James Francis Cameron, réalisateur, producteur, monteur, scénariste et inventeur (Kapuskasing, Ont., 16 août 1954). Il grandit à Niagara Falls, en Ontario, et pendant son adolescence, après avoir vu 2001: A Space Odyssey (v.f. 2001 : L'Odyssée de l'espace) (1968) de Stanley Kubrick, il caresse le rêve de réaliser des films. Il fait d'abord des expériences avec la caméra 8 mm de son père. Lorsque sa famille déménage en Californie, il étudie la physique et l'anglais à la California State University, à Fullerton, et entreprend une maîtrise en philosophie qu'il ne termine pas. Adulte, il gagne sa vie entre autres comme chauffeur de camion pour le district scolaire, mais il demeure fasciné par le cinéma, plus particulièrement par la technique cinématographique et les effets spéciaux. Il va à la bibliothèque de l'UCLA (University of California, Los Angeles) pour y étudier les thèses sur le tirage optique et la création d'effets spéciaux. Après avoir vu Star Wars (v.f. La guerre des étoiles), de George Luca, sorti en 1977, il est déterminé à entreprendre une carrière de réalisateur.
En 1978, James Cameron réalise son premier court métrage en 35 mm, Xenogenesis. En 1980, il fait ses débuts à la maison de production de Roger Corman, New World Pictures à titre de maquettiste et directeur artistique. Il y réalise le film de science-fiction à petit budget Battle Beyond the Stars (v.f. Les mercenaires de l'espace). Il est assistant constructeur de décors pour Happy Birthday, qui obtient un prix Gémeaux (1980), et ne se fait pas prier lorsque le réalisateur de Piranha II: The Spawning (1981; v.f. Piranha II : Les tueurs volants) quitte la production et qu'il est engagé pour terminer le film. Il agit à titre de directeur artistique et second réalisateur pour Galaxy of Terror (1981; v.f. La Galaxie de la terreur ), puis il est engagé comme assistant aux effets spéciaux et pour créer les caches du film Escape from New York (v.f. New York 1997) (1981).
En même temps, Cameron travaille au scénario de The Terminator (v.f. Terminateur) et réussit à gagner l'intérêt des studios, mais sa volonté ferme de réaliser lui-même le film entrave la conclusion d'un contrat jusqu'à ce qu'il trouve enfin un producteur qui lui concède la réalisation du film. Mais, pour cela, il renonce à ses droits de propriété et, malgré le succès mondial fantastique de la franchise de The Terminator, Cameron n'est payé que pour la réalisation du premier film de la série.
Malgré son budget modeste, The Terminator (1984) connaît un succès formidable, grâce à la puissance de la vedette Arnold Schwarzenegger dans le rôle principal, et lance la carrière de Cameron en tant que scénariste et réalisateur parmi les plus enracinés d'Hollywood pour les superproductions à gros budget et à imagerie générée par ordinateur. Après avoir partagé avec Sylvester Stalone la scénarisation de Rambo: First Blood Part II (1985; v.f. Rambo II : La mission), il se lance, en tant que scénariste et réalisateur, et plus tard aussi comme producteur, dans une série de films marquants dans le domaine de la science-fiction et des effets spéciaux : Aliens (1986; v.f. Aliens le retour; la première suite au film Alien de Ridley Scott qui avait connu un immense succès), The Abyss (1989; v.f. L'Abysse), et Terminator 2: Judgement Day (1991; v.f. Terminateur 2 : Le jugement dernier), pour lequel il est aussi coproducteur. Il est en outre producteur délégué de Point Break (1991; v.f. Point Break, extrême limite ) ainsi que producteur et monteur de Strange Days (v.f. Ondes de choc) (1995).
Après un faux pas avec True Lies (1994; v.f. Vrai mensonge), qui est plutôt mal reçu, Cameron décroche le gros lot avec Titanic, histoire romancée de la tragédie du bateau, champion de tous les temps au box-office dont le budget dépasse les 1,8 milliard de dollars. Malgré les mauvais présages des milieux de l'industrie pour ce film dont le budget a connu une escalade monstrueuse et qui, étrangement, n'est pas un film de science-fiction et n'accorde qu'une importance relative aux effets spéciaux, Titanic connaît un immense succès; ce qui donne sans nul doute raison à Cameron d'avoir suivi ses intuitions. Titanic remporte 11 Oscars (égalant le record de Ben-Hur en 1960), dont celui de meilleure image et, pour Cameron, les Oscars de meilleur réalisateur et monteur. C'est la première fois dans l'histoire des Academy Awards qu'un réalisateur canadien reçoit autant d'honneurs.
Après Titanic, Cameron se concentre sur la cinématographie sous-marine et retourne à plusieurs reprises à l'épave engloutie du Titanic dans un submersible doté d'une caméra extérieure IMAX 3D et dont il a lui-même conçu l'habitacle. Le film qui en découle, Ghosts of the Abyss (v.f. Les fantômes du Titanic), sort en 2003. Cameron gagne un Primetime Emmy Award pour le documentaire Expedition: Bismarck (2002; v.f. Expédition Bismarck; dont il est coréalisateur). Il est coproducteur de la version de George Clooney de Solaris (2002), et de deux courts métrages, Volcanoes of the Deep Sea (2003; v.f. Volcan des abysses; tourné en IMAX 3D) et Aliens of the Deep (2005; v.f. Énigmes des profondeurs; dont il est coréalisateur). Il est producteur délégué de l'éphémère série cyberpunk Dark Angel (2000; v.f. L'ange noir), et le documentaire canadien The Lost Tomb of Jesus (2006; v.f. Le tombeau de Jésus).
Avant le début de son travail sur le Titanic, James Cameron avait commencé à bâtir un scénario avec des idées qui l'habitaient depuis son enfance; ce scénario allait finalement voir le jour 15 ans plus tard dans la superproduction de science-fiction épique Avatar. Ce film 3D fiction à la fine pointe de la technologie digitale de reproduction du mouvement, tourné en IMAX et se déroulant dans un monde futuriste fantastique que Cameron a lui-même imaginé, utilise un procédé révolutionnaire - le système numérique Caméra Fusion 3D - que Cameron met au point avec des collaborateurs spécialement pour ce film. Sorti dans le monde entier en décembre 2009, Avatar, dont les budgets de production et de promotion s'élèveraient chacun à 230 millions de dollars, est le film le plus dispendieux jamais produit.
En 1998, James Cameron reçoit un doctorat honorifique de l'Université Carleton à Ottawa et de l'Université Ryerson à Toronto. En 2004 il reçoit un doctorat honorifique de l'University of Southampton, au Royaume-Uni, en reconnaissance de ses contributions au tournage sous-marin et à la technologie du contrôle de véhicule à distance. Il est intronisé membre de l'Allée des célébrités canadiennes en 2008.
Bourreau de travail et perfectionniste jusqu'à l'obsession pour toutes les étapes de la réalisation, James Cameron a repoussé les limites de la technologie cinématographique plus que tout autre réalisateur depuis George Lucas, et est le « roi » incontesté des superproductions hollywoodiennes contemporaines.