Iseler, Elmer
Elmer (Walter) Iseler. Chef de chœur, arrangeur, éditeur, professeur (Port Colborne, près de Niagara Falls, en Ontario, 14 octobre 1927 - Caledon East, en Ontario, 3 avril 1998). B. Mus. (Toronto) 1950, LL. D. h.c. (Dalhousie) 1971, LL. D. h.c. (Brock) 1972, LL. D. h.c. (Wilfrid Laurier) 1985, LL. D. h.c. (Toronto) 1998. Enfant, il découvre la musique de l'église luthérienne grâce à son père, qui est ministre du culte. Iseler est élevé près de Buckingham, au Québec. Pendant sa jeunesse, il étudie le piano et l'orgue, puis l'orgue et la musique religieuse avec Ulrich Leupold, pendant ses études de première année à l'Université luthérienne de Waterloo (Université Wilfrid Laurier). Il poursuit ses études à l'Université de Toronto et, en 1950 et 1951, pendant qu'il fréquente l'Ontario College of Education, il dirige l'orchestre symphonique de l'Université de Toronto et l'All-Varsity Mixed Chorus. Il enrichit son expérience en étant chef répétiteur adjoint du Chœur Mendelssohn de Toronto, en 1951-1952 (avec qui il chante sous la direction de Sir Ernest MacMillan) et il enseigne la musique chorale et orchestrale dans des écoles secondaires de Toronto de 1952 à 1964.En 1954, Iseler contribue à la fondation des Toronto Festival Singers (voir Festival Singers); au cours de ses 24 années comme directeur de cet ensemble, il sait y développer et maintenir un rare niveau d'excellence. En 1964, il devient aussi directeur du Chœur Mendelssohn de Toronto, poste qu'il conserve jusqu'en 1997. Il enseigne la musique chorale à l'Université de Toronto (1965-1968) et, en 1968, il commence à éditer la collection Festival Singers of Canada Choral Series (plus tard Elmer Iseler Choral Series) de Thompson, qui inclut quelques-uns de ses propres arrangements d'hymnes et plus de 180 titres.
En 1978, il forme les Elmer Iseler Singers, un chœur professionnel qui prend part à des événements comme le Festival international des arts de Toronto (1984), les Jeux olympiques de Séoul, le TriBach Festival d'Edmonton (1985) et le Festival choral international 1989, à Toronto. En 1987, il se rend avec son chœur au Symposium mondial de musique chorale, à Vienne, où il donne des ateliers mettant en valeur la musique chorale canadienne. Il dirige aussi fréquemment, à titre d'invité, l'Orchestre symphonique de Toronto, dans notamment plus de 150 représentations du Messie.
Iseler est souvent considéré comme le chef de chœur canadien le plus éminent de sa génération. Il donne aux Festival Singers et au Chœur Mendelssohn une discipline et une souplesse nouvelles, les élevant au niveau de flexibilité stylistique, de justesse impeccable et de sonorité dynamique que nécessite la musique de toutes les époques, mais c'est dans les oeuvres de l'époque Tudor et du XXe siècle qu'il se distingue particulièrement. Membre du chœur de Healey Willan à l'église Saint Mary Magdalene pendant quelque temps, il est reconnu comme une autorité dans l'interprétation de la musique chorale de Willan. Iseler rend aussi de grands services à la musique chorale canadienne en commandant et en exécutant de nouvelles œuvres. Grâce à la célébrité de son ensemble, qui se produit fréquemment en tournée et sur les ondes, et à la qualité de ses interprétations, ces compositions peuvent être présentées dans les meilleures conditions possible dans tout le pays comme à l'étranger. Beaucoup d'entre elles deviennent ainsi partie intégrante du répertoire pour chœur. L'habitude d'Iseler à présenter ses chanteurs à de petites communautés canadiennes offre également des opportunités stimulantes à de nombreux chanteurs de musique chorale et directeurs.
