Isabeau s'y promène
« Isabeau s'y promène ». De style tantôt lyrique, tantôt dansant, cette chanson provient sans doute de Normandie. Ernest Gagnon, qui en donne la version lyrique - la plus répandue - dans ses Chansons populaires du Canada (Québec 1865) note qu'elle était chantée en Champagne, sur un air différent mais offrant des ressemblances rythmiques avec celui qui est connu au Canada. Comme chanson de danse, elle fut recueillie au Québec (1916), entre autres, par Marius Barbeau dans le comté de Charlevoix et publiée dans Alouette (Montréal 1946). Le texte existe dans deux versions principales. Dans l'une, la belle monte à bord d'un vaisseau pour apprendre une chanson du plus jeune des trente matelots et se met à pleurer parce que son anneau est tombé à l'eau; le marin plonge pour le retrouver et se noie. Dans l'autre, Isabeau, émue par la chanson du jeune marin, pleure « mon coeur volage que j'ai laissé gagner ». Le marin la console et la prévient que « si tu chantes la belle, on te le reprendra ». Parmi les compositeurs canadiens qui se sont inspirés de la forme lyrique de cette chanson, citons Violet Archer (Variations on a Canadian Folk Tune, « Isabeau s'y promène », 1941, pour piano), Hector Gratton (Variations libres sur « Isabeau s'y promène », 1954, pour cordes, piano, célesta et harpe) et Keith Bissell (Variations on a Canadian Folk Song, 1973, pour cordes, enregistrées par les Chamber Players de Toronto). Des arrangements furent réalisés par Healey Willan (B. 743, 1929), pour violon et piano, et Claude Champagne, pour quatre voix égales (Waterloo 1960). Outre les enregistrements sur 78t. d'Éva Gauthier, Édouard LeBel et Joseph Saucier, la chanson fut gravée sur micr. notamment par Pierre Boutet (Victor PC 1149, Victor LCP 1021) et la Chorale de l'Université Saint-Joseph (Col. FL 234).