les travailleurs canadiens et utilise des événements historiques en toile de fond. Très bien reçu lors de sa publication, le roman tombe dans l'oubli au moment du déclenchement de la Seconde Guerre mondiale alors que les yeux se tournent vers l'Europe. L'ouvrage est épuisé en 1942 et n'est réédité qu'une trentaine d'années plus tard, lorsque des écrivains canadiens, y compris Dorothy LIVESAY, soutiennent sa réédition. Celle-ci a lieu en 1973 et une édition critique paraît en 2007.