En 1989, pour commémorer la 25e saison d'Iseler au poste de chef du Chœur Mendelssohn de Toronto, le Toronto Symphony commande Tapestry, une œuvre de Derek Holman pour chœur et orchestre, dont la première a lieu le 22 novembre. Lors d'un concert spécial au Roy Thomson Hall, le 12 février 1990, on lui présente un buste de lui-même, ainsi qu'un prix en argent. Dans les années 1990, il dirige ses chœurs dans le cadre de divers festivals, dont le Festival 500 de Terre-Neuve, où il est présenté à la reine Élisabeth II, et il dirige le National Youth Choir, en 1992-1993. En 1997, il cesse, après 33 ans, de diriger le Chœur Mendelssohn de Toronto, mais il continue à se produire avec les Elmer Iseler Singers. En 1997, il devient membre du Royal Conservatory of Music. La même année, l'Université de Toronto le nomme professeur auxiliaire de musique chorale et les Elmer Iseler Singers deviennent le chœur résident de l'université. Son dernier enregistrement complet est Noël : Early Canadian Christmas Music (Marquis Classics ERAD 227, 1998), avec les Elmer Iseler Singers.
Iseler reçoit de nombreux prix au cours de sa carrière, qui s'étend sur cinq décennies. Parmi les premiers figurent le prix d'or du mérite civique de la ville de Toronto et la médaille d'argent de la Société d'encouragement et d'éducation de Paris en 1973. Titulaire de la Médaille du Conseil canadien de la musique en 1975, il est nommé officier de l'Ordre du Canada la même année. Le Toronto métropolitain proclame le 3 novembre 1984 Journée Elmer Iseler. En 1986, l'Association des chefs de chœur canadiens lui décerne son premier titre de membre à vie et, en 1990, lui remit le National Choral Award pour sa contribution exceptionnelle. Les autres prix qu'Iseler reçoit vers la fin de sa carrière comprennent une nomination à l'Ordre de l'Ontario (1995), le Roy Thompson Hall Award (1996, avec le Chœur Mendelssohn) et le prix du Centre national des arts pour contribution exceptionnelle des tournées (1997). Au sujet du dernier prix, John Cripton, directeur du CNA, dit que « L'engagement et la passion de M. Iseler pour l'essor de la culture chorale canadienne sont inégalables. Son impressionnante carrière permet à la voix canadienne de se faire entendre dans tout le Canada et à l'étranger ». De plus, l'émission de la CBC Adrienne Clarkson Presents diffuse un hommage à Iseler quelques semaines avant sa mort des suites d'un cancer. Dès sa mort, l'Université de Toronto établit sa chaire Elmer-Iseler en direction, ainsi que des bourses d'études supérieures en direction chorale. Le Newfoundland Symphony Youth Choir crée également une bourse d'études en son nom.
Il était marié à Jessie Iseler, qui était la directrice de son chœur.
Discographie
Voir Chœur Mendelssohn de Toronto, Festival Singers et Elmer Iseler Singers.
Bibliographie
John KRAGLUND, « Elmer Iseler : the man who built a choir that can challenge North America's finest », Globe and Mail (Toronto, 1er déc. 1962).
« Interview! Elmer Iseler, le nerf moteur de deux chorales », CompCan, 90 (avril 1974).
Carolyn NIELSON, « Directions », ACCC, I (aut. 1981).
Colleen GOULET, « Pullan and Iseler join in Mahler's 8th », Music, VI (sept.-oct. 1983).
Kenneth WINTERS, « Phoenix ascending », Radio Guide, IV (oct. 1984).
« Elmer Iseler celebrates 20 years with the Toronto Mendelssohn Choir », ChoirsOnt, XIV (déc. 1984-janv. 1985).
« Iseler wins NAC award for chorale tours », Citizen (Ottawa, 8 oct. 1997).
Gerald LEVITCH, « Canadian icon hits a sour note », Globe and Mail (6 déc. 1997).
Cynthia DANN-BEARDSLEY, « The Man of a thousand voices », PfAC, XXVI (été 1990).